(CROISSANCE AFRIQUE)-Le Conseil de Sécurité s’est réuni le mardi 18 novembre 2025, avec pour objectif premier de débattre de la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest, en se concentrant spécifiquement sur le thème essentiel : « Consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest : Relancer la coopération régionale dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest et au Sahel ».
Cette importante session publique d’information, organisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, a été présidée par António Guterres, le Secrétaire général de l’ONU, qui a accueilli différents représentants de nombreux pays membres des Nations Unies. Étaient également présents des représentants de diverses organisations régionales préoccupées par la situation sécuritaire.
La session a offert l’opportunité précieuse aux représentants des différents pays participants d’exprimer leurs analyses approfondies concernant la situation sécuritaire critique des pays de l’Afrique de l’Ouest ainsi que de la région du Sahel, tout en proposant ou suggérant diverses solutions adaptatives et pratiques pour remédier à cette crise. De nombreuses délégations, concernées par les enjeux, ont soutenu la nécessité de développer et de mettre en place des initiatives conjointes régionales robustes pour lutter efficacement contre le terrorisme grandissant.
De plus, elles ont lancé un appel vigoureux pour renforcer et étendre l’Initiative d’Accra de 2017. Cette initiative, cruciale à l’époque, réunissait les efforts coordonnés de sept pays afin de trouver des moyens et des solutions collaboratives pour prévenir et, idéalement, endiguer le fléau du terrorisme qui menaçait d’embraser et de déstabiliser ces régions fragiles et vulnérables du continent africain.
Ainsi, Son Excellence Monsieur Issa KONFOUROU, Ambassadeur Représentant Permanent de la République du Mali à New York, a, dans son discours prononcé lors de cette importante assemblée, mis en lumière avec précision les efforts considérables investis, les défis persistants à surmonter, ainsi que les attentes élevées des pays membres de l’AES.
Il a clairement énoncé que cette réunion revêt une importance majeure pour les États membres de la Confédération AES, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger. « En effet, depuis plus de dix ans, l’Afrique de l’Ouest dans son ensemble, et plus particulièrement la région du Sahel, doivent faire face à un phénomène de terrorisme qui leur est imposé, un fléau tristement soutenu par des partenaires étatiques étrangers. Nos citoyens, dont un nombre alarmant de femmes et d’enfants innocents, sont lâchement assassinés, soumis à des violences inqualifiables, forcés de fuir leurs foyers, ou encore privés de tout accès aux services sociaux de base. Cette terrible violence se répand sans discrimination, ravageant aussi bien les établissements scolaires que les infrastructures sanitaires.
Et lorsqu’ils se retrouvent incapables de se mesurer directement à nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité (FDS), ces groupes criminels détournent leurs attaques vers des formes de terrorisme économique, une stratégie détestable qui consiste à s’attaquer aux secteurs clefs de notre économie nationale, paralysant ainsi les ressources et appauvrissant davantage nos pays déjà en souffrance. »
Pour ce qui concerne, la coopération internationale, il indiquera qu’il est essentiel et impératif d’engager, de manière vigoureuse et concertée, la lutte contre le financement du terrorisme sous toutes ses formes, y compris et surtout le paiement de rançons en échange de la libération des otages. Cette démarche, selon lui, est également cruciale pour la mobilisation efficace et rapide des ressources nécessaires afin de venir en aide aux populations qui sont les victimes directes du terrorisme, notamment les réfugiés qui sont forcés de quitter leurs foyers et les déplacés internes qui sont déracinés à l’intérieur de leurs propres pays.
À cet égard, il exprime sa préoccupation profonde et insiste sur le fait que le niveau actuel très insuffisant de la mobilisation de l’aide humanitaire, particulièrement pour le Sahel, est alarmante, n’atteignant que 14% des besoins réels et urgents pour ces crises humanitaires, ce qu’il a ajouté avec une gravité appuyée.
Il dénoncera également avec vigueur la médiatisation non responsable et parfois complice du terrorisme, dans le but de servir de véhicule à la propagande terroriste qui infiltre nos sociétés et nos régions. « Je ne saurais terminer sans dénoncer fermement et avec la plus grande énergie le terrorisme médiatique quotidien, qui inflige une atteinte directe à nos pays et à nos populations de la part d’une certaine presse militante et provocatrice, souvent revancharde et nostalgique d’une ère de domination géopolitique dépassée. Ol est regrettable de constater que cette presse ait choisi de faire l’apologie du terrorisme et de servir de véhicule de la propagande terroriste dans nos pays et dans notre région », a-t-il indiqué.
Dans une allocution empreinte d’émotion et de gravité, l’ambassadeur KONFOUROU a rendu un hommage profondément respectueux et poignant à toutes les victimes innocentes du terrorisme, qu’elles soient originaires de la vaste région sahélienne ou venues de terres étrangères, qu’il s’agisse de civils innocents ou de militaires courageux. Il a adressé une pensée particulièrement émouvante et pleine de compassion à l’égard de notre compatriote Mariam Cissé, qui, malheureusement, a été lâchement assassinée ce mois par des hordes terroristes dont l’inhumanité et la violence n’ont pas de limites.
« Je tiens ensuite à saluer la résilience admirable des populations du Sahel qui, face à la situation extrêmement difficile que nos pays traversent actuellement, continuent de faire preuve d’un courage et d’une détermination exempts de toute faille. Je réaffirme la détermination sans faille des États membres de la Confédération AES à lutter avec toute l’énergie nécessaire contre le fléau du terrorisme ainsi que l’extrémisme violent qui menacent notre espace commun et la paix mondiale », a-t-il conclu avec force et conviction, marquant ainsi l’engagement indéfectible des États concernés.
Daouda Bakary KONÉ

