Interview: « l’investissement dans les solutions de gestion des données est une évidence pour un grand nombre d’entreprises »

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(CROISSANCE AFRIQUE)- Diplômé de la Haute École de Gestion de Genève (HEG) en Master de Sécurité des Systèmes d’Information, Babacar Charles Ndoye  est un  Expert en Gouvernance, Risque et Conformité, avec une expérience professionnelle de plus de 20 ans en Suisse pour le compte de grandes industries comme : INEOS leader mondial de la Pétrochimie et du Gaz,  Richemont 3ème mondiale de l’industrie du luxe, Cadbury Kraft (Mondelez) géant de l’agro-alimentaire. Monsieur Ndoye est aujourd’hui Directeur General de Cellule Group cabinet d’expertise sur les services de la Cybersécurité basé à Dakar au Sénégal. Il nous accordé une interview sur les questions de la cybersécurité en Afrique.

Diplômé de la Haute École de Gestion de Genève (HEG) en Master de Sécurité des Systèmes d’Information, Babacar Charles Ndoye

    .Présentez-vous à nos lecteurs à travers votre parcours académique

    Je suis diplômé de la Haute École de Gestion de Genève (HEG) en Master de Sécurité des Systèmes d’Information. Je suis Expert en Gouvernance, Risque et Conformité, avec une expérience professionnelle de plus de 20 ans en Suisse pour le compte de grandes industries comme : INEOS leader mondial de la Pétrochimie et du Gaz,  Richemont 3ème mondiale de l’industrie du luxe, Cadbury Kraft (Mondelez) géant de l’agro-alimentaire. Et Aujourd’hui Directeur General de Cellule Group cabinet d’expertise sur les services de la Cybersécurité basé à Dakar au Sénégal.

    • Que pensez-vous sur l’expansion des cybers attaques en Afrique ?

    Pour reprendre un de mes collègues de la Cybersécurité : L’Afrique est devenu le bac à sable des cyber attaques. Nos institutions sont souvent dépourvues de politique de sécurité sur les systèmes d’informations, chaque entité réclame une souveraineté numérique sans avoir un contrôle de ses propres données, à cela s’ajoute le manque d’hygiène informatique, absence totale de programme de sensibilisation sur les risques et menaces cyber.

    Et pour preuve Une étuderéalisée par l’entreprise de cybersécurité́ kenyane Serianu a   montré́ que la cybercriminalité́ a amputé le PIB africain de plus de 10 % en 2021, avec un coût estimé à 4,12 milliards USD.

    • Quelles solutions proposeraient- vous aux décideurs politiques afin qu’ils prennent des volontés politiques particulières de nos entreprises ?

    Les Décideurs politiques doivent d’abord comprendre les risques qui gravitent autour ce l’écosystème cyber.  S’ils ne comprennent les risques et les enjeux, c’est difficile que l’impulsion vers un accompagnement part d’eux.

    Ensuite il nous faut en Afrique : Un Règlement Général unifié sur la Protection des Données pour faire face au GAFAM, comme le cas du RGPD en Europe, ce règlement ne pourra prendra forme que si les décideurs politiques portent le projet.

    • Avec l’expansion des fintech en Afrique avec ses corolaires. Quelles mesures de sécurités préconisez-vous, pour que nos sociétés, banque et autres institutions financières aient une bonne sécurité informatique ?

    Le nerf de la guerre c’est les Données, donc il faut adopter une bonne gouvernance sur la protection des données et son efficacité favorisera une culture d’entreprise globale. L’importance de la donnée en entreprise est aujourd’hui unanimement reconnue. La data est le moteur de la relation client, de la stratégie commerciale et de tout projet marketing. L’investissement dans les solutions de gestion des données est une évidence pour un grand nombre d’entreprises, ce qui devrait commencer par des programmes de formations et de sensibilisations qui sont les premières recommandations en termes de sécurité. Les Directions financières ont conscience du risque lié à la cybersécurité. Mais, elles ne sont que consommatrices de cyber protection, et non pas à la manœuvre.  Des synergies doivent être créées entre ceux qui gèrent la cybersécurité et la Direction financière.

    • En tant acteur qui évolue dans ce domaine. Quelle votre vision particulière par rapport aux enjeux visant la sécurisation des données à caractère personnelles ?

    Ma vision est transversale, Lorsqu’on parle de donnée, on ne parle pas que de données personnelles. On parle aussi de données métiers, données stratégiques, secrets d’affaires, savoir-faire. Toutes ces données ont une valeur forte qu’il faut pouvoir sécuriser.  Les entreprises se doivent de définir et de mettre en œuvre une stratégie claire de la gestion des données.  Le Data Management (ou gestion des données) regroupe l’ensemble des processus, outils et méthodologies permettant de collecter, qualifier, stocker, utiliser et sécuriser les données au sein d’une organisation.

    • Dans votre secteur, notamment celui de la cybersécurité, quelles sont les défis et perspectives qui vous attendentnos gouvernements ?

    Certains pays en Afrique sont déjà en avance sur les autres, je peux citer le cas du Maroc et d’autres qui ont déjà mis en place une Agence qui s’occupe de la sécurité des Systèmes d’Informations qui décrit la politique sur la sécurité. Le Défi a relevé est d’assurer et s’assumer sa souveraineté numérique en adoptant une politique de sécurité qui doit être une partie intégrante du business.

    • Selon vous comment sécurisé nos institutions financières : Cas de l’Afrique de l’Ouest ?

    Je pense que les institutions financières sont sécurisées en tout cas ont au moins un minimum de sécurité, ce qui manque c’est l’absence de programmes de sensibilisations et de formations, car les solutions achetées règlent que 30 % du problème, les 70 % est attribué au facteur humain qui en est le maillon faible.

    L’objectif de la sensibilisation est d’amener les utilisateurs à adopter un comportement contribuant au niveau de sécurité global, non seulement au travers de leur réaction en cas d’incident mais également comme moteur d’aide au changement.
    Une démarche de sensibilisation vise d’abord à favoriser la réflexion et ensuite à promouvoir des solutions pour transformer une situation.

    • Parlez-nous un peu de vos offres et services ?

    Notre cœur de métier aujourd’hui est la formation certifiante sur la Protection des Données accompagné du Règlement Général sur la Protection des Données ; la formation pour le titre de DPO (Délégué à la Protection des Données) ; La Sensibilisation sur la Cybersécurité ; L’hygiène Informatique ; La Gestion de Crise ; La Gestion des Risques ; la Mise en place et Stratégie de Sécurité.

    • Votre mot de fin

    Sensibiliser et Former : Maitriser les risques de l’infogérance.

    Réalisée Daouda Bakary Koné

    croissanceafrik
    croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
    Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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