(CROISSANCE AFRIQUE)- Le Trésor Public du Burkina Faso a levé un montant de 32,999 milliards FCFA sur le marché financier de l’UMOA, le mercredi 29 janvier 2025. Cette opération a été réalisée grâce à l’émission conjointe de bons assimilables du trésor (BAT) à 364 jours ainsi que d’obligations assimilables du trésor (OAT) de 3, 5 et 7 ans, visant à soutenir le budget de l’État Burkinabé.
Pour cette opération, l’émetteur avait proposé initialement 30 milliards FCFA en adjudication. À l’issue de celle-ci, UMOA-Titres a enregistré des soumissions totales de 49,655 milliards FCFA de la part des investisseurs, ce qui a donné un impressionnant taux de couverture de 165,52% par rapport au montant mis en adjudication. L’émetteur a sélectionné des soumissions totalisant 32,999 milliards FCFA, tandis que 16,656 milliards FCFA ont été écartés, engendrant un taux d’absorption de 66,46%.
Les investisseurs dont les soumissions ont été acceptées bénéficieront d’un rendement moyen pondéré : 9,72% pour les bons à 364 jours, 9,33% pour les obligations de 3 ans, 7,18% pour celles de 5 ans, et 8,02% pour les obligations de 7 ans. L’émetteur s’engage à rembourser les bons le premier jour ouvré suivant leur échéance, laquelle est fixée au 28 janvier 2026. Les intérêts seront réglés à l’avance et seront déduits de la valeur nominale des bons.
Pour ce qui est des obligations, le remboursement du capital est prévu pour le premier jour ouvrable suivant leur échéance : le 16 janvier 2028 pour celles de 3 ans, le 16 janvier 2030 pour celles de 5 ans, et le 16 janvier 2032 pour celles de 7 ans. Les intérêts seront versés annuellement, avec un taux de 6% pour les obligations de 3 ans, 6,20% pour celles de 5 ans, et 6,40% pour celles de 7 ans, débutant à la fin de la première année.
Cette issue positive sur le marché financier témoigne non seulement de la confiance renouvelée des investisseurs envers l’économie Burkinabé, mais aussi de l’engagement du gouvernement à stabiliser et à développer les finances publiques dans un contexte socio-économique parfois difficile. Pour les experts financiers, cet engouement reflète une vision optimiste concernant la croissance des infrastructures et des projets de développement qui pourraient stimuler l’économie locale.
Dans les mois à venir, le Trésor Public du Burkina Faso prévoit d’organiser d’autres émissions pour lever des fonds supplémentaires afin de soutenir divers programmes de développement. Ces initiatives visent à améliorer l’accès aux services de base, notamment dans les secteurs de la santé, de l’éducation et des infrastructures. En parallèle, les autorités financières continuent de travailler sur des réformes structurelles pour renforcer le cadre fiscal et attirer davantage d’investissements étrangers.
Par ailleurs, le climat de confiance observé dans cette adjudication pourrait inciter d’autres pays membres de l’UMOA à adopter des stratégies similaires pour dynamiser leur propre marché financier. Les pays de l’Union, qui partagent des enjeux communs en matière de développement économique, bénéficieront d’une collaboration accrue pour innover et faire face aux défis régionaux.
Notons que la levée de ces 33 milliards FCFA représente non seulement un coup de tonnerre en termes de levées de fonds publiques, mais également une opportunité pour redynamiser l’engagement des investisseurs dans un marché financier qui aspire à une croissance durable et inclusive pour le Burkina Faso et au-delà.
Mariam KONE