(CROISSANCE AFRIQUE)- En Centrafrique, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a a annoncé avoir approuvé un accord de prêt d’environ 191,4 millions USD (112,8 milliards FCFA), dans le cadre d’une facilité élargie de crédit (FEC) de 38 mois, le jeudi 27 mars 2023.
« L’accord de la FEC contribuera à libérer l’espace budgétaire et à catalyser le soutien des donateurs aux services publics essentiels, ainsi qu’à fournir un cadre pour la mise en œuvre des réformes nationales. Grâce au financement et aux réformes supplémentaires, les risques d’une nouvelle détérioration de la situation humanitaire seraient réduits et la viabilité des finances publiques serait renforcée », a déclaré M. Kenji Okamura, DG adjoint et président par intérim du FMI.
Ainsi, le programme soutenu par la FEC fait partie des efforts coordonnés des institutions financières internationales pour soutenir la population centrafricaine. Il aidera le pays à faire face aux besoins de financement de la balance des paiements, et à maintenir les dépenses consacrées aux services publics de base, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
Cette Facilité est le tout premier prêt obtenu par le pays d’Afrique centrale après la suspension de ses aides par des institutions multilatérales en 2021. Elle intervient alors que « la RCA est confrontée à un arbitrage financier difficile au moment où la demande de services publics par une population déjà affligée est la plus urgente et où l’environnement extérieur n’est pas favorable », a souligné M. Kenji.
Notons que le FMI préconise aux autorités centrafricaines de poursuivre de profondes réformes budgétaires. « La priorité est de renforcer l’administration douanière et fiscale et de rationaliser les exonérations pour accroître la mobilisation des recettes intérieures et élargir l’enveloppe des dépenses sociales. Le programme soutenu par le FMI contient d’importantes garanties de gouvernance pour l’utilisation des ressources destinées à aider le pays et sa population à éviter une crise humanitaire ».
Pour rappel, Bangui a été impacté par la pandémie de Covid-19, l’insécurité nationale et le conflit en Ukraine. Cette situation a augmenté ses besoins humanitaires, notamment sur le volet alimentaire. C’est pourquoi, le Bureau des Nations unies pour la coordination de l’aide humanitaire (OCHA) estime que 3,4 millions de personnes, soit 56% de la population, auront besoin d’aide humanitaire et de protection en 2023, soit une augmentation de 10% par rapport à 2022.
Daouda Bakary KONE