(CROISSANCE AFRIQUE)- La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) a réalisé une opération d’injection de liquidité dans le circuit bancaire des six pays de la Cemac : Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA.
Cette opération a révélé un besoin total de liquidité s’élevant à 540,9 milliards de FCFA, alors que la BEAC avait limité son offre à seulement 320 milliards de FCFA, correspondant au montant effectivement servi.
Cette situation témoigne d’une forte demande des banques commerciales pour la liquidité, qui se manifeste à peine deux mois après une réduction de son principal taux directeur. En effet, pour stimuler le refinancement des banques commerciales en quête de liquidités, la BEAC a abaissé, pour la première fois depuis fin 2021, le taux d’intérêt des appels d’offres (TIAO) le 24 mars 2025.
Cette décision faisait suite à une série d’augmentations visant à rendre l’accès aux financements plus difficile, un contexte qui a exacerbé les tensions sur les marchés financiers. Grâce à cette baisse, le taux d’intérêt auquel les banques commerciales se refinancent auprès de la banque centrale a été réduit de 5 % à 4,5 %.
Ce changement vise non seulement à faciliter l’accès des banques à la liquidité de la BEAC, mais également à encourager une diminution des taux d’intérêt appliqués par les institutions financières sur les prêts accordés aux agents économiques.
Cette dynamique est particulièrement cruciale dans un environnement où les petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent le moteur de l’économie dans la région, peinent souvent à accéder aux financements nécessaires pour soutenir leur croissance. Les répercussions de cette injection de liquidité pourrait également contribuer à stabiliser les marchés et à renforcer la confiance des investisseurs, qui avaient été échaudés par les tensions économiques récentes.
En permettant aux banques de mieux répondre à leurs besoins de liquidité, la BEAC crée un espace favorable non seulement pour les établissements financiers, mais également pour l’ensemble des acteurs économiques, qui bénéficient indirectement de conditions de crédit plus avantageuses.
Notons que Cmcette initiative pourrait ainsi être perçue comme un coup d’envoi vers une reprise économique durable, propice au développement régional, mais elle soulève aussi des interrogations sur les futures orientations de la politique monétaire face à des instabilités économiques toujours présentes.
Abdoulaye KONE