(CROISSANCE AFRIQUE)-Oui, c’est fait. La France tape poteau au Niger, et décide de retirer ses forces et son Ambassadeur d’ici Janvier 2024. Au Total, 1 500 soldats français sont présents au Niger. Cette Information a été donnée par le président français Emmanuel Macron (photo) lors d’un entretien télévisé, dimanche 24 septembre 2023.
« Ce dimanche, nous célébrons la nouvelle étape vers la souveraineté du Niger. Les troupes françaises ainsi que l’ambassadeur de France quitteront le sol nigérien d’ici la fin de l’année. C’est un moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien », souligne un communiqué du régime militaire au Niger.
« La France a décidé de ramener son ambassadeur et donc dans les prochaines heures notre ambassadeur avec plusieurs diplomates rentreront en France et nous mettons fin à notre coopération militaire avec les autorités de fait du Niger », a-t-il annoncé le président Français. Cette opération se ferait de façon coordonnée avec les militaires au pouvoir à Niamey.
« Toute personne, toute institution ou structure dont la présence menace les intérêts et les projections de notre pays devront quitter la terre de nos ancêtres, qu’ils le veuillent ou non. Le peuple souverain nigérien indomptable et pacifique rappelle le principe ferme et non négociable du départ des forces étrangères de la Junte Française. Les forces impérialistes et néo-colonialistes ne sont plus la bienvenue sur notre territoire nationale », exige l’actuel pouvoir au Niger.
Cette décision est la suite logique d’une discussion selon Emanuel Macron qui a eu lieu le même jour avec le président Mohamed Bazoum, toujours détenu par les putschistes. Par ailleurs, cette annonce intervient après plusieurs semaines de tensions diplomatiques consécutives à la prise de pouvoir du général Tiani, anciennement chef de la garde présidentielle.
A son tour, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) désormais à la tête du pays, avait décidé de dénoncer les accords militaires signés avec Paris et exigé le départ du pays de son ambassadeur. Paris avait alors rétorqué que le seul interlocuteur légitime pouvant avoir une telle exigence était le président Bazoum.
Le départ désormais acté de la France, qui jusque-là semblait favorable à une intervention de la CEDEAO pour remettre Bazoum au pouvoir, sonne comme une victoire décisive des putschistes qui poursuivent la consolidation de leur pouvoir. « Il y aurait eu au Niger, plus de morts liés au terrorisme depuis l’arrivée au pouvoir des putschistes, que depuis les 18 derniers mois. La France, continuera de lutter contre le terrorisme en Afrique, avec les Etats démocratiques qui demanderont son soutien », a souligné Emanuel Macron.
Pour rappel, « La nouvelle ère de coopération, basée sur le respect mutuel et la souveraineté, est déjà en cours Notre résistance sera sans faille et s’appliquera à toute institution ou structure tentant de remettre en cause les intérêts supérieurs de notre nation. La nouvelle ère de coopération, basée sur le respect mutuel et la souveraineté, est déjà en cours. Nigériennes et Nigériens, votre courage et votre unité ont porté leurs fruits. Continuez à œuvrer pour un avenir meilleur et plus prospère pour votre nation », précise le communiqué publié le dimanche 24 Septembre 2023.
Daouda Bakary KONE