(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, les principaux créanciers extérieurs incluent la Banque mondiale (40,8 %), la BOAD (14,2 %) et le FMI (8,7 %). En ce qui concerne la dette domestique, elle est principalement constituée de titres publics, représentant 85,7 %. En 2024, la dette publique devrait atteindre 55,7 % du PIB, légèrement augmentant à 55,9 % en 2025.
Actuellement, selon le FMI, le Mali fait face à un risque modéré de surendettement, mais dispose d’une marge suffisante pour faire face à d’éventuels chocs. À la fin de 2023, la dette publique est estimée à 55,9 % du PIB, en hausse par rapport à 53,1 % en 2022.
En 2023, la répartition entre la dette interne et externe est presque équilibrée, avec respectivement 50,5 % et 49,5 %.En raison de contraintes de financement, le déficit budgétaire a été réduit à 3,9 % du PIB en 2023, comparé à 5 % l’année précédente.
Cette baisse est principalement attribuée à une augmentation significative des recettes fiscales (+1,6 % du PIB), partiellement due à un regain des recettes douanières, qui avaient chuté en 2022 à la suite des sanctions de la CEDEAO.
Celles-ci, étant d’une ampleur sans précédent, ont non seulement entravé le commerce extérieur, mais ont également exacerbé les difficultés économiques déjà présentes dans le pays.
Il est à noter que la masse salariale a considérablement augmenté ces dernières années, passant de 5,1 % du PIB en 2019 à 7,7 % en 2023, représentant près de 50 % des recettes fiscales l’année dernière, dépassant ainsi le seuil communautaire maximal de 35 %.
Ce phénomène témoigne d’une pression croissante sur les finances publiques, générée par des augmentations de salaires destinées à attirer et à maintenir des employés qualifiés, en particulier dans le secteur de la sécurité, essentiel dans le contexte actuel de tensions politiques et de troubles internes.
Cette évolution est probablement liée aux dépenses sécuritaires, qui ont nécessité un investissement accru dans des forces de défense robustes face à des menaces multiples, allant des groupes armés aux défis environnementaux.
Le FMI prévoit que le déficit budgétaire devrait légèrement diminuer à 3,6 % du PIB en 2024, ce qui, bien que prometteur, pourrait nécessiter des réformes structurelles pour une croissance durable.Si les problèmes d’approvisionnement électrique sont résolus et que les conditions de financement s’améliorent, la croissance pourrait rebondir en 2025, atteignant à nouveau 4,4 %.
Clarifiant, une amélioration significative dans le secteur énergétique pourrait potentiellement transformer non seulement les perspectives économiques, mais également améliorer la qualité de vie des citoyens maliens, en garantissant un accès régulier à l’électricité pour l’industrie et les ménages. Cela pourrait également encourager les investissements étrangers, créant ainsi un cercle vertueux de développement économique et social.
Moussa KONÉ