(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, les activités de la Journée Mondiale des Sols s’est déroulée dans le cadre d’un engagement continu et significatif, s’inscrivant directement dans la continuité de la première édition qui avait été magistralement organisée en 2024 dans la vibrante capitale, Bamako. Ainsi le Mali vient de célébrer avec un succès remarquable la deuxième commémoration de la journée mondiale des Sols à Katibougou.

Cette journée de sensibilisation et d’action, célébrée avec ferveur dans la région le 10 décembre 2025, a été perçue comme un franc succès face aux défis environnementaux pressants que rencontre le pays en ce moment. Le thème mondial choisi pour 2025, « Des sols sains pour des villes saines », abordera en profondeur les problématiques cruciales liées aux sols urbains, en particulier les difficultés engendrées par leur imperméabilisation croissante.
Cet événement unique, qui attire des participants de divers horizons, mettra en lumière le rôle essentiel d’une gestion durable des sols, non seulement pour la résilience des villes, mais également pour la préservation de la biodiversité locale et pour garantir une sécurité alimentaire pérenne dans un pays déjà éprouvé par de nombreux défis.

Cette seconde édition, soigneusement organisée dans la commune de Katibougou, a pour objectifs précis de répondre à l’appel national et continental pressant en faveur d’une gestion durable de la santé des sols, particulièrement cruciale dans un contexte préoccupant de dégradation avancée des terres, où l’on estime que plus de 65% des terres au Sahel sont touchées par divers types de dégradations.
Cette initiative porteuse de promesses est activement soutenue par le Ministère de l’Agriculture, qui a établi un partenariat stratégique avec des organisations telles que l’IFDC et AGRA, dans le cadre de son programme ambitieux intitulé « Soil Values », qui vise à intégrer la santé des sols dans le développement agricole durable.
Dans son discours d’ouverture prononcé avec passion, le ministre malien de l’agriculture a partagé un message empreint d’optimisme face aux enjeux cruciaux qui se présentent à nous dans ce contexte actuel. « Bien que cette journée soit avant tout symbolique, elle nous pousse à la réflexion sur un certain nombre de problématiques nationales spécifiques qui requièrent notre attention collective et notre engagement, parmi lesquelles on peut citer: (i) l’importance de la santé des sols dans l’élaboration des politiques publiques de développement au Mali et les réformes indispensables à mettre en œuvre pour favoriser une prise de décision qui s’appuie sur des évidences tangibles et sur des données et informations cohérentes et fiables; (ii) les moyens efficaces pour encourager l’adoption de pratiques et d’innovations intelligentes face aux changements climatiques, résilientes et durables, qui permettront de gérer les ressources agricoles de manière plus efficiente et respectueuse de l’environnement… », a déclaré Daniel Kelema, ministre malien de l’agriculture.

Par ailleurs, le forum de 2024 a non seulement posé les bases solides d’un dialogue national fructueux autour de la fertilité des sols, mais a également joué un rôle déterminant dans l’alignement des efforts du Mali sur le Plan d’Action Africain concernant la Santé des Sols et les Engrais, qui s’étendra de 2024 à 2034 et qui a été officiellement adopté lors du prestigieux Sommet de Nairobi. L’édition 2025, conçue avec minutie, visait à renforcer et à consolider ces acquis précieux par le biais d’actions concrètes et mesurables sur le terrain. De plus, elle mettait un accent particulier sur la participation accrue des jeunes, considérés comme moteurs de changement, et sur une implication renforcée du secteur privé ainsi que des partenaires au développement, reconnaissant l’importance cruciale de cette collaboration multi-sectorielle.
Aussi, cette édition ne s’est pas limitée uniquement à des discussions théoriques; elle a marqué également le lancement de la Feuille de route nationale du Mali pour le Plan d’action visant à l’amélioration des engrais et à la santé des sols. Ce lancement symbolique a réaffirmé de manière claire et précise l’engagement indéfectible du pays en faveur d’une restauration durable des terres, ainsi que d’une résilience agricole accrue, garantissant ainsi la sécurité alimentaire pour les générations futures et la préservation des ressources naturelles vitales.
Selon le ministre Kelema, il est essentiel de comprendre que « Restaurer nos sols n’est pas seulement un impératif technique. C’est un acte de responsabilité envers nos villes, nos villages et nos enfants. C’est l’héritage que nous voulons transmettre aux générations futures », dit-il avec une conviction palpable. Dans cette optique, le chef du département de tutelle exprime son espoir que « cette deuxième édition favorisera des échanges productifs et sensibilisera les différents acteurs sur l’impérieuse nécessité de prendre soin des sols à travers non seulement des mesures précises de leurs caractéristiques, qu’elles soient physiques, chimiques ou biologiques, mais aussi et surtout à travers une surveillance accrue et rigoureuse de leur évolution. Cela implique également la mise en place de stratégies de gestion qui sont à la fois efficaces et efficientes, permettant ainsi de préserver la santé de nos écosystèmes tout en assurant un avenir prospère pour les générations à venir. »
Niamoye Traoré, en sa qualité de coordinatrice de l’ONG Soil Values/IFDC, a proposé dans un premier temps un rappel important sur l’importance cruciale de la journée mondiale du Sol. « Il me plaît de rappeler que la journée mondiale des sols est célébrée chaque année le 5 décembre à travers le monde, rassemblant ainsi des acteurs de diverses origines, tant sur le plan local qu’international, pour sensibiliser et promouvoir des pratiques durables de gestion des sols. Au Mali, la célébration de la Journée Mondiale des Sols s’inscrit dans la continuité de la première édition, qui a eu lieu en 2024 à Bamako, marquant un tournant significatif dans la prise de conscience des enjeux liés à la santé des sols dans notre pays », a-t-elle déclaré avec une certaine émotion.
« Cette seconde édition, qui se tient cette année à Katibougou, répond non seulement à l’appel national mais également continental pour une gestion durable de la santé des sols, répondant aux préoccupations croissantes face à la dégradation avancée des terres; il est préoccupant de noter que plus de 65 % des terres dans la région du Sahel sont déjà dégradées. Cette initiative, qui est le fruit d’un partenariat solide entre le Ministère de l’Agriculture, l’IFDC et AGRA, s’inscrit dans le cadre du programme « Soil Values », un programme ambitieux visant à restaurer la vitalité des sols”, a affirmé Niamoye Traoré, renforçant ainsi l’urgence et la pertinence de cette démarche. Cependant, elle a également ajouté qu’ « il est important de noter que le forum de 2024 avait posé des bases solides d’un dialogue national autour de la fertilité des sols et a contribué, de manière significative, à aligner les efforts et les stratégies des différents acteurs travaillant dans ce domaine crucial pour l’avenir de notre agriculture et de notre environnement. »
Au titre des résultats attendus, le Professeur Bocar Ahamadou TOURÉ, qui occupe le poste de Directeur Pays au sein de l’ONG AGRA, a fourni des précisions cruciales concernant l’importance de l’événement à venir. Il a expliqué que « l’organisation de la Journée Mondiale des Sols 2025 devrait aboutir à plusieurs résultats concrets et structurants pour la consolidation de l’agenda national sur la santé des sols », mettant ainsi en lumière l’intérêt vital de cette initiative pour l’avenir de l’agriculture et de l’environnement au Mali.
Selon lui, il s’agit d’une forte « participation accrue et un engagement durable de la jeunesse dans les stratégies nationales de gestion des sols, à travers la création de réseaux d’ambassadeurs et de clubs thématiques dans les institutions agricoles. » Cette démarche vise non seulement à sensibiliser les jeunes aux enjeux liés à la gestion des sols, mais également à les encourager à prendre part activement aux décisions et aux actions qui influenceront leur avenir et celui de leur pays. Il a également souligné que l’événement « permettra également de renforcer la visibilité et la valorisation des innovations scientifiques et technologiques, notamment les analyses de sol au Mali, » a-t-il expliqué, dans son rôle de directeur Pays de l’ONG AGRA, en insistant sur la nécessité de mettre en avant les solutions novatrices qui peuvent transformer la manière dont les ressources naturelles sont gérées afin de garantir la durabilité et la productivité des terres agricoles.
Daouda Bakary KONÉ/Envoyé Spécial à Katibougou

