DEFILE DU RENOUVEAU : Le Mali marche au pas de son destin

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(CROISSANCE AFRIQUE)- À l’occasion du 65e anniversaire de son indépendance, le Mali a réaffirmé sa souveraineté à travers un défilé militaire impressionnant. Une célébration nationale qui sonne comme un message de résilience collective, de dignité, d’unité et de renaissance.

Il y a des dates qui ne sont pas que des points de passage dans le temps. Des dates qui, au-delà de leur poids historique, résonnent comme des actes de foi. Le 22 septembre en fait partie. Chaque année, à cette date, le Mali ne célèbre pas seulement son accession à la souveraineté nationale et internationale en 1960. Il se rappelle au monde, réaffirme sa dignité, et dit haut ce que d’autres murmurent à peine : malgré les blessures, les défis et les tumultes, le Mali tient debout et poursuit sa marche souveraine.


En 2025, cette commémoration revêt une dimension particulière. Non pas seulement par l’ampleur du défilé militaire — sans précédent depuis des décennies — ni par la solennité des cérémonies, mais par ce qu’elle dit d’un pays en pleine renaissance. Une nation qui, à l’épreuve du feu, a choisi de ne pas se dissoudre dans le fatalisme.


Le symbole d’un renouveau souverain
Sous la conduite du Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, la célébration du 65e anniversaire de l’indépendance a été pensée comme un acte politique, au sens noble du terme. Le retour du faste militaire, la rigueur de la mise en scène, les démonstrations aériennes et les discours ciselés ne relèvent pas d’une simple stratégie de communication. Ils traduisent une volonté de réaffirmer une souveraineté malmenée, mais jamais anéantie.


Dans les rues de Bamako, sur le Boulevard de l’Indépendance, les blindés déployés, les Su-24 rugissants dans le ciel que nous contrôlons pleinement, n’en déplaise aux forces d’occupation qui s’en étaient appropriées, en ordre serré, la prestance des FAMa était à la dimension de l’engagement du chef suprême des Armées, mais aussi magnifiait la mobilisation générale des Maliens, nostalgiques de leur armée d’antan.


Ce n’est pas une posture de défi, mais celle de dignité d’une armée longtemps désintégrée à dessein. Car on n’impose pas la souveraineté, on la conquiert, puis on la protège. Et ce 22 septembre, ce n’est pas seulement l’État malien qui défilait. C’était le peuple entier qui se levait — celui des campagnes oubliées, des villes meurtries, des familles endeuillées, des soldats tombés, des jeunes espérant.


Un pays sous pression, mais pas sous tutelle


Certains l’oublient trop vite. Le Mali ne sort pas d’un long fleuve tranquille. Depuis plus d’une décennie, le pays est soumis à des pressions géopolitiques constantes tant sur le plan sécuritaire, diplomatique, qu’économique. Il a payé le prix fort de ses erreurs, mais aussi celui des abandons et des duplications imposées de l’extérieur. Qu’à cela ne tienne, le Maliba résilient tient débout.


En 2025, ce que le monde découvre, souvent avec gêne, c’est qu’un pays qu’on disait affaibli est en train de rebattre les cartes. L’alliance avec le Niger et le Burkina Faso dans le cadre de l’AES (Alliance des États du Sahel) n’est pas qu’un partenariat militaire. C’est une alternative géopolitique assumée, qui rompt avec une dépendance historique et ouvre un champ nouveau : celui de l’autodétermination stratégique.


Certes, tout n’est pas réglé. Car les poches d’instabilité demeurent, les défis économiques sont immenses, les attentes sociales pressante. Mais un cap est fixé. Et pour le Mali, tenir le cap, c’est déjà un acte de résistance.


Le peuple malien : cœur battant d’une nation en refondation


Ce 22 septembre, la vraie force du Mali n’était pas dans les armes ni dans les uniformes. Elle était dans les yeux larmoyant de fierté des citoyens, dans la ferveur des enfants brandissant le drapeau, dans la voix posée du Président Goïta rendant hommage aux pères de l’indépendance.


Car derrière le discours, il y a une vérité simple, mais puissante : le peuple malien ne recule pas. La dynamique historique enclenchée est un chemin de non-retour. La seule logique qui vaille demeure le bonheur et l’épanouissement de la nation malienne. Le Mali a traversé les trahisons, les manipulations, les violences. Il en sort plus lucide, plus exigeant, mais aussi plus attaché à sa souveraineté.


C’est ce peuple qui, chaque jour, aide à la reconstruction l’État, pierre par pierre, service public par service public, école par école. Comme centre de gravité de cette transition, ce vaillant peuple est de plus en plus regardant sur l’orientation de son avenir. Du statut de spectateur subissant les revers des politiques inappropriés, le peuple malien est désormais décidé, au côté des autorités de la transition, à écrire les pages glorieuses de sa propre histoire.


À l’heure où d’autres capitales s’interrogent sur le sens de l’indépendance, où l’on débat du « néo-panafricanisme » à grands coups de slogans, le Mali agit. Il ne promet pas une rupture. Il l’incarne. Non sans risques, certes. Mais sans concessions sur ce qui fonde une nation : la dignité, la mémoire et l’avenir.


Alors oui, ce 22 septembre, le Mali a célébré bien plus qu’un anniversaire. Il a signé un acte de foi en lui-même. Et c’est là, dans cette foi tranquille, que réside la plus belle réponse à ceux qui pensaient pouvoir écrire l’histoire du Sahel sans les Sahéliens.
Correspondance particulière

croissanceafrik
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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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