Le vendredi 10 septembre 2021, l’avion présidentiel du Ghana s’est posé à l’aéroport de Conakry. Au même moment, l’union Africaine a annoncé la suspension de la Guinée de toutes ses instances.
Cette mission diplomatique de la CEDAO est composée notamment des ministres des Affaires étrangères du Ghana, Mme Shirley Ayorko Botchway, Robert Dussey du Togo, Alpha Barry du Burkina Faso, Geoffrey Onyema du Nigeria, également le président de la Commission de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Jean-Claude Kassi-Brou.
Ils ont été accueillis directement, sans déclaration dans un salon VIP par une délégation du CNRD, des proches de Mamady Doumbouya. La presse, sauf la RTG la télévision nationale, a été tenue à l’écart.
Cette délégation devrait en principe, quitter Conakry en fin d’après-midi. Il s’agira de discuter sur sur le sort d’Alpha Condé. L’objectif principal, selon un membre de la délégation, c’est de pouvoir rencontrer Alpha Condé, et de s’assurer qu’il va bien. Dans son programme, la CEDEAO envisage de faire sortir Alpha Condé en Guinée et l’extrader dans un pays voisin : « dans les jours qui viennent ». Selon cette source, ce n’est pas un pays d’Afrique de l’Ouest qui serait envisagé s’il quittait le territoire, mais ce ne serait pas non plus hors du continent.
Jusqu’ici, le CNRD, la junte n’a pas donné d’indication sur ses intentions concernant Alpha Condé. Elle n’a pas non plus dévoilé son lieu de détention, mais plusieurs sources renseignées indiquent qu’il se trouverait au QG des forces spéciales. « Alpha Condé est bien traité et voit son médecin régulièrement », répond simplement un membre du CNRD.
Il faut signaler que l’arrivée de cette délégation a coïncidé avec l’annonce par l’UA de la suspension de la Guinée de ses instances, comme l’avait déjà fait la CEDEAO mercredi lors d’un sommet par visioconférence. Les dirigeants ouest-africains ont « exigé le respect de l’intégrité physique du président Alpha Condé », sa « libération immédiate », ainsi que « le retour immédiat à l’ordre constitutionnel ». Notons quaucune sanction économique n’a été évoquée.
Daouda Bakary Koné