Interview Exclusive avec le Dr Hubert N’Djafa Ouaga, Directeur Général de l’INSAH en marge des Ateliers (INSAH / CILSS) à Bamako

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Dans le cadre de la continuité de l’atelier de validation de l’étude sur le repositionnement de l’INSAH dans le paysage institutionnel Régional de la recherche agricole et la 2ème concertation entre l’INSAH et les Directeurs Généraux des systèmes Nationaux de Recherche Agricole des États membres du CILSS, Dr Hubert N’Djafa Ouaga, Directeur Général de l’INSAH a bien voulu nous accorder une interview le mercredi 23 juillet 2025. Cette interview permettra à nos lecteurs et observateurs de connaitre le contenu et le déroulement des travaux. Elle mettra également l’accent sur des aspects clés des recommandations que les participants préconiseront pour l’amélioration des objectifs de l’Institut du Sahel (INSAH).

« L’INSAH connait quelques difficultés devenues quasi-structurelles »

Bonjour Dr Hubert N’Djafa Ouaga. Dans quel contexte êtes- vous réunis depuis 3 jours aujourd’hui ?

Dr Hubert N’Djafa Ouaga: Bonjour, merci pour l’intérêt. D’abord, L’institut du Sahel communément appelé INSAH a été crée en 1976 par décision du conseil des ministres à N’Djamena au Tchad pour devenir une institution spécialisée du CILSS en charge de questions de recherches agricoles et cela donc en complémentarité avec le Centre Régional AGRHYMET basé à Niamey au Niger. Ce sont donc deux institutions spécialisées du CILSS, chargées d’accompagner le secrétariat exécutif dans la mise en œuvre de son mandat.

Depuis quelques années, l’INSAH connait quelques difficultés devenues quasi-structurelles. Au regard de cela, il fallait donc engager une réflexion stratégique pour son repositionnement non seulement au niveau des États membres, mais aussi dans le paysage institutionnel Régional. Donc, les deux ateliers organisés ici à Bamako visent d’une part à travers le premier atelier à valider un certain nombre de documents produits par les consultants pour le repositionnement institutionnel de l’INSAH qui devrait bien véritablement nous permettre de nous réarmer, nous remettre en scelle avec les systèmes Nationaux de Recherche Agricole en terme de partenariat stratégique et d’autre part, regarder comment est-ce que l’organisation doit être restructurée.

Quelles analyses faites- vous sur les deux premiers jours de l’Atelier ?

Dr Hubert N’Djafa Ouaga: Ces deux jours nous ont permis de travailler avec beaucoup de satisfaction où nous sommes ressortis avec beaucoup de clarifications en terme d’éléments à considérer pour le repositionnement de l’INSAH mais aussi pour la nouvelle configuration qui va sortir. Et, je suis aussi satisfait qu’effectivement y a eu un consensus sur le document qui a été adopté sous réserve de prise d’un certain nombre d’amendements. À la suite de cela, une note aux décideurs sortira de ce document global qui sera soumis aux instances du CILSS pour adoption et mise en œuvre.

Quelles ont été les propositions phares des participants ?

Dr Hubert N’Djafa Ouaga: Je résume les propositions des participants en deux grands points. C’est qu’il y a un nouveau  » Design  » de l’INSAH qui est là, comment appeler l’INSAH nouveau, donc, il y a un organigramme qui est sorti, qui remet véritablement la question de la recherche au cœur par la nécessité de recruter un Directeur scientifique et technique, et la mise en place de trois départements techniques forts. Le premier volet, c’est l’arrimage stratégique avec le système national de recherche agricole et autres partenaires. Le deuxième volet qui ressort fondamentalement, c’est la question de repositionnement, de ce point de vue, il apparaît clairement que y a plus d’ambiguïté aux relations à établir avec les systèmes nationaux de recherche agricole à travers donc un programme de travail que nous allons établir ensemble.

Interview Exclusive ave le Dr Hubert N’Djafa Ouaga, Directeur Général de l’INSAH en marge des Ateliers (INSHA / CILSS) à Bamako

« L’appel que nous pouvons lancer aujourd’hui au terme de ces travaux, c’est qu’un INSAH nouveau est là, et cet INSAH nouveau va fournir des services »

Quelles propositions lancez-vous à l’endroit des partenaires ?

Dr Hubert N’Djafa Ouaga: Vous savez, les partenaires techniques se décident en fonction des livres que nous leur proposons. L’appel que nous pouvons lancer aujourd’hui au terme de ces travaux, c’est qu’un INSAH nouveau est là, et cet INSAH nouveau va fournir des services, d’abord à intéresser les États membres, mais, eux même, pour la programmation et la planification de leur coopération de développement dans les différents pays. Donc, les partenaires techniques et financiers sont invités à suivre attentivement cette évolution qui permettra de savoir que si j’ai besoin de tel produit, de m’adresser à l’INSAH, si j’ai besoin de tel produit de m’adresser à AGRHYMET ainsi de suite..

Quelles recommandations préconisez-vous pour améliorer les objectifs de l’INSAH et pour la Région du Sahel ?

Dr Hubert N’Djafa Ouaga: Il y a quelques recommandations qui sont ressortis que je trouve très pertinents, c’est que ce partenariat avec les systèmes nationaux de recherche soit scellé par un cadre juridique. Ça c’est le premier aspect, le deuxième aspect est la mise en place d’une feuille de route pour opérationnaliser ce qui a été décidé ici, sans feuille de route, personne ne suivra qui ce va être fait et personne se sera en capacité de demander des comptes à l’INSAH où est ce que vous en êtes avec ce qui a été demandé ici. Donc y aura une feuille de route qu’on va dégager et l’INSAH est tenu de respecter la mise en œuvre de cette feuille de route .

Interview Exclusive ave le Dr Hubert N’Djafa Ouaga, Directeur Général de l’INSAH en marge des Ateliers (INSHA / CILSS) à Bamako

Avez-vous des messages à lancer à l’endroit des États dans le cadre de la pérennisation des activités de l’INSAH ?

Dr Hubert N’Djafa Ouaga: Bien sûr, au regard de cette dynamique, de mon point de vue, il est important et le ministre de l’Agriculture l’a dit, ministre de tutelle du CILSS au Mali, dans son discours d’ouverture a dit qu’ils étaient prêts avec le ministre coordinateur du CILSS à porter les conclusions de ses réflexions. Et, l’un des éléments majeurs à retenir, c’est que un plaidoyer doit être fait pour que les lignes budgétaires claires soient dégagées dans les pays pour la question de la recherche. Tous les instituts de recherche dans les pays ont , ce qu’on appelle les plans stratégiques, et ces plans stratégiques sont déclinés en plan de travail soit quinquennaux ainsi de suite.. Donc, ils ont besoin de financement, la souveraineté, les actions régaliennes ne peuvent être menées par les États eux-mêmes d’où la nécessité de dégager ces lignes pour permettre à ces partenaires nationaux de travailler et de travailler aisément avec le niveau régional, dans la mesure où on aura ensemble un programme conjoint ou des projets conjoints collaboratifs en mettant ensemble avec eux. Donc c’est est important que les États soutiennent cette dynamique.

Pour terminer, avez-vous un message particulier ou un mot de la fin ?

Dr Hubert N’Djafa Ouaga: C’est dire tout simplement que je suis entièrement satisfait de ce qui est recherché depuis ma prise de fonction en terme de relance de l’INSAH. Aujourd’hui, on voit les premiers éléments et ces premiers éléments vont être les vrais piliers sur lesquels l’INSAH doit se réorganiser pour pouvoir se relancer avec les opérateurs. Vous savez que la recherche agricole ne peut pas se faire de façon isolée, comme toutes les autres recherches d’ailleurs, on est obligé de travailler en partenariat, et pour ça les conditions sont aujourd’hui réunis.

Je vous remercie.

À noter que les travaux de ces deux événements majeurs de l’INSAH et ses partenaires prendront fin demain jeudi 24 juillet 2025 à Bamako.

Propos recueillis par Kadidia Doumbia 

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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