Je ne suis pas de ceux qui s’agitent quand la foule s’agite encore moins de ceux qui parlent pour faire plaisir à la foule ou encore à qui que ce soit. Ça ne servira à rien de mentir au peuple pour chercher des faveurs encore moins de rester complice de la France au détriment de mon peuple.
Qu’est-il arrivé au Mali ?
Tout le déséquilibre du Mali est la conséquence des actions de certaines puissances dont la France, en Libye en 2011. La Libye, je l’ai écrit dans Prométhée noir, était le magasin d’arme le plus fourni d’Afrique. En faisant chuter Mohamar Khadaffi au nom de ses intérêts géo-politiques et géo-stratégiques, la France de Nicolas Sarkozy a ouvert la boîte de Pandore faisant répandre les calamités des armes et du terrorisme dans les États du Sahel. La France devient le Diable de la Guerre au Mali (terrorisme, jihadisme, rébellion indépendantiste, trafic d’armes,) .
En 2013, la France arrivait en bon Dieu au Mali pour éteindre le feu qui était les conséquences de ses actions en Libye. Elle a été saluée, huée, remerciée, chantée… mais où est la logique ?
La même France, avec ses militaires et d’autres forces étrangères, créent aujourd’hui une zone interdite aux maliens sur leur propre territoire (Kidal), élevant un mur militaire formant une sorte de bouclier protégeant les séparatistes touaregs des soldats républicains (Kidal est un État dans un État). Et pourtant, la promesse de l’intervention française au Mali reste le recouvrement de l’unité nationale du Mali…
Si aujourd’hui, le peuple malien ressent la haine de la France, alors, que la France n’accuse personne et qu’elle se montre aussi transparente qu’elle dit être. Pour cela :
1-Que les soldats maliens ne soient pas interdits de rentrer à Kidal. Le mystère de Kidal rend la France suspecte à jamais.
2-Que l’Accord d’Alger reste un accord entre maliens : Il est évident que l’Accord d’Alger force la main du Gouvernement malien (Révision constitutionnelle…)
3-Que la France ainsi que toutes les autres forces s’effacent si elles ne peuvent pas agir. Le Mali sera prêt à en assumer les conséquences.
Comme le dit Albert Camus, ma parole se situe entre ces deux extrêmes : le refus de mentir sur ce que je sais et la résistance à l’oppression.
Je ne suis ni anti-français ni pro-français. Si la France peut nous aider elle est la bienvenue, si elle ne le peut pas qu’elle s’en aille. Je ne suis pas de ceux qui demandent à IBK de s’en aller mais de ceux qui pensent que nous devons bien penser pour bien faire.
Daouda Diarra