(CROISSANCE AFRIQUE)-L’année 2022 a marqué un tournant significatif pour l’économie ivoirienne, illustré par un déficit accru de la position extérieure qui a atteint 19 044,5 milliards FCFA, contre 15 424,2 milliards FCFA l’année précédente.
Cette augmentation du déficit de 3 620,3 milliards FCFA traduit une détérioration notable de la situation financière internationale du pays. Le contexte économique, déjà complexe, a été exacerbé par ce déficit conséquent qui représente 43,6% du PIB, indiquant une pression accrue sur la capacité du pays à gérer ses engagements financiers extérieurs.
Aussi, les avoirs financiers extérieurs, totalisant 11 813,5 milliards FCFA, incluaient principalement des réserves de change et des investissements directs étrangers. Concernant les engagements financiers extérieurs, ces derniers s’élevaient à 30 858,1 milliards FCFA, dominés par des investissements directs et des emprunts sous formes d’eurobonds.
Par ailleurs, ce déséquilibre entre les avoirs et les engagements souligne la fragilité de la position extérieure de la Côte d’Ivoire et met en lumière les défis auxquels le pays doit faire face pour assurer la sustentabilité de sa dette externe. L’augmentation substantielle du déficit, ainsi que la composition de ce dernier, reflètent une ouverture financière significative, mais posent des questions quant à la viabilité à long terme de cette stratégie économique.
L’augmentation du déficit de la position extérieure a eu un impact direct sur le PIB, avec un pourcentage passant de 39,4% à 43,6% en un an. Cette progression suggère une dépendance croissante de l’économie ivoirienne aux capitaux étrangers, augmentant potentiellement sa vulnérabilité aux chocs financiers extérieurs.
Pour rappel, la comparaison annuelle du déficit souligne la nécessité d’évaluer la soutenabilité de la dette extérieure, qui pourrait à terme compromettre les perspectives économiques du pays. Face à ce contexte économique préoccupant, la Côte d’Ivoire est amenée à mettre en œuvre des stratégies concertées pour améliorer sa position extérieure.
Notons que cela pourrait inclure des mesures visant à augmenter les avoirs financiers extérieurs, à gérer plus efficacement les engagements financiers, et à promouvoir un équilibre plus soutenable entre les investissements étrangers directs et les autres types de dettes. Ces actions sont essentielles pour réduire la vulnérabilité du pays aux fluctuations économiques mondiales et asseoir les bases d’une croissance durable à long terme.
Moussa KONÉ