(CROISSANCE AFRIQUE)-Le gouvernement ivoirien envisage de rééchelonner sa dette afin d’alléger les remboursements prévus pour 2025. En 2024, la Côte d’Ivoire, comme plusieurs autres pays de la zone UMOA, a considérablement levé des fonds par le biais de bons du Trésor à 12 mois pour répondre à ses besoins de financement immédiats, malgré des conditions financières difficiles.
Cette approche à court terme a permis d’assurer la liquidité, mais a également entraîné une forte concentration des remboursements pour 2025. Pour l’année 2025, la Côte d’Ivoire doit rembourser 5635 milliards FCFA (soit 885 millions de dollars), dont plus de 2000 milliards FCFA sont uniquement destinés aux emprunts obligataires et aux bons domestiques.
En réponse à cette situation, le Trésor ivoirien modifie sa stratégie de gestion de la dette. Il propose aux investisseurs la possibilité de convertir leurs obligations arrivant à échéance en 2025 en nouveaux titres d’une maturité de 5 et 7 ans, avec des taux d’intérêt respectifs de 5,90% et 6%.
Cette mesure vise non seulement à réduire la pression sur le calendrier de remboursement, mais également à renforcer la confiance des investisseurs dans la capacité du pays à gérer efficacement sa dette. Le gouvernement espère que ce rééchelonnement sera perçu comme un signe de prudence fiscale et un engagement à maintenir des politiques publiques robustes. Parallèlement, le ministre des Finances a évoqué l’importance d’un dialogue constructif avec les créanciers pour explorer d’autres options de restructuration qui pourraient être bénéfiques pour les deux parties.
À cet effet, la Côte d’Ivoire a déjà entamé des discussions avec des institutions régionales et internationales pour renforcer son cadre de remboursement et envisager des dispositifs d’assistance technique. Cette collaboration pourrait permettre au pays de bénéficier d’expertises variées et d’améliorer ses stratégies de financement à long terme. En même temps, le gouvernement continuera à surveiller de près les évolutions du marché international et à ajuster ses priorités budgétaires en conséquence, afin de maintenir un équilibre entre la croissance économique et la gestion prudente des finances publiques.
Notons que les experts estiment que ces efforts sont essentiels pour stabiliser l’économie ivoirienne, surtout dans un contexte mondial incertain où les taux d’intérêt mondiaux continuent d’augmenter. Les attentes d’une croissance soutenue dépendent désormais de l’implémentation réussie de ces stratégies de dette, ainsi que de la capacité du gouvernement à attirer des investissements étrangers tout en améliorant l’environnement des affaires.
Pour rappel, la Côte d’Ivoire cherche à tirer parti de ses ressources naturelles et de son dynamisme entrepreneurial pour relancer son économie et créer de nouvelles opportunités d’emploi, tout en respectant ses engagements financiers.
Daouda Bakary KONE