Le mi premier mandat d’IBK a révélé un phénomène qu’on croyait être un épiphénomène. La gestion de la conjoncture de l’époque a créé un personnage énigmatique mais populaire.
Il est de nature que le peuple soit émotif à telle enseigne qu’il déteste l’oppresseur. La dialectique entre le peuple et l’oppresseur a toujours été une relation historique. Il n’y a jamais eu d’amour entre le peuple et son oppresseur. Et quand l’oppresseur veut faire une victime, la conscience populaire prend fait et cause pour l’opprimé. La foule qui crie est plus audible que le peuple muet.
C’est comme cela le phénomène Ras Bath est né. Cependant, tout personnage ne peut bénéficier d’un tel phénomène. Ras Bath a contribué à sa propre érection en phénomène. Il lui a fallu ce petit don du Bon Dieu pour qu’il sache en profiter au maximum.
Ras Bath a eu le « don » d’être un sophiste. C’est le genre de personnage qui sait manier sa langue à son profit. Dans la vie, on peut être défavorisé physiquement mais la nature nous procure la langue pour être redoutable.
Rasta a su utiliser sa maîtrise de la parole pour enjoliver ses rhétoriques peu scientifiques mais qui font mouche littéralement. Ce don cumulé à sa posture victimaire ont transformé un homme banal en homme incontournable.
Le peuple pouvait servir de bouclier à ce personnage. Il se mobilisait autour de lui comme un seul homme. On lui prêtait un destin présidentiel. On lui prêtait un rôle messianique.
Dans la vie, Frantz Fanon l’a dit, quand on découvre sa mission, soit tu l’accomplis soit tu la trahis. La mission de Rasta était de servir de lance enflammée pour le peuple. Il devrait être le défenseur d’un peuple qui lui a prêté allégeance. Avec sa lance enflammée, Rasta pouvait mettre à terre n’importe quelle institution. Rasta pouvait défaire un État et même une puissance. C’est pourquoi le système a anticipé les choses en mouillant la lance.
Rasta était un faiseur de roi en 2018. Hélas il a triché. Il a par des subterfuges hypothéqué sa mission. Rasta s’est allié avec une figure complètement contraire à son idéal de combat. Rasta a trahi le peuple avec un poignard mouillé sous forme de pétard. C’est le premier crime contre le peuple malien.
Dans un décryptage sur son choix je l’avais prédit. Que le second mandat d’IBK serait pour Rasta une traversée de désert. Le highlander politique IBK allait tout faire pour neutraliser le Rasta. Peut-être IBK n’a pas eu besoin de le faire, mais quelqu’un s’en allait chargé.
Aujourd’hui nous assistons à un deuxième crime contre le peuple malien par Rasta. De la lance enflammée, on est passé à un poignard mouillé. Rasta malgré cela, bénéficie d’un dernier rempart de radicaux qui ont juré de mourir avec lui dans le bunker.
Certains ont compris. Le risque individuel provoqué par le Rasta ne sera jamais collectif. Le sophiste Rasta est incontestablement un mal aimé. Les intellectuels détestent Rasta car il insulte l’intelligence. Les hommes de droit haïssent en silence Rasta. Les intellectuels accusent Rasta d’avoir pollué la culture des débats.
Rasta fait aujourd’hui comme la plupart de nos Chefs d’État. Il sécurise sa légende imaginaire par autrui. Le sophiste malgré tout, use encore de son talent oratoire pour noyer le poisson dans l’eau. Incroyable non.
Avant, attaquer Rasta était synonyme d’une mort certaine. Aujourd’hui, insulter Rasta, sur 20 personnes, 15 viendront lui cracher dessus. Il est clair que le produit Rasta ne se vend plus. Les fervent défenseurs intellectuels ont compris qu’il a trahi la cause.
Rasta ne vit plus mais il survit. C’est pourquoi qu’il mène ses dernières résistances avec fracas contre tout potentiel adversaire. Son instinct de conservation prédomine sur toute rationalité. Il ira contre le vent pour survivre.
Rasta a trahi l’histoire qui faisait de lui un phénomène. L’histoire avait fait de lui une lance enflammée, mais Rasta a sorti le poignard contre l’histoire.
Ainsi est mort l’un des phénomènes le plus prometteur du Mali contemporain.
Amicalement « Kôrô »
Niaga Diop, Président de la Jeunesse PACP