Electricité: le Sénégal et le Kenya super « Powers »

Date:

(CROISSANCE AFRIQUE)-Après l’Afrique du Sud, le Sénégal et le Kenya sont les seuls des 54 pays du continent africain à rejoindre après examen de leur dossier  l’Agence Internationale de l’Énergie avec un statut de pays-associé pour ces trois états du continent.

Fondée en 1974 après le  choc pétrolier, l’AIE est un organisme intergouvernemental qui veille à la sécurité  énergétique en conseillant ses membres sur  les  approvisionnements strategiques mondiaux avec un focus sur le pétrole et le gaz. Son attention est ainsi portée sur la sécurité énergétique, le développement économique et la protection environnementale.

Les missions de l’AIE sont multiples certes, mais l’organisme cherche  avant tout à orienter ses trente pays membres vers  une politique énergétique efficace et propre d’où la publication d’un rapport commun avec la SFI filiale de la Banque Mondiale, durant le  sommet pour un nouveau pacte financier mondial organisé à Paris ces 22 et 23 juin sur l’urgence d’investir dans les énergies vertes et  renouvelables afin  d’accélérer les transitions énergétiques sur tous les continents.  Pour sauver la planète et décarbonner le système de production mondiale à base de fossile  les deux institutions estiment que les investissements devront  passer de 770 milliards de dollars en 2022 à au moins 2 800 milliards de dollars d’ici au début des années 2030.

Aujourd’hui, selon toujours ce rapport commun, sur les 770 milliards de dollars investis chaque année dans les énergies propres des PEPD (pays émergents et en développement), plus des trois quarts des financements sont concentrés sur seulement trois pays : la Chine, largement en tête, puis l’Inde et le Brésil. Les pays du BRICS

« La Chine a construit de nouvelles capacités photovoltaïques solaires à hauteur de 100 GW en 2022, ajoutant ainsi en seulement un an une capacité dix fois supérieure à celle de toutes les installations solaires photovoltaïques d’Afrique (11 GW) », souligne ce rapport conjoint. L’Afrique subsaharienne, hors Afrique du Sud, ne capte que 2 % de ces investissements structurants dans les énergies propres alors que 650 millions d’africains n’ont pas accès à l’électricité de base c’est-à-dire juste pour s’éclairer avec une seule lampe. Le monde vit une appartheid énergétique sans précédent.

Notre continent  est trop en retard dans les projets  d’électrification propre, sur les infrastructures de réseau et  l’efficacité énergétique. la Covid, la guerre en russie et l’endettement ne laissent plus de marge d’investissement à l’Afrique.

L’admission du Sénégal et du Kenya comme pays associés de l’AIE vise donc à promouvoir les  bouquets  sur le continent qui ont  une  part substantielle  d’énergies  renouvelables dans leur mix énergétique : 94 % pour le Kenya, premier de la classe sur le continent grâce à ses ressources géothermiques,  et 30% pour le Sénégal grâce aux parcs solaires et éoliens. Toute une volonté politique et un effort budgétaire inouï derrière ces performances du Sénégal.

Malheureusement pour notre continent le Nigeria, l’Angola, le Congo ou le Gabon n’ont pas de capacité d’énergie propre dans leur grids nationaux.   Très fortement tributaire du charbon, l’Afrique du Sud a conclu un partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) qui offre un nouveau modèle de soutien international aux efforts de ce pays visant à développer les énergies renouvelables et à réduire sa dépendance au charbon. Elle vient d’être rejointe par le Sénégal qui a obtenu 1640 milliards de Fcfa  de promesse de financement avec à la clé le gaz comme énergie de transition pour le Sénégal qui est cinquième africain en termes de réserves estimées un milliards de m3.

A travers leur admission à l’AIE l’élite énergétique mondiale jadis très fermée autour de l’OCDE   valide les meilleurs élèves  africains dans la production d’énergie propre sur un continent qui  compte moins de 5% de la production énergétique mondiale. Toute l’Afrique produit moins d’électricité  que le seul Japon.

L’Afrique du Sud, le Kenya et le Sénégal portent dorénavant le flambeau de l’éclairage de tout le continent et l’AIE  veillera au grain sur leurs performances vis-à-vis du climat.  

                                                               Moustapha DIAKHATE

                                                             Ex Cons. Spécial Pm

                                                           Cons. Et Expert Infrastructure

croissanceafrik
croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager:

Populaires

Lire aussi
RELATIFS

Bourses et Marchés: la cotation fulgurante de 31 775 FCFA d’Unilever Côte d’Ivoire ce mercredi 23 juillet 2025

(CROISSANCE AFRIQUE)- A la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières...

Côte d’Ivoire: la Solibra affiche un dividende annuel brut de 20,082 milliards de FCFA

(CROISSANCE AFRIQUE)-La Direction Générale de la Bourse Régionale des...

Sénégal: Hausse de 22,7% du Chiffre d’affaires dans l’industrie au 1er trimestre 2025

(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Sénégal, les données officielles estiment que le...

Togo: l’Etat procédera à l’apurement d’une dette islamique de 12,121 milliards FCFA le 17 août 2025

(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Togo, les autorités ont annoncé ...