(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Sénégal, le gouvernement s’apprête à franchir une étape déterminante et significative dans sa stratégie gazière ambitieuse et en expansion. En effet, selon les déclarations éclairées de Birame Soulèye Diop, ministre de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, il a été annoncé que la construction du tout premier réseau national de gazoducs, un projet de grande envergure, débutera avant la fin de l’année 2025.
Cet événement marquera un tournant crucial dans la politique énergétique du pays, mais également une étape clé vers une intégration régionale plus efficace au sein du bassin MSGBC, qui englobe la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, la Guinée-Bissau et la Guinée-Conakry.
Cette annonce a été faite avec un certain éclat lors de la table ronde ministérielle du salon MSGBC Oil, Gas & Power 2025, un événement prestigieux qui a réuni des responsables de haut niveau, venus de cinq nations d’Afrique de l’Ouest, dans le but d’évoquer le développement du gaz naturel en tant que levier puissant de transformation structurelle pour leurs économies respectives.
Piloté par le Réseau gazier du Sénégal (RGS), le projet de gazoducs est conçu pour garantir une alimentation durable et fiable en énergie aux centrales électriques, aux industries, aux transports ainsi qu’au secteur agricole, faisant ainsi de ce projet un pilier fondamental pour l’avenir énergétique et économique du Sénégal et de la région.
Une stratégie pensée ‘’de bout en bout », selon les dires du ministre, est mise en avant comme une approche multidimensionnelle où l’exploitation gazière dépasse largement le cadre traditionnel de l’exportation, pour se transformer en un véritable levier de transformation économique interne.
Pour un pays en développement dont la croissance repose encore très fortement sur les hydrocarbures importés, la substitution progressive par du gaz domestique pourrait non seulement réduire considérablement la facture énergétique, mais aussi renforcer la souveraineté énergétique du pays, tout en stimulant la compétitivité industrielle à travers une utilisation plus efficiente des ressources locales.
Cette initiative sénégalaise ne se contente pas d’apporter des solutions pour le seul territoire national, mais elle catalyse une tendance régionale en pleine construction, mettant en lumière l’importance d’une intégration gazière au sein de l’ensemble ouest-africain. En effet, les représentants des pays voisins ont unanimement souligné la nécessité de bâtir des infrastructures interconnectées, tout en harmonisant les politiques énergétiques pour créer un marché durable et profitable à tous.
L’ambition sénégalaise dépasse de loin la simple construction d’un pipeline ; elle s’inscrit dans un projet structurant et ambitieux, se situant à la croisée de la transition énergétique, de la diversification économique, de l’industrialisation et de l’intégration régionale.
Ce projet revêt une dimension stratégique qui pourrait transformer le paysage énergétique de la région, en posant les bases d’une coopération solide entre les nations. Si le calendrier proposé est scrupuleusement respecté, le Sénégal pourrait se positionner, dans un avenir proche, comme l’un des hubs gaziers les plus influents et majeurs d’Afrique de l’Ouest, ce qui serait un tournant significatif dans la dynamique énergétique de la région.
Notons que cette évolution favoriserait l’accélération de l’émergence d’un marché régional interconnecté et véritablement compétitif, permettant non seulement d’optimiser l’exploitation des ressources gazières, mais également de stimuler la croissance économique locale, d’améliorer la sécurité énergétique, et d’attirer des investissements étrangers importants dans le secteur de l’énergie sur le territoire sénégalais et au-delà.
Abdoulaye KONÉ

