(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Ghana, le groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé généreusement un don de 71,55 millions de dollars, correspondant à une valeur considérable de 40,55 milliards FCFA. Ce fonds est spécifiquement dédié à promouvoir la création d’emplois et renforcer la cohésion sociale au sein de la République du Ghana, en accordant une attention particulière aux femmes et aux jeunes qui vivent dans les régions septentrionales du pays.
Ce soutien financier, qui est prévu pour s’étaler sur une période de quatre années allant de 2026 à 2029, s’inscrit dans une démarche qui veut être à la fois inclusive et durable, contribuant ainsi au développement du pays dans un esprit de solidarité. Grâce à cette initiative, il est prévu de dispenser une formation à 28 000 personnes, tout en créant un impressionnant total de 22 000 emplois directs et 6 189 postes indirects. Le programme place les femmes âgées de 36 ans et plus ainsi que les jeunes de 18 à 35 ans au cœur de sa stratégie, car ces deux groupes démographiques sont essentiels pour transformer la dynamique démographique du Ghana en un véritable dividende économique et social, apportant ainsi une contribution significative à la société.
Eyerusalem Fasika, qui occupe la position stratégique de cheffe du bureau pays de la BAD au Ghana, a souligné que cette initiative ‘’contribuera grandement aux efforts déployés par le Ghana pour transformer sa croissance démographique en dividende, en dotant les femmes et les jeunes de compétences adaptées au marché, et en leur assurant un accès au financement et de moyens de subsistance durables favorisant la paix et la prévention des conflits ». L’accent mis sur le Nord du Ghana, une région souvent confrontée à des tensions communautaires récurrentes et à une vulnérabilité accrue face aux changements climatiques, répond à une approche préventive et stratégique de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Cette région, marquée par un environnement socio-économique complexe et fragile, souffre des tensions fréquentes entre différentes communautés, notamment entre agriculteurs et éleveurs, exacerbées par la raréfaction des ressources due à la désertification. La BAD s’efforce ainsi de s’attaquer aux causes structurelles de ces fragilités en mettant en œuvre des initiatives ciblées, qui s’inscrivent dans une logique de développement durable et de stabilité. Ces fragilités comprennent également l’insécurité alimentaire croissante, qui menace les moyens de subsistance des habitants.
Le projet s’aligne non seulement sur les priorités du Document de stratégie pays (DSP) de la Banque pour le Ghana, mais également sur des programmes phares du gouvernement ghanéen. Ces initiatives incluent, entre autres, le programme ambitieux dénommé »Big Push ». Ce dernier met un fort accent sur le développement d’infrastructures essentielles qui conduiront à la création de nombreux emplois, contribuant ainsi à la réduction significative du chômage.
Par ailleurs, l’initiative »Économie 24 heures/24 » vise à dynamiser et à revitaliser l’activité économique dans tout le pays, en stimulant l’industrie et le commerce afin de réduire le taux élevé de chômage, particulièrement chez les jeunes. Ces programmes montrent clairement une volonté de transformer l’économie du Ghana et de créer des opportunités de façon continue pour ses habitants.
Le projet ne se contente pas simplement d’établir un mécanisme de microcrédit, il s’efforce aussi de créer un environnement où les relations interentreprises peuvent se développer pour offrir une solide plateforme de soutien aux micro, petites et moyennes entreprises (MPME) qui sont détenues par des femmes et des jeunes. Ces entrepreneurs bénéficieront ainsi d’une occasion unique d’accéder à des ressources financières qui non seulement les aideront à lancer leurs projets, mais qui encourageront également la création de réseaux d’entreprises dynamiques, favorisant ainsi la croissance économique et l’autonomisation des groupes souvent marginalisés.
Parallèlement, une attention particulière sera accordée aux assemblées de district, qui profiteront de sessions intensives de renforcement des capacités. Ces sessions axées sur des problématiques cruciales, telles que la prévention des conflits, la lutte contre les violences sexistes et la prévention des mariages précoces, viseront à créer des réformes substantielles dans les communautés concernées, en assurant une environnement sécurisé et équitable pour tous.
Notons que ce programme ne représente pas seulement une innovation, mais fait figure de véritable tournant dans le portefeuille ghanéen de la Banque africaine de développement (BAD). En effet, il sera mis en œuvre par le biais d’un instrument de financement axé sur les résultats (FAR), ce qui constitue une première dans la région.
Pour rappel , cette approche novatrice relie directement le décaissement des fonds aux performances réelles, assurant ainsi une meilleure redevabilité des engagements financiers et une efficacité renforcée des investissements publics. Cela garantit que les fonds sont utilisés au maximum de leur potentiel, au bénéfice direct des populations locales, tout en établissant de solides fondations pour un développement durable.
Mariam KONE

