(CROISSANCE AFRIQUE)- Au mois de septembre de l’année 2025, l’économie sénégalaise a tristement enregistré des pertes en compétitivité-prix qui ont été évaluées à 1,6% en variation mensuelle, selon les données répertoriées dans le Bulletin de la Direction des prévisions et études économiques (DPEE), un document crucial qui offre des analyses approfondies sur l’état de l’économie nationale.
Ce résultat alarmant est directement imputable aux effets combinés d’un différentiel de l’inflation qui s’avère défavorable, évalué à +1,2%, ainsi que de l’appréciation du franc CFA par rapport aux monnaies des pays partenaires, qui représente une augmentation de +0,4%. En se confrontant aux pays partenaires, notamment les membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ainsi que ceux de la zone Euro, des pertes de compétitivité ont été estimées respectivement à 1,0% et 1,6%.
Aussi, ces données révèlent clairement les conséquences d’un différentiel d’inflation défavorable pour l’économie sénégalaise, créant des défis considérables pour le commerce extérieur. De plus, il est important de noter qu’en comparaison au mois de septembre de l’année précédente, c’est-à-dire septembre 2024, la compétitivité-prix de l’économie sénégalaise a subi une dégradation notable de 2,0%.
Cette dévaluation de la compétitivité est principalement attribuée à l’appréciation de la monnaie locale vis-à-vis des partenaires commerciaux, une ascension qui s’élève à +3,2%. Cerise sur le gâteau, il convient de mentionner que, malgré le contexte difficile, le différentiel d’inflation s’est globalement révélé favorable, évalué à -1,2%, apportant une lueur d’espoir dans une situation autrement préoccupante.
De l’autre côté, il convient de souligner que la masse monétaire a enregistré une diminution notable de 51,5 milliards, selon les données concernant la variation mensuelle, pour finalement s’établir à un total de 10 648,8 milliards FCFA. Cette diminution significative est principalement attribuée à la baisse des dépôts transférables, qui ont chuté de 76,2 milliards pour atteindre 4 873,2 milliards FCFA à la fin du mois d’août 2025.
En contrepartie, il est intéressant de noter que la circulation fiduciaire, qui comprend les billets et les pièces en circulation hors du système bancaire, ainsi que les autres dépôts également inclus dans la masse monétaire, ont affiché une tendance à la hausse, enregistrant des augmentations respectives de 8,9 milliards et 15,8 milliards, pour se stabiliser à 3 128,0 milliards et 2 647,6 milliards FCFA à la fin d’août 2025. De plus, en analysant les données sur une base annuelle, la liquidité globale de l’économie a connu une progression de 9,8 % à la fin d’août 2025, indiquant une certaine résilience dans le contexte économique.
En ce qui concerne les actifs extérieurs nets des institutions de dépôts, il est à noter qu’ils se sont établis à 2 219,0 milliards FCFA, enregistrant ainsi une baisse de 257,9 milliards, ce qui représente une diminution de 10,4 % par rapport à la fin du mois d’août précédent.
Notons que ce recul significatif des actifs extérieurs nets provient principalement des avoirs extérieurs nets des banques primaires, qui ont connu une diminution encore plus marquée de 259,1 milliards pour se fixer à 429,7 milliards FCFA. Ce contexte souligne les défis auxquels le secteur bancaire doit faire face dans un environnement économique en évolution.
Korotoumou Sylla

