En 2020, en raison de l’éclosion de la pandémie COVID-19, la croissance du PIB de l’Etat de Djibouti s’est contractée de -1%, selon le fonds monétaire international. L’institution Breton wood s’attend à une solide reprise de la croissance économique en 2021 (5%) et 2022 (5,5%).
Par ailleurs, les projections de la BAD sont encore plus optimistes, avec une croissance du PIB prévue pour atteindre 9,9% en 2021 et 8,1% en 2022, sous réserve de la reprise rapide des activités portuaires, des zones franches et des investissements directs étrangers.
« Après avoir été frappée par la crise financière mondiale, la sécheresse et la hausse des prix des matières premières, l’économie de Djibouti avait retrouvé une dynamique positive, avec une croissance de 7,5% en 2019 », expliqué le FMI.
Nans moins, les activités de réexportation depuis le terminal de Doraleh ont fortement chuté. Le FMI a approuvé un prêt de 43,4 millions USD pour soutenir la réponse des autorités à la crise du COVID-19, ainsi qu’un allégement de la dette dans le cadre du Catastrophe Containment and Relief Trust.
Toutefois, la crise et la réponse politique (avec des dépenses équivalentes à 2,4% du PIB) conduisent à un creusement du déficit public (Coface). Il est passé de 0,5% du PIB en 2019 à 2,3% du PIB en 2020 (BAD). Selon la BAD, la reprise de l’économie et des investissements devrait soutenir une diminution des déficits budgétaires à 2% du PIB en 2021 et à 1,2% du PIB en 2022.
Selon le FMI, en raison d’importants investissements dans les projets d’infrastructure, la dette publique est passée de 50,2% du PIB en 2015 à 72,9% prévu. en 2020 (BAD), conduisant à un risque élevé de surendettement. « Les niveaux de dette à 42,2% du PIB en 2020, 40,2% du PIB en 2021 et 38,2% du PIB en 2022. L’inflation est passée de 3,3% en 2019 à 2,9% en 2020, et devrait encore baisser à 2,4% en 2021 et 2,1% en 2022. » Souligne le rapport, du fonds monétaire International
Malgré des indicateurs économiques positifs, Djibouti reste un pays pauvre avec un taux de chômage élevé (11,6% de la population active totale en 2020 selon la Banque mondiale), de vastes inégalités et un faible niveau d’éducation.
La population dans son ensemble tire peu profit des revenus tirés de l’accueil de garnisons étrangères et des activités portuaires, étant donné qu’environ 16% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté de 1,90 USD par jour et plus d’un cinquième de la population vit dans l’extrême pauvreté (Banque mondiale). Djibouti est classé 166/189 dans l’indice de développement.
Notons que l’agriculture a un poids infime dans l’économie avec 3,9% du PIB, l’industrie représente 16,9% du produit intérieur brut djiboutien, et l’activité tertiaire contribue à 79,3% de la richesse de Djibouti. Pour rappel, le secteur manufacturier et les services dépendent quasi intégralement de l’activité portuaire.
Daouda Bakary KONE