(CROISSANCE AFRIQUE)–Cedric Yamdjeu est un nouveau Partner dans une société panafricaine en charge de développement des activités au sein de la diaspora en occurrence. Après avoir travaillé pour des banques européennes ( BNP Paribas CIB , Natixis , Société générale Securities Services) au niveau « Director » en tant qu’Ingénieur financier , il a lancé le mouvement tank Afropreneurs Emerging Leaders , do tank du think tank 50Afrique qui vise la reconstruction de l’Afrique via le leadership transformationnel , l’entrepreneuriat et la jeunesse et des recommandations. Cedric siège au conseil d’administration de nombreuses institutions y compris TelecomParis Africa . TelecomParis dont il a participé à l’assemblée générale cet été. Il a aussi obtenu une nomination du World Economif Forum pour le titre de Young Global Leader ( Les 100 jeunes les plus brilliants au Monde de Davos). Nous l’avons rencontré.
De quelle manière votre parcours vous a-t-il aidé à être derrière autant d’initiatives panafricaines et a siégé au conseil d’administration de certaines institutions ?
Né dans une famille d’entrepreneurs et commerçants, j’ai été plongé dans ce milieu dès mon jeune enfance. Après avoir obtenu mon baccalauréat en Tle , j’ai suivi des classes préparatoires au Lycée Louis Thouillier à Amiens au Nord de la France . J’ai pu intégrer l’Ecole Supérieure d’Electronique et Chimie de Lyon (CPE Lyon) puis TelecomParis , écoles du numérique où je me suis spécialisé en Télécommunication et informatique . Par la suite j’ai rejoint un cabinet américain Accenture , puis je me suis spécialisé en ingénieur financière pour des banques d’investissement après un passage à l’Université Harvard aux Etats-Unis.
En 2011, j’ai co-lancé Pisael club des anciens du Collège Libermann pour promouvoir l’éducation, l’entrepreneuriat et la gestion des carrières des jeunes africains en Africains en France. C’est en 2015 que je cofondé TelecomParis Africa club Afrique de TelecomParis orienté vers la promotion du numérique africain, concours de start-up et événements digitaux. Ensuite, je me suis engagé à travers le media think tank 50Afrique crée en Décembre 2015 sur les questions de rôle modèles des jeunes au départ par le média qui a pivoté à un think thank qui œuvre à travers des recommandations à la reconstruction de l’Afrique
De retour en France après mon séjour aux USA , je me suis engagé aussi à TelecomParis pour la refonte des partenariats entre l’école et les instituts africains du numérique , les questions d’éducation et bien entendu notre fellowship AOYL ( AEL Outstanding Young Leaders ) , le développement des PME , la cause féminine et plus récemment les questions de Gouvernance.
Le do tank Afropreneurs Emerging Leaders a au sa 2ème cohorte de jeunes leaders ? Pouvez-vous en dire plus pour cette année ?
En effet, nous sommes à notre 2ème édition du fellowship AOYL ( AEL Outstanding Young Leaders ). Nous avons sélectionné cette année une quinzaine de jeunes venus du Cameroun, Congo , Cote d’Ivoire , RCA entre autres . Après une 1ère partie essentiellement constituée d’ateliers (management. gestion de carrière , art oratoire , leadership transformationnel , entrepreneuriat…) , la 2ème phase du programme AOYL ( AEL Outstanding Young Leaders ) des Afropreneurs Emerging Leaders sera consacré au Mentoring .
Il s’agira pour nos sélectionnés la 2eme cohorte d’être accompagnés par des mentors, des experts de leur domaine. Notre programme du mouvement do tank Afropreneurs Emerging Leaders vise à outiller les plus jeunes africains et former de véritables Champions africains. Les mentors viennent des pays africains, Europe ou Amérique. Nous avons voulu une grande diversité de profils. Nous espérons aider les plus jeunes, créer des leaders qui en formeront d’autres telle une vague et impacter positivement les communautés
Cette année les mentors de la promotion 2023 sont des profils de haut qualité et nous avons un parrain Directeur Afrique d’un Cabinet de conseil reconnu., Nous tenons à remercier profondément tous les membres AEL , les directrices, les fondateurs, les équipes les coach, les partenaires , soutiens pour leur sens d’engagement , leur générosité et leur temps si précieux consacré à la transformation de notre deuxième promotion de fellows
Concernant le think tank 50Afrique , quelles sont les recommandations ou que vous voudriez mettre en avant dans cette tribune?
Nos analyses en profondeur sur l’apport économique de la diaspora en terme de flux financiers ci-dessous : L’apport de la diaspora (3 à 5 millions personnes en France ,entre 5 et 6 % du corps électoral total en France ) et par les transferts de fonds (40 milliards usd) est considérable.Il est important de penser aux générations futures .
Cette diaspora et la jeunesse doit donc créer des héros , véritables guerriers de développement , acteurs de la société civile , de véritables capitaines d’industrie autour des valeurs d’humilité , excellence , intégrité aussi bien du côté du continent africain que de l’hexagone .Elle a donc son rôle à jouer dans le renouveau des relations franco africaines , gagnant-gagnant pour permettre une véritable coopération décrispée. De part leur double culture (terre d’accueil et terre d’origine), les membres de la diaspora sont les meilleurs ambassadeurs des deux continents, de véritables ponts entre l’Afrique et la France .
Parlez-nous un peu des flux financiers visant la diaspora?
Concernant les flux financiers, on a différents transferts réguliers des migrants vers leurs foyers par des membres de leurs familles, leurs amis. Parfois pour effectuer des investissements personnels sur l’éducation, la santé, des investissements financiers, pour des entreprises. On a aussi les transferts ad hoc ponctuels pour des funérailles et des mariages. il y a aussi les transferts de groupes de diaspora. Ce sont les associations des villages natifs qui regroupent leurs fonds pour investir dans quelque chose de très spécifique dans la ville ou le village d’origine : il peut s’agir des projets beaucoup plus costauds, pour des écoles, pour les agriculteurs.
Dernier point : les obligations d’État, un phénomène beaucoup plus récent. Les gouvernements émettent des obligations en direction de leur diaspora pour des projets dans le pays d’origine. Ces dispositifs ont été expérimentés en Éthiopie, au Liban, en Inde.
Pour favoriser les transferts de fonds, une loi a été présentée en France. Elle propose la défiscalisation des transferts d’argent et un système de bi-bancarisation (un compte dans le pays d’origine, un autre dans le pays d’accueil).
Est-ce que ce sont des pistes à creuser ?
Premièrement, il faut dire qu’il est extrêmement rare que les transferts de fonds soient taxés. l’année passée, des discussions ont eu lieu au sujet d’une taxe, par exemple sur les transferts de fonds au Koweït, mais en général c’est une rareté. N’oublions pas non plus que les migrants paient des impôts sur leur salaire, du moins ceux qui travaillent sur le marché du travail formel.
La bi-bancarisation est donc la possibilité d’ouvrir un compte bancaire à la fois dans le pays d’origine et dans le pays d’accueil. C’est d’autant plus intéressant qu’en Afrique, l’inclusion financière est assez faible : entre 50 et 60% des ménages en Afrique subsaharienne. C’est très bas par rapport au reste du monde. Deuxième intérêt de la bi-bancarisation : réduire considérablement aussi les coûts. En Afrique subsaharienne, actuellement, les transferts coûtent environ 8% . Tandis qu’on a plutôt une moyenne de 5% au niveau mondial, avec un objectif de 3%. Sur ce point, la différence entre l’Afrique et le reste du monde est quand même considérable.
Dans un second temps , nos recommandations établies avec l’association Emerging Women of Africa de Mme Ndiaye Penda se focaliseront sur l’inclusion financière des femmes . En effet , De l’inclusion financière des femmes a un impact considérable sur le développement, en générant notamment une croissance plus inclusive et plus durable grâce à l’augmentation des investissements productifs et l’accroissement de l’accumulation d’actifs .Pourtant, sur le continent africain, où le niveau global d’inclusion financière est déjà faible, il est particulièrement difficile pour les femmes d’accéder aux services financiers par rapport aux hommes.
Résumez-nous des recommandations stratégiques?
A- Modifier et adapter les cadres juridiques, réglementaires et de supervision, en levant les obstacles et en donnant du champ à l’innovation afin de permettre une plus grande inclusion financière des femmes africaines ; informer et sensibiliser lorsque des clauses discriminatoires ont été supprimées.
■ Supprimer les clauses discriminatoires liées à l’inclusion financière des femmes notamment en ce qui concerne la propriété foncière et les droits de propriété.
■ Donner plus de champ aux innovations en faveur de l’inclusion financière des femmes dans la réglementation , modifier la législation pour permettre le développement de nouveaux produits et de nouveaux canaux de distribution, notamment la banque à distance.
■ Introduire des réglementations qui autorisent les formes de garantie alternatives et le crédit-bail, pour surmonter les contraintes qui empêchent les femmes de constituer des actifs.
■ Réformer les législations et les réglementations qui encadrent le secteur de l’assurance, afin de faciliter iliter le développement de produits sexospécifiques.
B-Améliorer et renforcer la réglementation en matière de protection des
consommateurs, en tenant compte des préoccupations et des problèmes des consommatrices et en conciliant protection et extension de la portée des services.
C- Investir dans des programmes d’éducation financière pour les femmes africaines, pour qu’elles puissent agir en consommatrices plus informées et plus averties. D-Mettre la force des femmes dirigeantes au service de la promotion de l’évolution des politiques, d’une gouvernance plus efficace et d’une gestion plus solide des institutions financières.
■ Encourager l’établissement et le renforcement des associations et des réseaux de femmes.
■ Encourager les femmes à occuper des postes de direction, et former les femmes aux fonctions de direction.
■ Élargir les options de financement pour les PME et les petites exploitations agricoles dirigées par des femmes ; soutenir les options alternatives de financement, en attribuant les rôles au gouvernement et au secteur privé de façon réfléchie.