(CROISSANCE AFRIQUE)-La Côte d’Ivoire se trouve à un tournant économique critique, avec un fardeau de 11,7 milliards de dollars de dette intérieure à rembourser entre 2024 et 2026, un montant représentant une large part de l’engagement financier du pays dans les prochaines années.
Par ailleurs, ce défi financier offre à la fois des opportunités et des obstacles dans un contexte de reconstruction et de développement économique post-pandémie.
Ainsi, la dette intérieure, s’élevant à 11,7 milliards de dollars et constituant 60,6% du service de la dette total du pays, surpassant ainsi le service de la dette extérieure, souligne une orientation marquée vers les dettes contractées auprès des créanciers locaux.
Cette proportion indique une préférence peut-être stratégique pour le financement interne, malgré les échéances de remboursement qui pèsent de manière significative sur les ressources économiques du pays.
Les créanciers locaux, jouant un rôle pivot dans le soutien financier de l’Etat, verront leurs investissements remboursés au cours de cette période.
Cette situation devrait injecter un flux de capitaux retour dans l’économie nationale, favorisant potentiellement la liquidité et le financement de nouveaux projets de développement économique, tout en dévoilant l’importance de maintenir des relations solides avec les institutions financières locales.
Face à un tel endettement, le gouvernement ivoirien met en œuvre des stratégies telles que l’adoption d’un plan à moyen terme qui évalue les coûts d’emprunts futurs pour maîtriser l’endettement.
L’interaction avec le Fonds monétaire international (FMI) souligne la recherche d’un équilibre entre la croissance économique et la soutenabilité financière, le FMI jouant un rôle consultatif et de surveillance dans la gestion de l’endettement.
Les défis de l’endettement extérieur et le marché international
Dans un effort d’équilibrage, le gouvernement prévoit également de s’endetter davantage sur les marchés internationaux, avec des projections ne dépassant pas 6 milliards de dollars en valeur actualisée d’ici à fin 2024.
Pourtant, cela nécessiterait des conditions de marché favorables et un taux d’intérêt moyen entre 4% et 6%, témoignant de l’importance de la crédibilité et du climat de confiance sur les marchés financiers.
Afin de naviguer vers un avenir économique durable, la Côte d’Ivoire doit jeter des ponts entre la maîtrise de son endettement intérieur, la stimulation de son économie par des remboursements aux créanciers locaux, et les adaptations nécessaires face aux conditions de financement sur les marchés internationaux.
À la fin 2023, alors que l’économie ivoirienne montre des signes de résilience avec une dette totalisant 46,2 milliards de dollars, la capacité du pays à équilibrer ses obligations financières tout en promouvant la croissance économique restera un indicateur clé de sa santé financière et économique pour les années à venir.
Daouda Bakary KONE