La caque sent toujours le hareng, dit-on. La preuve par le Président français Emmanuel Macron. À travers des propos à l’emporte-pièce, tenus hier devant la conférence des Ambassadeurs, cet homme d’État vient de prouver qu’il a du mal à se départir de son arrogance et de son image de paternaliste invétéré.
Macron refuse de grandir d’un iota et semble n’avoir cure des difficultés qui l’accablent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. On dirait qu’il évolue dans un microcosme où la réalité politique et sociale des citoyens lui échappe, loin des préoccupations que vivent les Français en matière d’inflation, de crise énergétique, ou de tensions sociales croissantes.
Malheureusement, ses discours, souvent teintés de mépris, ne tiennent pas compte du changement de paradigme qui s’opère à l’échelle mondiale, où de plus en plus de voix africaines s’élèvent pour revendiquer leurs droits et leurs dignités. Il est frappant de constater comment les discours de Macron, bien qu’ils soient teintés d’une certaine éloquence, semblent souvent déconnectés des réalités du terrain.
Ses affirmations grandioses sur la solidarité internationale paraissent vides de sens aux oreilles des millions de Français qui peinent à joindre les deux bouts. Dans cette même dynamique, la jeunesse africaine, de plus en plus consciente de son pouvoir d’action, se lève non seulement pour revendiquer la justice sociale mais également pour redéfinir sa place dans l’échiquier mondial.
Il est dommage que le Président ne prenne pas en compte cette vague de changement, cette aspiration à l’autodétermination et à l’émancipation qui caractérise la nouvelle génération, fervente défenseure d’un avenir novateur. Heureusement qu’il s’est fait remonter les bretelles par de valeureux africains, à l’image du premier sénégalais Ousmane SONKO, qui a su répliquer avec force et détermination.
Au quart de tour. Son intervention fait écho à ce besoin urgent de réévaluation des rapports de force entre les pays du Nord et du Sud, un dialogue constructif cédant parfois la place à une confrontation nécessaire. Comme l’a déclaré le roi de l’Afrobeat, le nigérian Fela KUTI, à sa sortie de prison, « les Africains n’ont pas un putain de remerciement à adresser à Macron », un rappel cinglant que les relations internationales doivent désormais se fonder sur le respect mutuel et la compréhension, au lieu de la bienveillance paternaliste.
Dans un monde où les inégalités sont exacerbés par des logiques néocolonialiste, cette assertion ne fait que souligner l’indifférence qui hante les discours diplomatiques, de l’Afrique à l’Europe, alors que des voix de la jeunesse, des artistes et des leaders émergents appellent à une nouvelle ère d’autonomie et de collaboration véritable.
Notons que ce besoin pressant d’une justice sociale et d’une équité économique refait surface, mettant en lumière la nécessité d’un engagement renouvelé basé sur l’écoute et la compréhension plutôt que sur l’imposition et la condescendance. Emanuel Macron est un président Paternaliste Français aux abois face aux leaderships d’une nouvelle Afrique
Daouda Bakary KONÉ