(CROISSANCE AFRIQUE)-L’Afrique subsaharienne abrite environ 30 % des réserves mondiales de minéraux critiques, selon un rapport du FMI publié en avril 2024.
Ainsi, ces ressources attirent l’attention des grandes puissances, positionnant le continent au cœur de luttes géostratégiques majeures. La Chine mène la danse, tandis que les États-Unis et l’UE tentent de rattraper leur retard. Cependant, le Japon, la quatrième économie mondiale en 2023, renforce également sa présence, bien que de manière moins conspicue. Cet article explore les dynamiques en cours et l’impact de l’implication japonaise sur le continent africain.
Les réserves de minéraux critiques en Afrique subsaharienne incluent principalement le lithium, le cobalt, et les métaux des terres rares. Ces ressources sont essentielles pour les technologies modernes, notamment les batteries pour véhicules électriques.
L’importance de ces minéraux ne cesse d’augmenter à mesure que la demande mondiale croît, en particulier dans le cadre de la transition énergétique. Le potentiel de l’Afrique à jouer un rôle central dans l’approvisionnement en matières premières monte en flèche. Cependant, cela suscite des préoccupations concernant l’exploitation durable et équitable de ces ressources.
Les ressources minérales de l’Afrique subsaharienne exercent une forte pression géostratégique à l’échelle mondiale. Les grandes puissances rivalisent pour assurer un accès privilégié à ces matériaux critiques.
Cette compétition stimule des investissements massifs, mais soulève également des questions sur la souveraineté des pays africains. L’influence croissante de l’Afrique dans l’économie mondiale découle de cette ressource stratégiquement significative. Dans ce contexte, la coopération régionale et internationale devient essentielle pour équilibrer les intérêts locaux et globaux.
Le Japon a intensifié ses efforts pour établir des liens dans le domaine des minéraux critiques en Afrique. Cette tendance s’affirme depuis 2005, avec le projet de nickel Ambatovy à Madagascar, qui est devenu une référence dans le secteur.
Plus récemment, en octobre 2024, Lifezone Metals et JOGMEC ont signé un partenariat pour la production de nickel au projet Kabanga en Tanzanie. Cette initiative vise à créer une chaîne d’approvisionnement durable vers le marché américain et japonais. L’ascension discrète mais déterminée du Japon souligne sa stratégie à long terme pour sécuriser des ressources essentielles.
Des entreprises japonaises, en plus de JOGMEC, ont fait leur apparition sur le continent africain grâce à divers partenariats. En septembre 2024, Pensana a conclu un accord avec Hanwa pour la vente de terres rares à partir de sa mine en Angola, montrant ainsi l’ampleur croissante des collaborations japonaises.
Ces initiatives montrent comment le Japon investit dans le développement durable des ressources africaines, contribuant ainsi à la stabilité économique des pays concernés. Les sociétés japonaises cherchent également à renforcer les standards environnementaux et sociaux dans leurs opérations. Cela pourrait inciter d’autres pays à adopter des pratiques similaires dans le secteur minier.
L’avenir de l’exploitation minière en Afrique semble prometteur, avec une demande croissante pour les minéraux critiques. Les partenariats stratégiques avec des nations comme le Japon pourraient ouvrir de nouvelles opportunités économiques et technologiques.
Cependant, les défis tels que la régulation et la durabilité demeurent cruciaux pour garantir un développement équitable et respectueux des communautés locales. L’accent mis par le Japon sur la traçabilité et la responsabilité pourrait servir de modèle à d’autres. En conclusion, l’Afrique devrait naviguer habilement entre ses ressources précieuses et les intérêts globaux pour maximiser ses bénéfices à long terme.
Abdoulaye KONE