(Interview)- Fatoumata Seydou KONE, CEO de MARINFIN Entreprise: « aux Banques et aux Institutions de Microfinance de revoir les taux d’octroi des prêts »

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Mali, l’entreprise MARINFIN est une société qui évolue dans les secteurs de l’Agriculture, du commerce d’intrants agricoles, de l’Elevage, de la Transformation, de Prestation de service, de la Commercialisation de matériels agricoles et d’irrigation. Située à Sikasso au Sud du Mali, MARINFIN est dirigée par Fatoumata Seydou KONE, une dame de fer qui a mis sa confiance au secteur Agricole du pays, le Mali. Aujourd’hui, MARINFIN intervient dans les régions de Sikasso, Koutiala, Kadiolo, Yanfolila, Kolondiéba, Yorosso, Bamako, Mopti, Tomboctou et Bougouni et dans la sous-région. C’est pourquoi, sa directrice Générale, Fatoumata Seydou KONE nous a accordé une interview dans laquelle, elle nous donne ses ambitions et sa vision pour un Mali autosuffisant en produits alimentaire, d’ici une décennie. Lisez plutôt.

« Marinfin a constaté un regain de forte besoin auxquelles les femmes rurales sont confrontées »

1-Presentez-vous à nos lecteurs ?

Je trouve vos lecteurs responsables et des personnes soucieuses du développement des secteurs porteurs pour l’Afrique, tout comme votre magasine.

2-Pouvez-vous, nous présenter votre structure ?

MARINFIN est une entreprise individuelle basée dans la ville de Sikasso et qui intervient dans les régions de Sikasso, Koutiala, Kadiolo,Yanfolila,Kolondiéba,Yorosso,Bamako,Mopti,Tomboctou et Bougouni.et dans la sous-région.

« MARINFIN signifie femme forte, tenace et endurante en langue Malinké »


L’entreprise à vue le jour sur la base d’un constat de la fondatrice sur les difficultés et défis auxquelles font face les femmes en milieu rural. La fondatrice ayant auparavant occupé divers postes de responsabilités dans plusieurs Organisation Non Gouvernementale(ONG) ; au fil du temps et des expériences acquises sur le terrain, elle a constater un regain de forte besoin auxquelles les femmes rurales sont confrontées, notamment des défis sur la disponibilité de moyens ou ressources nécessaires, un manque d’accompagnement, un manque d’accès à des opportunités nationaux ou internationaux pouvant fluctuer sur leurs marchés, un manque de leadership pour faire face aux barrières du marché, un difficile accès aux financements etc.


De par son nom MARINFIN signifie femme forte, tenace et endurante en langue Malinké. L’entreprise à émerger dans un but de contribuer à l’autonomisation des femmes, d’accompagner les femmes à pouvoir surmonter les défis et difficultés auxquelles elles font face en mettant en place un dispositif de soutien, de coaching et d’ouverture à des marchés sur le plan national et international.

« Promouvoir le genre féminin dans toute sa dimension »


L’entreprise évolue principalement dans les domaines de l’agriculture durable, la transformation agroalimentaire, les ventes des intrants agricoles, la vente de matériels et équipements agricoles, les prestations de services : accompagnement, coaching, suivi et conseil, la mise en relation acheteur et fournisseur.


Les objectifs de l’entreprise sont : Promouvoir le genre féminin dans toute sa dimension, Offrir aux femmes un accompagnement adéquat et sur mesure, Offrir aux femmes des opportunités de renforcement des capacités, de réseautage, de networking, Faciliter l’accès aux crédits et autres dispositifs de financement participatif, et Faciliter l’accès aux marchés.


A ce jour, l’équipe est composée de 05 personnes permanentes, dont 03 femmes (60%) et 02 hommes (40%) et 30 personnes non permanents composer de 20 femmes (67%) et 10 hommes (27%). L’entreprise est portée par une femme qui occupe la place de PDG et fondatrice.

3-Quels sont vos principaux domaines d’intervention ?

Nous intervenons dans : Agriculture, commerce d’intrants agricoles, Elevage, Transformation, Prestation de service, Commercialisation de matériels agricoles et d’irrigation.

« Augmenter leur rendement de 50% et leur chiffre d’affaires de 10% »

4-Comment voyez-vous, le secteur agricole malien ? Qu’est ce vous voulez faire avec le secteur agricole ?

Nos interventions auront pour effet l’autonomisation de l’agriculture malienne et la pérennisation d’un système d’obtention des intrants de qualité à travers les foires aux intrants agricoles que nous organisons dans les villages au plus près des producteurs. Car nous avons, après nos études de terrain compris que le problème réel des producteurs/rices maliens c’est comment avoir accès aux intrants et aux financements aux moments opportuns.

Nous allons donc faciliter l’accès aux intrants par le biais des foires et leur mettre en relation d’affaire durable avec les institutions de micro finance. Nous restons convaincus que cela pourrait augmenter leur rendement de 50% et leur chiffre d’affaires de 10%.

5-Alors, depuis sa création jusqu’à nos jours, l’entreprise MARINFIN a-t-elle contractée des difficultés ? Si oui, lesquelles ?

Nous avons eu des difficultés liées aux réseautages, aux passations de marché du fait de notre statut de femmes, d’accès aux crédits conséquents, d’écoulement de certains de nos produits sur des marchés internationaux et sous régionaux tel que le beurre de karité, le miel, et les farines de céréales et légumineuses. Et d’accès à la terre pour accroitre nos productions.

4-Qui sont les partenaires de MARINFIN au Mali ?

Partenaires techniques et institutionnelles : Les Directions régionales de l’agriculture des zones concernées ; les chambres d’agriculture des régions citées ; les mairies (élus locaux) des différentes localités ; les chefferies ; es groupements des femmes et des jeunes des villages ; les associations et coopératives des localités ; Industriels/Opérateur économique (TOGUNA, Eléphant vert…) ; Projets ou programmes ; Etc. Partenaires financiers : Banque nationale de développement agricole (BNDA) ; KAFO JIGINEW ; SORO YIRIWASO ; NYESIGISO ; Partenaires commerciaux : Producteurs/ices, Exploitants agricoles, Paysans, Fournisseurs ; et Usines/Opérateur économique et industriels (Eléphant vert ; TOGUNA;);

5-Avez-vous bénéficié l’accompagnement de l’Etat à travers le gouvernement du Mali?

NON

6-Quels sont les défis et perspectives pour MARINFIN pour les prochaines années à venir?

Nous allons faire une extension des foires aux intrants agricoles sur le plan national, Consolider et formaliser nos rapports avec les services étatiques, Développer nos canaux de partenariats et de communications, Développer un logiciel pour faciliter les commandes des intrants encore plus, et Nouer des relations au niveau international et sous régional.

« Quatre Projets encours de réalisation »

7-Pouvez-vous nous donner un bilan détaillé qui rentre dans la victoire de MARINFIN grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers ?

Nous avons un total de 04 projets encours de réalisation (Projet d’organisation des foires aux intrants agricoles, Projet d’équipement d’une unité de transformation de beurre de karité, Projet d’implantation d’une ferme d’embauche bovine, Projet d’élevage de chèvres laitière), Nous tenons une relation de confiance avec les acteurs de nos secteurs d’intervention. Nous avons une forte visibilité dans nos différentes zones d’interventions. Nous avons une disponibilité de partenaires techniques, et nous évoluons pour l’instant sur fond propre et l’assistance de nos partenaires des différents projets.

8-Quels sont vos futurs projets ?

Projet d’extension des foires aux intrants agricoles sur le plan national, Prospection des marchés internationaux, Réalisations de deux contrats internationaux, Mise en place d’un parc auto facilitant le transport de nos produits et de nos missions terrains, Projet d’organisation des foires aux intrants agricoles, Projet d’équipement d’une unité de transformation de beurre de karité, Projet d’implantation d’une ferme d’embauche bovine, Projet d’élevage de chèvres laitières

9-Selon vous les agriculteurs maliens sont-ils confrontés aux problèmes de semences ?

Je pense que les agriculteurs maliens ont surtout besoin de sensibilisation, de formation sur les semences, leurs rôles dans leur rendement et les inconvénients d’utilisation des semences locales de façon indéterminée

10-Quelles sont des variétés dont vous distribuez dans vos zones d’intervention ?

Nous commercialisons deux types de semence :
Les OPV et les hybrides

11-Avez-vous un message à lancer l’endroit des partenaires techniques et financiers ?

Nous demandons aux banques et Institutions de micro finance d’alléger d’avantage les systèmes d’octrois de crédits et d’octroyer une marge pour les femmes. De revoir les taux d’octroi des prêts. A nos partenaires techniques de faire encore d’avantage pour la couche des femmes et d’y accorder davantage de crédit.

Daouda Bakary KONE

croissanceafrik
croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

1 COMMENTAIRE

  1. Le futur de l’ Afrique est dans l’agro business. Comme le dit l’adage  » la terre ne ment pas » seulement les producteurs africains ont besoin de meilleurs intrants agricoles et d credits avec des conditions allégées. Je crois et j’ai confiance à nos producteurs. Le futur est prometteur

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