(CROISSANCE AFRIQUE)-La fondation Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) au Mali a rendu publics les résultats de la troisième édition de son enquête d’opinion dénommée Mali-Mètre, un des programmes phares de de la FES au Mali. L’édition actuelle a été réalisée du 13 mars au 04 avril 2022 et a porté sur un échantillon total de 2 344 personnes âgées de 18 ans et plus dans le district de Bamako et dans toutes les capitales régionales, y compris Kidal, Ménaka et Taoudéni.
L’objectif principal est de recueillir les opinions des Maliennes et Maliens sur différentes questions marquantes de l’actualité ou décisives pour le présent et le futur du pays. La cérémonie de présentation a eu lieu le jeudi 19 mai 2022 à l’hôtel Salam de Bamako en présence de Christian Klatt, représentant résident de la FES et plusieurs responsables d’organisations de la société civile.
En ce qui concerne l’évolution de la situation générale du pays, pour plus de quatre personnes enquêtées sur cinq (84%), la situation générale du pays s’est améliorée au cours des douze derniers mois. Par contre, la situation générale du pays s’est détériorée pour 8% et est restée au même niveau pour 8% durant la même période. Les défis et priorités au Mali restent les principaux défis auxquels est confronté le Mali actuellement sont. Il s’agit de la lutte contre l’insécurité, citée par 76% de la population, la lutte contre l’insécurité alimentaire (48%), la lutte contre le chômage des jeunes (41%) et la lutte contre la pauvreté (40%). Globalement, les enquêté(e) s sont satisfait(e)s de la gestion de la Transition. En effet, plus de neuf personnes sur dix sont satisfaites (67% très satisfait et 28 % plutôt satisfait) de la gestion de la transition.
Parmi les acteurs de la Transition que sont, le président de la transition, le gouvernement de la transition, le Conseil National de Transition (CNT) ainsi que l’opposition, le président de la transition est celui en qui les personnes enquêtées ont le plus confiance (72%). Toutefois, 13% de la population estime avoir le même niveau de confiance en toutes ces autorités et 10 % ont plus confiance en le gouvernement de la transition. Dans l’ensemble, la population estime que la Transition devrait durer en moyenne 3 ans et 8 mois pour permettre aux autorités d’organiser les élections.
Appréciation de l’implication des leaders religieux dans la vie politique :
Plus de la moitié des personnes interrogées pense qu’il s’agit d’une mauvaise chose (26%) et 26% très mauvaise chose. Toutefois, 46% de la population pense qu’il s’agit d’une bonne chose (31% bonne chose et 14% très bonne chose).
S’agissant du niveau de connaissance du contenu de l’accord pour la paix, dans l’ensemble, plus de la moitié (58%) de la population n’a aucune connaissance du contenu de l’accord pour 23% de la population qui en a une faible connaissance. Cependant, 7% de la population a une connaissance moyenne du contenu de l’accord et seulement 2% en a une bonne connaissance. Les principales sources d’information sur l’accord pour la paix et la réconciliation restent la bouche à oreille (26%), la radio (24%), la télévision (20%). Cependant, 17% n’ont aucune source d’information sur l’accord pour la paix. Près de deux tiers des enquêté(e)s pensent que la mise en œuvre de l’accord n’a pas avancé (47% pas avancé et 18% pas du tout avancé). Par contre, elle est assez avancée pour 23% et beaucoup avancé pour 1%. Près de la moitié des enquêté(e)s (49%) estiment que l’accord doit être relu et modifié. A l’opposé, 10% pensent que l’accord ne doit pas être modifié mais appliqué comme tel. Toutefois, deux enquêté(e)s sur cinq (41 %) n’ont pu se prononcer sur ce sujet.
Par ailleurs, dans l’ensemble, 88% des personnes interrogées ont l’intention de voter aux prochaines élections. Plus de quatre personnes sur cinq estiment que la corruption est élevée au Mali (43%) très élevée et 39% élevée). Les principaux domaines concernés sont : la police (42%), la justice (37%), la santé (29%), la douane (25%), la mairie (24%).
Ibréhima Koné