(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Kenya, les autorités envisageraient la privatisation des sociétés d’Etat via des introductions en bourse afin de drainer davantage d’investissements du secteur privé. Cette information a été annoncée par le président William Ruto, le mercredi 2 juillet 2025.
« Nous sommes engagés dans un programme structuré et rapide qui identifie et prépare une solide réserve d’actifs d’Etat clés à privatiser via le marché boursier ou à améliorer par le biais de la participation du secteur privé », a-t-il déclaré, indiquant que l’exécutif prévoit de commencer par l’introduction en bourse de la société nationale de transport d’hydrocarbures, Kenya Pipeline Company, sur le Nairobi Securities Exchange (NSE) cette année.
M. Ruto, qui s’exprimait lors d’une allocution prononcée à la Bourse de Londres, a également estimé que le bon fonctionnement des marchés de capitaux nationaux pourrait réduire la dépendance à l’égard de la dette extérieure.
Elu en août 2022, le président tente de réduire les stocks de dettes extérieures du pays en se tournant vers les marchés de capitaux domestiques et les prêts concessionnels accordés par les bailleurs de fonds multilatéraux. Cette approche contraste avec celle adoptée par son prédécesseur Uhuru Kenyatta, lorsque Nairobi avait emprunté à tour de bras sur les marchés internationaux et auprès de la Chine pour financer de très coûteux projets d’infrastructures. La cession de certaines entreprises publiques représente également l’un des axes de la stratégie de mobilisation de ressources domestiques.
Notons que le chef de l’Etat avait annoncé en octobre 2023, dans la foulée de la promulgation d’une nouvelle loi sur la privatisation, que son gouvernement prévoyait de privatiser 35 sociétés d’Etat. Le processus de privatisation a cependant été suspendu par la Haute Cour de justice kényane suite à un recours déposé par l’opposition contre la nouvelle loi.
« La juridiction suprême a jugé inconstitutionnelle la loi sur la privatisation des entreprises publiques, estimant que le texte n’a pas fait l’objet d’une participation publique adéquate. Elle a également fait remarquer que certains actifs figurant sur la liste des entreprises à privatiser ne peuvent pas être vendus à des entités privées, étant donné qu’ils « représentent des monuments nationaux et des symboles du patrimoine national », citant notamment le Kenyatta International Convention Centre (KICC), un grand centre de congrès situé dans la capitale Nairobi », selon l’Agence ecofin.
Notons qu’au Kenya, la dernière opération de privatisation d’une entreprise publique remonte à 2008, quand le gouvernement a ouvert le capital de l’opérateur télécom Safaricom sur le marché boursier à hauteur de 25%.