(CROISSANCE AFRIQUE)-Le Ghana a récemment accompli un pas considérable dans la gestion de sa dette externe. Dans une ère où l’économie mondiale traverse des instabilités récurrentes, le pays ouest-africain a réussi à négocier un terrain d’entente avec ses créanciers internationaux pour la restructuration de sa dette s’élevant à 13 milliards de dollars.
Cette initiative, révélée par Reuters, met en lumière non seulement la gravité de la crise économique ghanaéenne mais aussi la volonté du pays de surmonter ses défis financiers. Le consensus trouvé entre le Ghana et ses bailleurs de fonds est un témoignage poignant de la complexité des dynamiques économiques actuelles.
L’accord de principe obtenu apporte un semblant de soulagement à l’économie ghanéenne. Il prévoit une décote significative de 37% sur le montant principal de la dette et une extension des échéances des obligations. Cet aménagement donne au Ghana une marge de manœuvre pour refaçonner son économie sans la pression immédiate de remboursements insurmontables. Cette restructuration pourrait s’avérer cruciale pour la stabilité économique du pays à moyen et long terme.
Le Ghana se trouve actuellement dans une période économique extrêmement difficile, avec un passage officiel en défaut de paiement en décembre 2022. La conjoncture actuelle est le résultat d’une accumulation de crises financières, exacerbée par des tentatives antérieures de reprofilage de dette qui ont échoué face au refus des créanciers. Ces difficultés soulignent l’urgence d’une solution durable pour redresser l’économie ghanéenne.
Avant cet accord de principe, le Ghana avait déjà tenté de renégocier les termes de sa dette sans succès. En mars 2023, une approche similaire avait été refusée par les bailleurs de fonds, indiquant un besoin critique de revisiter les stratégies de négociation. Cette expérience antérieure souligne les défis auxquels le Ghana est confronté dans sa quête de stabilité financière et la complexité des négociations de dette souveraine.
Cette restructuration de la dette est perçue comme un levier essentiel pour améliorer les conditions financières du Ghana. Redéfinir les termes de sa dette permet au pays de respirer financièrement, tout en encourageant les réformes économiques nécessaires à la croissance. Plus important encore, cela pourrait optimiser les conditions pour que le Ghana bénéficie de soutiens financiers supplémentaires, notamment de l’enveloppe de 3 milliards de FCFA promise par le FMI dans le cadre d’un plan de sauvetage.
Parallèlement, le Fonds monétaire international a fixé au Ghana l’objectif ambitieux de réduire sa dette à 55% du PIB d’ici 2028, contre 108% actuellement. Cette exigence cadre avec l’accord de principe actuel en fournissant un cadre de référence pour les efforts de réduction de dette. Atteindre cet objectif serait innovant pour le Ghana, signifiant non seulement une victoire économique mais aussi un exemple de résilience et d’adaptabilité dans une période financière globalement incertaine.
Daouda Bakary KONE