Par croissanceafrique
Les pirates du golfe de Guinée sont des professionnels qui maitrisent le maniement des armes et sont dans une logique jusqu’au-boutiste, affirme Bertrand Monnet, professeur de management des risques criminels à l’EDHEC, en France.
L’enseignant qui étudie la piraterie maritime dans les golfes d’Aden et de Guinée depuis une dizaine d’années a, à plusieurs reprises déjà, rencontré des groupes de pirates dans le Delta du Niger.
« En réalité la piraterie, telle qu’elle est organisée aujourd’hui, est une industrie. Les pirates tirent essentiellement leurs revenus de la vente d’armes, de la contrebande de pétrole et des rançons« , rapporte l’agencecofin.
Pour sa part, Bertrand Monnet affirme que « Contrairement aux pirates du golfe d’Aden qui sont principalement des pêcheurs, les pirates du golfe de Guinée sont des professionnels qui maitrisent le maniement des armes et sont dans une logique jusqu’au-boutiste.», a-t-il souligné
Par ailleurs, une dizaine de groupes armés qui opèrent au large avec du matériel militaire sophistiqué. ces derniers possèdent une bonne connaissance du delta où ils font du brigandage, essentiellement tourné vers les actifs pétroliers, notamment les sabotages des pipelines, mais leur activité principale se déroule dans les eaux internationales.
Selon le capitaine de vaisseau Eric Lavault, porte-parole de la marine française, l’augmentation des attaques dans la région se justifie par la baisse des prix du pétrole qui fait que les actions de bunkering, de trafic de pétrole ne sont plus rentables.
C’est pourquoi, avec le soutient de l’ONU, une initiative régionale a été lancée lors du sommet de Yaoundé sur la sécurité maritime dans le golfe de Guinée en juin 2013.
« Elle a rassemblé les pays de la région, ainsi que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et la Commission du golfe de Guinée (CGG)« , rapporte-t-elle nos confrères de l’Agenceecofin.
Notons que la seule mise en place d’une force internationale ne sera pas suffisante pour enrayer le phénomène. Et l’éthique au sein des forces armées participera également à lutter efficacement contre la piraterie maritime. Il faut rappeler que le golfe de Guinée est devenu en 2020, la zone maritime la plus dangereuse du monde.
Zangouna Koné