(CROISSANCE AFRIQUE)-Après de nombreuses semaines durant lesquelles l’activité bancaire était particulièrement intense et dynamique, on constate que les banques commerciales de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) ont l’air de ralentir leur cadence habituelle.
Lors de l’opération de refinancement qui a eu lieu le 4 novembre 2025, la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a réussi à mobiliser la somme de seulement 622 milliards de francs CFA. Ce montant est nettement inférieur aux 800 milliards qui avaient été offerts initialement pour cette opération, ce qui indique potentiellement un intérêt décroissant de la part des institutions financières ou un ajustement stratégique dans la demande de liquidités par les banques.
Une détente inattendue sur le marché monétaire a récemment capté l’attention des observateurs économiques. Cette baisse de la demande de liquidités marque une rupture nette avec la tendance observée en octobre, une période durant laquelle les établissements bancaires avaient affiché un appétit marqué pour les ressources de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), cherchant à sécuriser leurs positions par un renforcement des mécanismes de liquidité.
Cette détente, la plus forte enregistrée depuis le mois de septembre, pourrait traduire une prudence accrue des acteurs financiers à l’approche des clôtures annuelles, qui sont souvent synonymes d’ajustements comptables et de resserrement temporaire du crédit. Les institutions financières pourraient ainsi anticiper les défis et les opportunités de cette période critique, où les bilans doivent être scrutés et les stratégies adaptées pour respecter les obligations réglementaires tout en optimisant les ressources disponibles.
Les questions concernant la dynamique économique régionale animent les discussions parmi les experts et les économistes. Alors que certains spécialistes estiment qu’il s’agit simplement d’un repli technique, habituel vers la fin de l’exercice fiscal et sans conséquences durables, d’autres analystes craignent que ce phénomène ne soit le signe avant-coureur d’un ralentissement plus profond et préoccupant de l’activité économique dans la sous-région.
Notons que les récents mouvements sur le marché monétaire, de même que les futures décisions politiques prises par la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC), joueront un rôle crucial et pourront confirmer ou infirmer ces hypothèses contradictoires. Quoi qu’il en soit, il est indéniable que les semaines à venir seront décisives pour mesurer véritablement la solidité et la résilience du rythme de croissance économique au sein de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) alors que l’on s’approche de l’année 2026, avec tous les enjeux économiques et financiers qu’elle comporte.
Zangouna KONÉ

