(CROISSANCE AFRIQUE)–Le marché mondial du travail sera profondément transformé d’ici 2030, prévoyant la création de 170 millions de nouveaux emplois, contre la destruction de 92 millions, Selon le Forum économique mondial (WEF). Ce chiffre représente un gain net de 78 millions d’emplois, soit une augmentation de 7 %. Cette transformation est principalement alimentée par la technologie, qui génère et élimine un nombre d’emplois supérieur à celui de toute autre macro-tendance.
Ainsi, le rapport souligne que la technologie devrait engendrer 19 millions de nouveaux postes, tout en entraînant la suppression de 9 millions d’autres. Pour expliquer ce bouleversement, les auteurs mettent en évidence trois tendances technologiques majeures : l’élargissement de l’accès numérique, les avancées en intelligence artificielle (IA) et en traitement de l’information, ainsi que le développement des systèmes robotiques et autonomes.
Parmi ces tendances, l’élargissement de l’accès numérique représente une opportunité essentielle pour les populations autrefois marginalisées, promouvant ainsi une inclusion économique élargie. En parallèle, les avancées en intelligence artificielle (IA) et en traitement de l’information devraient avoir un impact majeur sur le marché de l’emploi, avec une prévision de création de 11 millions d’emplois et de suppression de 9 millions.
Cette dynamique est principalement alimentée par l’automatisation des tâches, l’analyse des données et l’optimisation des processus. Toutefois, il convient de noter que les systèmes robotiques et autonomes s’annoncent comme les plus grands destructeurs d’emplois, avec une perte nette estimée à 5 millions. Ces systèmes automatisés remplacent progressivement des tâches manuelles, notamment dans les secteurs de l’industrie et de la logistique.
Selon le WEF, les interactions entre humains, machines et algorithmes redéfinissent les rôles des professionnels dans de nombreux secteurs. L’automatisation est en train de transformer radicalement les modes de travail, impliquant la proportion des tâches effectuées uniquement par des humains. Actuellement, 47 % des tâches sont accomplies par des humains, 22 % par des technologies (machines et algorithmes) et 30 % par une combinaison des deux.
À l’horizon 2030, les employeurs anticipent un rééquilibrage des tâches entre humains, machines et leur collaboration. La part des tâches exécutées par des humains devrait diminuer de manière significative, avec 82 % de cette réduction attribuée à une automatisation accrue. Parallèlement, 19 % de la baisse devraient découler d’une coopération renforcée entre les travailleurs et les technologies.
Adapter les compétences aux emplois de demain
Bien que les prévisions du Forum Économique Mondial (WEF) soient des estimations, elles soulignent la nécessité pressante pour les gouvernements et les entreprises d’intensifier leurs efforts pour s’adapter aux évolutions du marché du travail observées ces dernières années.
Parmi les défis majeurs figurent la nécessité d’investir plus dans la formation continue, l’amélioration des compétences et l’éducation. Selon le rapport, qui s’aligne avec d’autres études antérieures, près de 60 % de la main-d’œuvre mondiale devra être formée ou requalifiée pour répondre aux différents changements d’ici 2030.
L’Afrique, avec sa population jeune en rapide croissance, a l’opportunité de bénéficier de cette révolution technologique, à condition d’investir massivement dans le développement des compétences numériques. En 2021, Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), a lancé une alerte lors du Nobel Prize Dialogue à l’Université de Pretoria.
Il a souligné la nécessité pour le continent de réformer son marché du travail afin de faire face à la quatrième révolution industrielle, afin d’éviter une importante crise du chômage, qui pourrait voir seulement 100 millions d’emplois créés pour 450 millions de personnes d’ici 2030.
Notons que « Le problème est que nous ne créerons pas suffisamment d’emplois pour eux si nous ne changeons pas radicalement les choses […]. Nous sommes à l’ère de la quatrième révolution industrielle, et il est crucial de reconnaître que les temps évoluent avec l’essor de l’intelligence artificielle et de la robotique », a-t-il expliqué.