(CROISSANCE AFRIQUE)-Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, et son homologue tunisien, Mohamed Ali Nafti, ont signé, le 16 janvier à Rome, une déclaration conjointe stratégique visant à renforcer la coopération bilatérale entre l’Italie et la Tunisie.
Cet accord, ambitieux et novateur, qui s’étend sur la période 2025-2027, prévoit un investissement substantiel de 400 millions d’euros et se concentre sur des domaines cruciaux et stratégiques, notamment la sécurité alimentaire, la transition énergétique et la gestion des migrations. La collaboration entre ces deux nations revêt une importance capitale, non seulement en raison de leurs relations historiques, mais également pour répondre aux enjeux contemporains qui touchent la région méditerranéenne dans son ensemble.
Dans le cadre de la sécurité alimentaire, cet accord soutiendra le projet Tanit (Tandem Italo-Tunisien), une initiative phare du plan « Mattei » du gouvernement italien pour l’Afrique. Ce projet nécessite une approche intégrée pour surmonter les défis climatiques et économiques auxquels la Tunisie est confrontée, notamment la dégradation des sols, la rareté de l’eau et les fluctuations des marchés.
En favorisant des pratiques agricoles durables et en renforçant l’infrastructure locale, cette coopération est essentielle pour améliorer la sécurité alimentaire en Tunisie, tout en promouvant une autosuffisance alimentaire. Comme l’indique un communiqué commun, l’initiative Tanit vise à créer un modèle de développement durable qui pourrait servir de référence à d’autres pays de la région, contribuant ainsi à la stabilité et à la prospérité.
En ce qui concerne la transition énergétique, les deux pays ont également conclu un accord de coopération, qui met en lumière leur potentiel commun dans le secteur dynamique des énergies renouvelables. Le partenariat se concentre sur le développement de technologies propres et sur l’amélioration des infrastructures énergétiques existantes. Cette collaboration vise à réduire les émissions de carbone et à lutter contre le changement climatique, tout en favorisant l’innovation et la création d’emplois verts.
Grâce à des projets conjoints, tels que la construction de parcs éoliens et solaires, l’Italie et la Tunisie cherchent à devenir des leaders régionaux dans le domaine des énergies renouvelables, intégrant ainsi des pratiques durables dans leur stratégie de croissance économique. Cet engagement partagé envers un avenir énergétique propre pourrait également inspirer d’autres pays de la région à s’engager dans des initiatives similaires, créant ainsi un réseau de coopération énergétique méditerranéenne.
La question migratoire s’est avérée être un enjeu majeur lors des discussions entre les deux pays, reflétant les préoccupations croissantes liées à la mobilité humaine dans un monde de plus en plus interconnecté. En plus de l’accord sur la gestion des flux migratoires signé en 2023, qui établit des protocoles clairs et des mécanismes de suivi pour les mouvements de population, les deux parties ont convenu de la nécessité d’adopter une approche globale pour combattre la migration irrégulière.
Cette approche inclut des initiatives conjointes visant à s’attaquer aux causes profondes de la migration, telles que le manque d’opportunités économiques, les conflits, et l’instabilité politique dans certaines régions. En parallèle, des efforts seront déployés pour démanteler les réseaux criminels impliqués dans la traite des personnes, en renforçant la coopération en matière d’échanges d’informations et en formant des agents de la loi dans les deux pays.
Enfin, parmi les autres accords signés figure la reconnaissance mutuelle des permis de conduire, une mesure qui simplifie considérablement les démarches administratives pour les citoyens tunisiens et italiens vivant ou travaillant dans l’autre pays. Cette initiative vise à favoriser la mobilité des travailleurs, à réduire les obstacles bureaucratiques et à encourager les échanges culturels en permettant aux individus de circuler plus librement.
En offrant une reconnaissance réciproque de ces documents, les gouvernements espèrent également renforcer les liens entre leurs sociétés, faciliter l’intégration des immigrants et promouvoir un climat de confiance et de collaboration entre les deux nations.
Mariam KONE