CRÉATION DE LA MONNAIE DE L’AES: Un puissant moyen de renforcer la souveraineté

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(CROISSANCE AFRIQUE))-Depuis la création de la confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), les chefs d’État parlent de plus en plus de la création d’une monnaie commune pour les trois pays (!Mali, Burkina, Niger). La création de cette monnaie permettra à ces pays d’affirmer davantage leur souveraineté.


Le Chef d’Etat nigérien, Général Abdourahmane Tchiani, dans une déclaration à la télévision publique de son pays, le 11 février 2024, a évoqué que la création de la monnaie de l’AES est une étape de sortie de cette colonisation vis à vis de l’ancienne métropole. Quant au Général Assimi Goita du Mali, il avait, lors du sommet des chefs d’État tenu le 06 juillet 2024 à Niamey, invité les experts à accélérer la création de cette monnaie.

Et récemment, le capitaine Ibrahim Traoré, Chef de l’État du Burkina, a affirmé : « La création de la devise propre à l’AES est elle toujours à l’ordre du jour forcément. Le processus continue. Il y a beaucoup de billes à caller avant d’y arriver, mais c’est forcément à l’ordre du jour. Si on parle de souveraineté, on a forcément besoin de cette souveraineté. C’est impératif  » .

C’était en marge de sa visite à Moscou dans le cadre de la commémoration de la victoire de l’URSS sur l’Allemagne NAZI pendant la deuxième guerre mondiale. Et c’était au cours d’une interview accordée à la chaîne de télévision « Russia Today », interview relayée le 14 mai 2025 par le média en ligne « Yop – L. Frii « .

Ces différentes déclarations des chefs d’État de l’AES témoignent d’une ferme volonté de créer une monnaie commune en vue de sortir de l’enclos du franc CFA. Pour créer cette monnaie, il faut, d’après une publication de Thierno Thioune, Directeur du Centre de recherches économiques appliquées (Crea) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, remplir quatre conditions.


Coordination étroite des politiques macro-économiques


La première condition est que cette création de monnaie doit passer par une coordination étroite des politiques macroéconomiques et budgétaires.

Donc, une harmonisation rigoureuse des politiques économiques et budgétaires entre les pays participants est impérative pour garantir la stabilité de la valeur de la monnaie et prévenir les déséquilibres commerciaux. Cette synchronisation permettra, poursuit-il, de maintenir la confiance des acteurs économiques et de favoriser la croissance régionale.


Mise en place d’institutions solides


La seconde condition est la mise en place d’institutions solides responsables de la gestion monétaire telles qu’une banque centrale commune, est indispensable. Celle-ci doit disposer de prérogatives suffisantes pour mener une politique monétaire indépendante et stable, capable de préserver la valeur de la monnaie et de faire face aux aléas conjoncturels.


Instauration d’un marché commun


L’instauration d’un marché commun intégré est la troisième condition. Car, la libre circulation des biens, des services, des capitaux et de la main-d’œuvre est essentielle pour stimuler la croissance économique et renforcer la coopération régionale.


Mise en place de mécanismes de surveillance
La mise en place des mécanismes de surveillance et de résolution des crises est la quatrième condition. Autrement dit, l’existence de dispositifs efficients de veille et de résolution des crises, tels que des fonds de réserve communs et des arrangement de swaps de devises est vitale pour faire face aux chocs externes et internes susceptibles d’affecter la nouvelle monnaie.

Dans ce sens, techniquement, le swaps de devises, instrument financier dérivé, peut être utilisé pour gérer les risques de change et faciliter le financement transfrontalier dès lors qu’il constitue un contrat bilatéral où deux partis échangent des montants dans deux devises différentes à un taux fixe durant une période, puis retournent à la situation initiale.


En raison de leur appartenance à l’Union économique et monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) depuis plus de 60 ans, espace qui a en partage le Franc CFA, on peut dire que les trois pays de l’AES ont suffisamment accumulé des expériences pour remplir les quatre conditions pour créer une monnaie commune.

Avec cette nouvelle monnaie, la zone monétaire ouest-africaine s’élargira, ce qui favorisera une plus grande intégration commerciale et une meilleure allocation des ressources. Donc, avec la création de la monnaie de l’AES, le trio de pays sortira de la domination monétaire de la France. Une occasion pour renforcer une souveraineté tant recherchée./.

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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