(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Burkina Faso, les autorités ont pris des mesures importantes pour renforcer la souveraineté économique du pays. Lors du Conseil des ministres du 2 mai 2025, il a autorisé la Caisse des dépôts et d’investissements du Burkina Faso (CDI-BF) à acquérir une participation dans la société pharmaceutique Propharm SA, un investissement s’élevant à 140 millions de francs CFA.
Ainsi, cela permettra à la CDI-BF de racheter les 70 % d’actions détenues par l’actionnaire majoritaire. Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus vaste visant à sécuriser les secteurs jugés stratégiques pour le pays. Dans le cas de Propharm SA, les objectifs sont doubles : d’une part, améliorer l’offre locale de médicaments génériques, et d’autre part, réduire la dépendance du Burkina Faso vis-à-vis des importations pharmaceutiques.
D’après le rapport du Conseil des ministres, cette prise de participation vise également à optimiser la production de l’entreprise et à rendre la distribution des médicaments essentiels plus efficace. Au final, cela devrait faciliter l’accès des populations aux soins de santé. En d’autres termes, l’État aspire à jouer un rôle plus actif dans la chaîne de valeur pharmaceutique, particulièrement dans un contexte où les enjeux de santé publique sont cruciaux.
Propharm SA, la première unité de fabrication de médicaments génériques au Burkina Faso, est située à Googho, dans la commune de Komsilga, au sud de Ouagadougou. Elle se positionne comme un acteur clé de l’approvisionnement pharmaceutique dans la sous-région. Avec un capital initial de 200 millions de francs CFA et un investissement total atteignant près de 15 milliards de francs CFA, l’unité possède une capacité de production impressionnante de 100 000 comprimés par heure.
Notons que sa chaîne de production moderne et intégrée couvre toutes les étapes industrielles, allant de la granulation au remplissage de gélules, en passant par le mélange et la compression. À ce jour, trois médicaments sont disponibles, avec une dizaine d’autres en projet : le Paracétamol 500 mg (100 000 comprimés par heure), le Phloroglucinol 80 mg (75 000 gélules par heure) et le kit SRO/Zinc destiné à la réhydratation orale (5 millions de kits par an). D’autres molécules sont également en cours de développement.
Mariam KONE