Interviewe de Mme Adja Awa Fofana, l’Ivoirienne qui veut « aider l’Afrique sur les questions de développement stratégique » au sein d’un organisme de Décision

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Actrice de la diplomatie économie Ivoirienne à Paris. Mme Adja Awa Fofana est une ivoirienne résidente en France depuis 15 ans. Aujourd’hui, elle travaille à l’Ambassade de la République Côte d’Ivoire à Paris où elle est Chargée de Gestion de Projet de Promotion Economique. Plus spécifiquement elle s’occupe de la Coopération économique bilatérale ou la Diplomatie Economique, notamment avec les institutions et les entreprises publiques et privées, mais aussi les investissements bilatéraux entre les deux pays. Suivons l’interviewe de cette personnalité qui rayonne la vie économique Ivoirienne en France.

Dans le monde des affaires économiques entre le la Côte d’ivoire et la France, c’est elle, la pivot centrale entre son ambassade et le quai-d’Orsay. Titulaire d’une Maîtrise de Droit des Affaires obtenue en 2007à l’Université de l’Atlantique à Abidjan en République de Côte d’Ivoire. La même année elle a représenté son Université au Concours de Procès fictif des Droits de l’Homme à Dakar en République du Sénégal. Puis, en Octobre 2007, elle poursuivra ses études à Paris au Centre D’Etudes Diplomatiques et Stratégique (CEDS), Paris où obtiendra un Mastère 2 en études Diplomatiques et Stratégiques (Relation Internationale) avec Mention « Très Honorable ». Puis, Adja Awa Fofana est l’auteur d’un livre consacré sur la Banque mondiale et axé sur les controverses de cette institution multilatérale en Afrique, et compte tenu de certains évènements passés tels que « les plans d’ajustements structurels et sectoriels ». Alors qui est cette dame qui fait la UNE de Croissance Afrique, votre magazine de l’économie Africaine? La Réponse ci-dessous:

La diplomatie économie à Paris, Adja Awa Fofana est une ivoirienne résidente en France depuis 15 ans.

CROISSANCE AFRIQUE : Dites-nous qui être vous ?

Mme Adja Awa Fofona: Je suis Adja Awa Fofana, je suis ivoirienne et je réside en France depuis 15 ans maintenant Je travaille à l’Ambassade de la République Côte d’Ivoire à Paris où je suis Chargée de Gestion de Projet de Promotion Economique. Plus spécifiquement je m’occupe de la Coopération économique bilatérale ou la Diplomatie Economique notamment avec les institutions et les entreprises publiques et privées mais aussi les investissements bilatéraux entre les deux pays. Je suis également, Membre de l’Association « Leaders de Demain » qui œuvre pour la promotion du leadership de la jeunesse pour mieux la préparer à assumer la relève de l’élite gouvernante dans nos Etats. En plus de cela, je viens d’être nominée Ambassadrice de Bonne Volonté pour le Journée Mondiale de la Culture Africaine et Afro-descendante (JMCA) auprès des Jeunes et de la Diaspora Africaine par son Président-Fondateur Monsieur John Ayité Dossavi.

CROISSANCE AFRIQUE : Quel est votre parcours académique ?

Mme Adja Awa Fofana: Je suis titulaire d’une Maîtrise de Droit des Affaires obtenue en 2007à l’Université de l’Atlantique à Abidjan en République de Côte d’Ivoire. La même année j’ai représenté mon Université au Concours de Procès fictif des Droits de l’Homme à Dakar en République du Sénégal. Puis, en Octobre 2007, je suis venue poursuivre mes études à Paris au Centre D’Etudes Diplomatiques et Stratégique (CEDS), Paris où je me suis inscrite en Mastère 2 en études Diplomatiques et Stratégiques (Relation Internationale) que j’ai obtenu avec la Mention « Très Honorable ».  Ensuite, j’ai opté pour un autre Mastère 2 Spécialisé en Gouvernance et Politique de Développement à l’Ecole des Hautes Etudes Internationale et Politique (HEIP), à Paris que j’ai décroché également avec brio. Ce qui m’a conforté dans mon choix depuis toujours de m’instruire dans les questions Internationales, Stratégiques, Diplomatiques, Politiques, Géopolitiques et de Relations Globales à l’ère de la Mondialisation et des interdépendances complexes pour paraphraser Joseph NYE et John BURTON.

En sus de cela, je prépare une Thèse en Droit et Relation Internationale. Je me définis comme une Expert des Questions Internationales, juridiques, stratégiques et diplomatiques mais aussi de développement. D’ailleurs, je suis également Ecrivaine-Essayiste car je suis l’auteur de l’ouvrage : La Banque Mondiale dans la réduction de la faim et de l’extrême pauvreté paru en 2014 aux éditions parisiennes « Les Points sur les i ». Avec cet ouvrage j’ai fait pas mal de promotion avec les Télévisions, les Radios et les différents magazines spécialisés dont certains sur l’Economie africaine. Voici résumé en quelques mots mon parcours académique.

Adja Awa fofana, Chargée de Gestion de Projet de Promotion Economique à l’Ambassade de Cote d’Ivoire à Paris

CROISSANCE AFRIQUE : Pouvez-vous nous esquisser votre livre consacré à la Banque mondiale ?

Mme Adja Awa Fofana: Lorsque les Nations-Unies ont adoptés en 2000 les 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement  (OMD) avec les 193 Etats membres, qui sont devenus après le premier bilan en 2015 les Objectifs de Développement Durable (ODD), la Banque mondiale a été désignée pour accompagner les pays dans : leurs différentes actions entre autres pour réduire l’extrême pauvreté et la faim (Objectif N°1), assurer l’éducation primaire pour tous (Objectif N°2), promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes (Objectif N°3).

Cependant, La Banque Mondiale a subi des controverses en Afrique compte tenu de certains évènements passés tels que « les plans d’ajustements structurels et sectoriels » qui selon elle allaient pouvoir aider nos Etats à sortir de la pauvreté et de la faim. Mais, le constat hélas est implacable. Les Etats africains sont encore loin du compte. Ils sont globalement engloutis dans la masse de la trappe à pauvreté voire parfois l’extrême pauvreté qui touche des pans entiers de leurs populations.

Dans mon ouvrage, je fais une analyse de la réduction de la faim et de l’extrême pauvreté avec l’apport institutionnel de la BM, tout en disant que l’organisation sous-régionale la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pourrait être l’interface systémique en termes de courroie de transmission entre les Etats et les institutions financières internationales. Cela, au lieu que chaque Etat membre parle en son nom seul à l’international. En effet, la CEDEAO peut être la passerelle par excellence, afin de faciliter les aides et aussi pour que les pays parlent d’une seule voix. Ce qui leur permettra d’avoir plus de poids face aux donateurs financiers.

CROISSANCE AFRIQUE : Pourquoi vous avez décidé d’écrire un livre ? Quels sont les enjeux ?

Mme Adja Awa Fofana: J’ai toujours eu la passion d’écrire mais à la base je voulais me lancer dans la rédaction de livres pour enfant. Mais l’ouvrage susmentionné était d’abord le sujet de mon Mémoire de fin d’études. Un an après ma soutenance, mon Directeur de Mémoire de l’époque m’avait approché pour me suggérer de bien vouloir penser à faire publier mes travaux de recherches dans un Manuel vu l’importance du Sujet et la pertinence avec laquelle je l’ai abordé. Après réflexion, j’ai accepté sa proposition et dans la foulée il m’a présenté à la Maison d’Editions qui a publié mon ouvrage susvisé dénommée : « Les points sur les I » dont l’éditeur est Monsieur Alain GUILLO. Celui-ci a été décisif dans la publication de mon ouvrage susvisé dans lequel j’ai développé différentes thématiques fondamentales notamment : ce que je pensais sur le plan théorique et pratique des évolutions des politiques de développement induites par nos dirigeants par le biais d’une analyse critique mais constructive très originale de la problématique du développement et des interactions complexes entre nos politiques stratégiques avec les priorités programmatiques des institutions de Breton Woods et des Partenaires Techniques et Financiers via des perspectives analytiques complexes multiscalaires « top down » (du haut vers le bas) et « butom up » (du bas vers le haut).

CROISSANCE AFRIQUE : Femme Battante quelles sont vos projets futuristes ?,

Mme Adja Awa Fofana: Sur le plan personnel, je souhaiterai une famille car je pense qu’en tant que femme il y a un temps pour chaque chose. Ensuite, sur le plan professionnel, j’aimerai me retrouver dans une Organisation de Décision afin d’aider l’Afrique sur les questions de politiques de développement, de coopération stratégique et consolidation démocratique, de l’Etat de Droit et du mieux vivre ensemble dans nos Etats. Par ailleurs, je voudrais aussi participer au vaste champ de réflexion qui alimente les discussions en matière de politique de développement dans les bassins régionaux minés par l’absence d’une bonne gouvernance politique inclusive optimale afin de briser les stéréotypes et les goulots d’étranglement systémiques et conjoncturels mais aussi les facteurs d’instabilité. Cela, pour aider à accroitre davantage les vecteurs de résiliences nationales, régionales et continentales afin d’induire le vrai développement humain durable dans nos sociétés. Enfin, étant membre de l’Association « Leaders de Demain », je souhaite apporter mon savoir-faire à l’édification d’un Afrique nouvelle, compétitive, revigorée et progressiste dans le concert des Nations dont nous serons tous fiers de la léguer aux générations futures avec un meilleur cadre de vie.

CROISSANCE AFRIQUE: Comment voyez-vous les différentes crises politico-économiques en Afrique ?

Mme Adja Awa Fofana: Je pense que ses différentes crises nous ont montrés que nous sommes littéralement dans un monde globalisé avec la récurrence de spécificités africaines qui parfois constituent des défis et enjeux existentiels fondamentaux qu’il faut traiter rapidement à la racine afin de les transcender pour de bon.

Les interdépendances complexes nous rendent témoin des mutations globales et de leurs répercussions sur le continent. En effet, la résurgence des coups d’Etat dans certains de nos Etats, la pandémie de la COVID-19 suivie de la crise des céréales et des engrais dans le sillage du conflit ukrainien, constituent des sources d’ « Effets Spill Over » (Effets Pervers) sur nos Etats-Nation. Notre monde est tellement si imbriqué que tout ce qui se passe à l’un des bouts du globe impacte l’ordre mondial dans son ensemble avec des degrés d’intensité variables certes. C’est pourquoi, nous devons nous mobiliser davantage sur la voie de la réaffirmation de nos identités, notre enracinement à nos valeurs africaines, notre attachement viscéral à la bonne gouvernance, la consolidation de la démocratie pluraliste et l’Etat de Droit, prioriser nos atouts pour le développement inclusif salvateur pour enfin restaurer le prestige et l’honneur de l’Afrique à l’heure de la mondialisation. Pour y parvenir nous devons rompre avec les cycles de conflits et de crises qui augmentent littéralement le risque pays de nos Etats et découragent chemin faisant les investisseurs externes, encouragent la fuite des capitaux et soumet nos pays à plus de vulnérabilité multisectorielle et multi-niveaux. Sans paix il n’y a point de Démocratie consolidée, ni d’Etat de Droit viable ou de Développement Durable bénéfique pour tous.

Elle est autrice d’un livre axé sur la Banque mondiale

CROISSANCE AFRIQUE : Avez-vous un appel à lancer à l’endroit de la jeunesse Africaine ?

Mme Adja Awa Fofana: L’accroissement des jeunes africains est une réalité bien concrète ; car 60% des Africains ont moins de 24 ans. Ainsi, à l’horizon 2050, 35% des jeunes dans le Monde seront Africains alors que cette proportion n’était que de 15% en l’an 2000. Cette spécificité est une donnée essentielle de l’avenir de ce continent qui est le plus jeune au plan global.

Cependant, plusieurs défis sont déjà là et il est urgent d’y répondre. La démographie africaine impose la création massive et rapide d’emplois, car d’ici 2030 on estime que 30 Millions de Jeunes arriveront chaque année sur le marché du travail, soit ¾ des entrées des jeunes au niveau mondial. Ce qui signifie qu’il faut doubler le nombre d’emplois créés.

Par ailleurs, si l’emploi est une préoccupation importante pour les jeunes, il n’est cependant par l’alpha et l’oméga des aspirations des jeunes africains qui expriment de plus en plus d’attentes en matière d’engagement citoyen et sociopolitique. En effet, les jeunes sont sous-représentés dans la vie politique du continent. Cela compte-tenu de leur poids démographique sans cesse croissant qui constitue une sorte d’anomalie pour les adeptes de la Théorie Malthusienne qui en voit un frein pour le développement réel effectif de l’Afrique. Selon nous, la Jeunesse africaine est avant tout un vrai atout dans le sillage du dividende démographique et pas un goulot systémique au progrès socioéconomique de nos Etats. Elle est source de dynamisme, de créativité et d’énergie. Il faut savoir la canaliser et mieux la former. Il faut lui doter du meilleur cadre de vie et de formation éducative, citoyenne et professionnelle afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle d’acteur à part entière du développement et de la transformation sociale de nos Etats.  La Jeunesse africaine exprime des attentes fortes certes quant aux choix politiques et sociaux de nos sociétés contemporaines. Son ouverture au reste du Monde constitue un puissant facteur de développement favorisant une plus grande mobilisation citoyenne en faveur de la transformation sociale de la gouvernance nationale de leur pays.

Ce que j’aimerai dire à nos jeunes frères et sœurs, c’est que quelque soit la situation, il faut qu’ils (elles) se forment bien et soient persévérant(e)s dans le culte de l’excellence, de la discipline et de l’altérité en termes de dévouement d’engagement pour l’Afrique. L’Afrique a besoin d’hommes et de femmes capables de faire avancer les choses soucieuses des leurs et non qui se mettent en avant pour eux-mêmes sans les autres. L’Afrique a également un puissant besoin de personnes qui comme on le dit dans le jargon, qui ont « quelque chose dans leur tête » (bien formé(e)s). Il ne faut pas qu’ils se découragent à aller à l’école, car c’est ainsi qu’ils sauront faire face aux défis et enjeux nombreux du continent. Ensuite, parce qu’ils sont les futurs dirigeants donc les leaders de demain. Or, sans éducation de qualité et esprit de responsabilité ; ils ne pourront y accéder. Le Président Nelson Mandela disait : « l’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde ».

Qui veut « aider l’Afrique sur les questions de développement stratégique » au sein d’une organisme de Décision Mme Adja Awa Fofana

CROISSANCE AFRIQUE : Votre mot de fin ?

Mme Adja Awa Fofana: Pour conclure, je dirai que le continent africain a tout à gagner dans cette « bataille » du 21ieme siècle, car nous avons toutes les potentialités pour nous développer de façon harmonieuse, inclusive, durable et équitable.

Il y a énormément de jeunes africains qui viennent poursuivre leurs études comme c’est mon cas en France, aux USA etc… étant à cheval entre l’Occident, autrement dit, l’Europe et l’Afrique. Ceci ne peut qu’être un grand avantage tant sur le plan personnel, humain que socioéconomique, politique et financier. Le fait de voyager nous donne une certaine ouverture d’esprit, afin de nous permettre de mieux connaitre l’inconnu, d’apprendre de l’autre et in fine, tout ceci est très enrichissant pour tout un chacun.

Je veux dire à nos Gouvernements africains, certes on peut servir partout où l’on se trouve, mais qu’ils donnent les opportunités d’emplois, de création d’entreprise pour ceux qui veulent créer et innover ; afin d’être des acteurs incontournables de cette société en perpétuelle mutations dans laquelle nous vivons sous fond des transitions des grandes puissances et de mondialisme/globalisme.

En outre, je tiens à préciser avec force que l’Afrique qui se profile sous nos yeux, ne saura se cristalliser durablement que si la « justice sociale » est élevée au rang de principe cardinal de la bonne gouvernance systémique de nos Etats-Nations, et que la corruption et la mal gouvernance seront bannies dans nos us et au sein de nos administrations. Egalement que nos politiques ou élites de tous bords s’inscriront résolument dans le sillage l’égalité républicaine entre tous.  Nous sommes persuadées que c’est ainsi que l’Afrique se redressera afin de redonner l’ESPOIR AUX POPULATIONS.

Last but not least, je remercie l’équipe du Magazine « CROISSANCE AFRIQUE » pour cet interview par le biais de son Directeur de publication Monsieur Daouda Bakary Koné. Je suis très honorée de cet entretien.  Je vous souhaite une très bonne chance et vous dis bonne continuation dans vos entreprises et longévité à votre si prestigieux Magazine ainsi qu’à vos lecteurs et lectrices. Je vous remercie de votre aimable attention.

Réalisée par Daouda Bakary KONE

croissanceafrik
croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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