(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Maroc, le fonds monétaire international a annoncé un décaissement de 3,7 milliards de DTS équivalant à 5 milliards de dollars le lundi 3 avril 2023. Il s’agit d’un accord qui s’étalant sur deux ans porte sur une ligne de crédit modulable (LCM), visant à aider le royaume chérifien à se redonner une marge de manœuvre en matière de politique économique.
« Depuis 2012, le Maroc a bénéficié de quatre accords successifs au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), d’un montant d’environ 3 milliards de dollars chacun », indique le Fonds. « Si les accords de la LPL ont bien servi le pays dans le passé, les très solides fondamentaux cadres institutionnels et antécédents économiques, dans la mise en œuvre de politiques économiques très solides, ainsi que l’engagement continu à maintenir ces politiques à l’avenir, tous, justifient la transition vers un accord de la LCM », a souligné le Fmi.
Les autorités mettent en œuvre un programme de réformes structurelles, destiné à renforcer l’économie nationale affectée par les chocs extérieurs. Rabat envisage ainsi de considérer le nouveau financement comme un dispositif de précaution, qui renforcera ses réserves de change et lui fournira une assurance temporaire contre d’éventuels risques, sur la période de l’accord.
Par ailleurs, la LCM a été conçue pour répondre à la demande de financement émanant de pays qui présentent une politique et des antécédents économiques très solides pour prévenir et résoudre des crises. Grâce à ses fondamentaux économiques solides, le royaume chérifien a obtenu l’approbation du FMI, seulement un mois après que l’institution s’est réunie pour discuter de sa demande de financement.
L’accord intervient après une année 2022 marquée par une inflation qui s’est affichée à 8,3% en décembre. Malgré les mesures adoptées par le gouvernement et la Banque centrale, la hausse des prix s’est accélérée dès le début de cette année avec un taux d’inflation s’affichant à 8,9% en janvier, tirée par une flambée des prix alimentaires.
Notons que le Maroc envisage de poursuivre les réformes annoncées l’année dernière, notamment le déploiement d’un système d’allocations ciblant les couches les plus vulnérables. Une stratégie qui nécessite de la part des autorités de mobiliser des financements importants tout en protégeant les secteurs vitaux de l’économie.
Daouda Bakary KONE