(CROISSANCE AFRIQUE)- La République centrafricaine (RCA) a officiellement lancé, le 10 décembre 2025, les travaux de construction du nouveau port fluvial de Mongoumba, un projet ambitieux qui représente un investissement colossal de 168 milliards FCFA, soit environ 300,2 millions USD.
Cet investissement est entièrement financé par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), une institution qui joue un rôle crucial dans le développement économique et infrastructurel du continent africain.
La cérémonie qui a marqué le coup d’envoi de ce grand chantier a été présidée par le chef de l’État Faustin Archange Touadéra, qui a souligné l’importance stratégique de ce port dans le panorama économique de la région. Ce projet est présenté comme l’un des maillons majeurs du Corridor de Développement CD13, une initiative ambitieuse visant à relier le Congo, la Centrafrique et le Tchad, facilitant ainsi les échanges commerciaux et le développement régional.
Pour la BAD, ce chantier représente « un tournant décisif » dans la modernisation tant attendue du transport fluvial centrafricain, un secteur qui souffre depuis longtemps d’un manque d’infrastructures adéquates. Le représentant de l’institution a précisé que la mise en service du futur port de Mongoumba permettra non seulement de « densifier le trafic fluvial », mais aussi de réduire significativement les coûts de transaction, de raccourcir les délais de transit et de renforcer la compétitivité du secteur privé.
Toutefois, ce projet est vu comme une étape cruciale pour stimuler la croissance économique et améliorer les conditions de vie des populations locales, tout en intégrant la RCA dans un réseau commercial plus large au sein de la sous-région. Le président Touadéra a, de son côté, insisté sur la dimension stratégique de l’infrastructure pour un État enclavé comme la RCA, la République centrafricaine, qui souffre d’un manque d’accès direct aux grands axes commerciaux internationaux.
Dans son allocution, il a souligné que ce port représente « une seconde voie de ravitaillement vers les deux Congo », en complément du transport routier, souvent exposé aux aléas sécuritaires et logistiques qui entravent le développement économique de la région. « En posant cette pierre, je réaffirme ma ferme volonté de bâtir un Centrafrique moderne qui mise sur ses atouts géographiques, hydrauliques et humains », a-t-il déclaré avec une détermination visible.
La remise en service d’un port fluvial à Mongoumba, qui aspire à revitaliser l’économie locale et nationale, est considérée comme un enjeu régional majeur aux implications profondes. Située sur la rive de l’Oubangui, la ville constitue un point de passage naturel entre la RCA, la République démocratique du Congo et le Congo-Brazzaville, ce qui en fait un carrefour essentiel pour les échanges commerciaux.
Notons que la fermeture des activités portuaires dans cette région a fragilisé les échanges transfrontaliers et réduit la circulation de marchandises sur un axe pourtant vital pour les opérateurs économiques, amplifiant ainsi les défis logistiques auxquels les entreprises sont confrontées. La réouverture de ce port pourrait donc raviver les liens économiques, favoriser le développement régional et accroître les opportunités d’emploi, tout en consolidant la position stratégique de la RCA dans le contexte régional.
Daouda Bakary KONÉ

