(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, le Président de la Commission de l’Uemoa, Abdoulaye Diop, a inauguré la 55ème session ordinaire du Comité Interparlementaire (CIP-Uemoa), le mardi 18 mars 2025, à Bamako. Dans son discours, Fononnan Cheick Ahmed Coulibaly, président Par intérim du CIP UEMOA, a souligné que cette cérémonie constitue une occasion précieuse pour les participants afin de discuter des résultats obtenus.
« Je voudrais vous rassurer de la disponibilité du CIP à œuvrer de concert avec vous pour le resserrement des relations entre nos deux institutions, afin que soit porté toujours plus loin le processus d’intégration auquel nous sommes tous profondément attachés. A cet effet, et plus spécifiquement, les membres du CIP viennent d’être informés, au cours de notre présente session, des problèmes de trésorerie que rencontre l’ensemble des Organes de notre Union en raison, principalement, de la persistance des difficultés de recouvrement des ressources du Prélèvement Communautaire de Solidarité. Dans le but de contribuer à la recherche de solution, les parlementaires du Comité Interparlementaire de l’UEMOA adopteront au cours de cette session une résolution appelant les hautes autorités de l’Union au reversement du Prélèvement Communautaire de Solidarité », a affirmé, le président Coulibaly, réitérant son soutien au président la commission de l’UEMOA et son cabinet pour divers résultats obtenus en 2024.
Aussi, le président Coulibaly a présenté la nouvelle vision de l’UEMOA pour 2040, qui s’inscrit dans le cadre du Cadre d’Action Prioritaire, CAP2025, tout en réaffirmant la nécessité de poursuivre les processus d’intégration régionale. Le Sieur Coulibaly a également insisté sur le fait que face à l’insécurité généralisée, il est impératif d’adopter une réponse collective. Cette session se déroule en vertu des articles 26 et 36 du Traité de l’Uemoa, stipulant que chaque année, le Chef de l’Organe exécutif de l’Union doit présenter aux Députés du Comité Interparlementaire un rapport général sur le fonctionnement et l’évolution de l’Union.

Concernant l’autonomisation économique des femmes, le président Abdoulaye Diop a annoncé que la Commission prévoit d’établir des incubateurs d’entreprises pour les femmes dans les États membres de l’Union. Dans cette perspective, un travail de recherche sur les meilleures pratiques a été réalisé en 2024.
Sur les questions de paix et de sécurité, Diop a souligné les difficultés que traverse l’espace communautaire, en particulier face à la récurrence des actes terroristes dans plusieurs États membres. Il a noté les conséquences désastreuses de cette insécurité, précisant que de nombreuses populations vivent une crise humanitaire sans précédent. Il a affirmé : « Cette situation doit nous conduire à prendre des décisions judicieuses, qui favoriseront dans les meilleurs délais le retour de la paix et de la stabilité dans nos États et la sous-région. ».
Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité dans l’espace UEMOA, la Commission a fixé comme objectif d’améliorer les capacités d’intervention des États membres pour prévenir les crises et les conflits. Pour ce faire, trois actions ont été lancées en 2024 : l’informatisation et l’interconnexion des postes de police frontaliers, le renforcement des capacités d’alerte et de réponse, ainsi que l’amélioration des compétences d’intervention au sein des États membres de l’UEMOA.
Après cette présentation, des discussions sont prévues avec les députés des huit États membres de l’Uemoa. Il convient de rappeler que le Comité Interparlementaire de l’Uemoa, qui agit comme l’organe de contrôle démocratique de l’Union, est composé de 40 membres, soit 5 députés par État, désignés par l’organe législatif de chaque pays.
Pour l’année 2024, Abdoulaye Diop a expliqué que les priorités inscrites dans leur Projet Annuel de Performance ont été réalisées conformément aux principes du budget-programme. « À la fin de l’exercice budgétaire 2024, les performances de la Commission affichent une nette progression par rapport à 2023, avec un taux d’exécution financière du budget de l’Union estimé à 86,90 %, contre 78,39 % l’année précédente, soit une augmentation de 8,51 points de pourcentage », a-t-il déclaré devant les députés de l’Union.
En outre, le taux d’exécution physique est estimé à 89,97 % en 2024, contre 84,70 % en 2023, marquant une progression de 5,27 points de pourcentage. « Ces performances sont le résultat du dynamisme des économies nationales, même dans un contexte international difficile, mais elles reflètent également l’engagement soutenu de la Commission de l’UEMOA, en synergie avec tous les organes et institutions de l’Union, ainsi que la mobilisation des États membres, dans le processus d’intégration régionale », a-t-il ajouté.
Présentant ces rapports avec assurance, le président Diop a noté que « le taux de mise en œuvre des réformes communautaires au sein de l’Union a atteint 77,27 % en 2024, contre 75,91 % en 2023, marquant une augmentation de 1,36 point de pourcentage ».
Notons qu’il a exprimé sa satisfaction quant aux efforts des États membres pour maintenir leur performance en matière de transposition et d’application des textes communautaires. En effet, en 2024, la Commission de l’UEMOA a obtenu l’adoption de dix-sept (17) textes communautaires par le Conseil des Ministres Statutaire, portant ainsi à quatre-vingt-neuf (89) le total des textes adoptés depuis 2021.
Daouda Bakary KONÉ