(CROISSANCE AFRIQUE)- En Afrique de l’Ouest, le Mali et le Bénin représente le principal bassin de production cotonnière en Afrique. Et le Côté Ouest est également dominé par l’agriculture, notamment la culture du Coton. Plusieurs pays ont su développer une filière cotonnière dynamique au fil des années. C’est pourquoi, les meilleurs de ces pays se distinguent chaque en termes de tonnes de coton produit par campagne Agricole. C’est la cas du Mali et le Bénin, qui sont naturellement des concurrents dévoilés dans ce domaine clé.
À mesure que progresse la campagne agricole 2025/2026, les prévisions de récolte se précisent et annoncent des bouleversements potentiels dans la hiérarchie des pays producteurs de coton dans la région. Les experts suggèrent qu’au terme de la campagne cotonnière de 2025/2026, le Mali, traditionnellement considéré comme le premier producteur ouest-africain, pourrait céder sa place au Bénin, qui se révèle être son principal concurrent dans ce secteur agricole crucial.
Dans un contexte de métamorphose du marché cotonnier, il sera intéressant de suivre l’évolution des rendements et les stratégies adoptées par les pays en compétition. Dans son dernier bulletin d’information, publié le 13 novembre dernier, le Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-PICA) précise que la récolte de coton graine au Mali est attendue à 433 700 tonnes durant ladite campagne, soulignant ainsi l’importance continue de cette culture pour l’économie malienne et son impact sur la vie des agriculteurs de la région. Ce chiffre, bien qu’impressionnant, pourrait ne pas suffire à maintenir la position du pays face à un Bénin qui cherche à maximiser sa production et à renforcer sa compétitivité sur le marché international.
Cette projection, si elle venait à se confirmer dans les semaines à venir, signerait une baisse significative de 34 % par rapport à la campagne précédente, qui avait enregistré une production de 656 751 tonnes de coton, un chiffre qui témoigne d’une saison particulièrement fructueuse. Une telle diminution de la production serait particulièrement préoccupante pour le Mali, car elle entraînerait le pays à se retrouver derrière le Bénin dans le classement des producteurs de coton dans la région, un pays dont les perspectives de production semblent également plus optimistes.
En effet, au Bénin, les projections établies par l’interprofession et rapportées par le PR-PICA prévoient une récolte attendue à 632 000 tonnes, ce qui représente un stock en quasi-stagnation par rapport à la campagne précédente, où la production avait atteint 637 697 tonnes. Selon les informations fournies dans le bulletin d’information, la contre‑performance anticipée du côté de la filière cotonnière malienne peut être largement attribuée aux conditions climatiques peu clémentes observées dans l’ensemble des pays producteurs de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) durant les mois critiques de septembre et octobre, périodes qui coïncident avec la phase de maturation des capsules du coton, une étape déterminante pour garantir la productivité, et par conséquent, la richesse économique des agriculteurs maliennes.
« Dans la plupart des pays à travers le monde, il a été noté une rareté des pluies, un phénomène particulièrement préoccupant qui se manifeste de manière plus accentuée dans les zones sèches et médianes, annonçant ainsi la fin prématurée de la saison pluvieuse tant attendue par les agriculteurs. Cette situation préoccupante, selon les experts, pourrait avoir un impact négatif considérable sur le développement des semis tardifs, qui sont vitaux pour assurer la diversité et la continuité des récoltes, avec pour conséquence directe une faible productivité qui menacerait les moyens de subsistance des agriculteurs locaux et l’approvisionnement alimentaire en général », souligne le PR-PICA en ce qui concerne le mois d’octobre 2025.
L’organisation précise, en effet, que le Mali se démarque comme le pays ayant enregistré les précipitations les plus faibles au cours de ce mois, avec une quantité totale de seulement 14 mm, ce qui représente une baisse alarmante de 90 % par rapport à la pluviométrie significativement plus élevée observée durant le mois d’octobre de la campagne précédente, qui était de 152 mm. Il est essentiel de rappeler que la filière cotonnière malienne, qui joue un rôle crucial dans l’économie du pays, était déjà confrontée à divers défis structurels, notamment des difficultés logistiques et un manque d’infrastructures appropriées, ce qui a entravé son développement, et cela dès le début de la saison de culture.
En outre, selon les informations relayées par le média local Studio Tamani au mois de juin 2025, certains agriculteurs, déjà préoccupés par la situation précaire, exprimaient leurs inquiétudes au sujet du retard notoire dans l’approvisionnement en intrants essentiels comme les semences et les engrais. Cette situation préoccupante aurait, sans aucun doute, entraîné le report de nombreux travaux agricoles cruciaux dans leurs localités, exacerbant ainsi les difficultés déjà rencontrées. Par ailleurs, il avait été mentionné des défis additionnels liés à l’insécurité persistante dans certaines zones, qui compliquaient davantage les opérations agricoles.
Notons que les développements futurs de la campagne cotonnière dans la région, qui revêtent une importance capitale pour l’agriculture locale, permettront d’évaluer si cette situation mènera effectivement à des modifications notables dans la hiérarchie des principaux producteurs de coton, déterminant ainsi l’avenir de cette filière vitale pour le Mali.

