(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Cameroun, le Premier ministre Joseph Dion a demandé au ministre de l’Économie, Alamine Ousmane Mey, de soumettre régulièrement des rapports sur l’avancement du Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah).
Ce plan vise à promouvoir la production locale pour réduire les importations, mais a rencontré des résultats décevants, ne mobilisant que 200 000 hectares de terres sur un objectif de 426 000. Actuellement, 3,08 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire au Cameroun.
Pour lutter contre cette situation, le budget du programme a été porté à 1 500 milliards de FCFA. Les autorités prévoient également de sécuriser 400 000 hectares de terres en urgence et de prioriser l’aménagement de 160 000 hectares d’espaces halieutiques. De nouveaux objectifs incluent également le sucre et les engrais parmi les priorités du secteur agropastoral.
Joseph Dion Ngute insiste sur le suivi rigoureux des entreprises publiques dans ce secteur et a demandé des rapports réguliers sur l’avancement du programme, tout en appelant les ministres concernés à assurer la responsabilité des organes opérationnels du Piisah.
Dans le cadre de ces mesures, le gouvernement a également lancé une campagne de sensibilisation visant à encourager les agriculteurs à adopter des pratiques agricoles durables. Cette initiative est cruciale pour augmenter la productivité tout en préservant les ressources naturelles. Des partenariats avec des organisations non gouvernementales et des entreprises privées sont également envisagés pour renforcer l’impact du Piisah.
En outre, des mécanismes de financement innovants seront explorés, tels que des crédits à faible taux d’intérêt pour les petites et moyennes entreprises du secteur agricole. L’objectif est de stimuler les investissements locaux et de renforcer la chaines de valeur des produits locaux, ce qui pourrait permettre au Cameroun de devenir moins dépendant des importations.
Le premier ministre a souligné que pour atteindre ces objectifs ambitieux, il sera crucial d’impliquer les communautés locales, car elles détiennent une connaissance précieuse des pratiques agricoles adaptées à leur environnement. À cet égard, des formations seront organisées pour les agriculteurs afin de leur fournir les compétences nécessaires.
Notons que les attentes envers le Piisah sont élevées, et les résultats de cette initiative seront scrutés de près tant sur le front national qu’international, avec l’espoir que le Cameroun puisse transformer son modèle économique et assurer la sécurité alimentaire de sa population.
Pour rappel, l’avenir de l’agriculture au Cameroun repose donc sur cette ambition, conjuguée à un engagement gouvernemental fort, une collaboration active entre acteurs de divers horizons et une prise de conscience accrue des enjeux de l’alimentation durable.
Zangouna KONE