Le Niger a construit 47 seuils d’épandage, 74 puits villageois et onze mini-barrages, parmi les ouvrages hydro-agricoles

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Au Niger, Hachimou Abou Moussa, 34 ans, vit à Soura Sarkin Galma, une bourgade de la région de Maradi, dans le sud du Niger. Ce pays sahélien est régulièrement en proie à des sécheresses aggravées par le changement climatique. Les régions de Tahoua, Zinder et Maradi concentrent, à elles seules, près de la moitié de la population nigérienne, soit environ 8,9 millions d’habitants sur les 25,1 millions d’habitants que compte le pays (UNFPA 2021), majoritairement des ruraux.

« Avant, la situation était très difficile, il y avait très peu d’opportunités. Pour être honnête, nous pensions tous aller en ville », raconte-t-il. Mais depuis quelques années, Hachimou, comme la plupart des habitants, ne pense plus à l’exode car l’activité économique s’est développée et les conditions de vie dans le village se sont nettement améliorées. Avec le soutien de la Banque africaine de développement, le gouvernement du Niger a réalisé des projets de mobilisation des eaux souterraines et de surface, ce qui a permis d’améliorer la production et la productivité agricoles et de renforcer la sécurité alimentaire de façon durable.

De 2012 à 2019, le gouvernement a développé un système d’irrigation en réseau californien couplé à la construction d’infrastructures de mobilisation des eaux pour la production. Parmi les ouvrages hydro-agricoles, le Niger a construit 47 seuils d’épandage, 74 puits villageois et onze mini-barrages, qui ont permis d’irriguer 18 000 hectares de terres cultivables. En outre, quelque 273 kilomètres de pistes rurales ont été réalisées dans la région. Les producteurs ont été formés aux techniques agricoles adaptées aux conditions climatiques rustiques de la région, notamment à la technique de la demi-lune et du zaï qui permettent de mieux retenir l’eau. Des semences, des sacs de son, du blé et autres céréales ainsi que des engrais chimiques ont été vendus à prix modéré aux producteurs. Grâce aux nouvelles techniques agricoles, les productions céréalières et maraîchères ont augmenté respectivement de 94 % et 123 % chez les bénéficiaires.

Hachimou Abou Moussa a bénéficié de deux forages et d’un puits maraîcher sur son terrain. Il dispose aussi de trois motopompes, de 100 mètres de réseaux californiens qui lui permettent d’irriguer ses plantes tout au long de l’année. « Depuis 2015, mes trois enfants, ma femme et moi-même avons bénéficié de tout ce soutien. En plus, ce qui nous a le plus réjouis, c’est la construction de pistes qui nous relient à la route goudronnée, ce qui facilite le transport des produits maraîchers jusqu’au marché. Vraiment merci ! »

Le jeune homme cultive en effet des produits vivriers mais également des produits de rente, notamment le moringa et l’arachide. ll a pu ainsi renforcer la sécurité alimentaire de sa famille mais aussi augmenter son revenu de 450 000 francs CFA (environ 680 euros).

L’amélioration durable de la production et de la productivité agricoles par la mobilisation des eaux souterraines et de surface a amélioré les conditions de vie de 218 000 personnes à Soura Sarkin Galma. Cela a fixé les habitants dans leur terroir en renforçant leur résilience, notamment les jeunes, mettant fin à l’exode rural auquel ils pensaient quasiment tous.

Ce type de projet est un exemple de réussite parmi de nombreux autres, qui seront partagés avec les participants de la prochaine édition en visioconférence, du Forum pour la résilience en Afrique, prévu du 28 au 30 septembre prochains. Cet événement phare, conçu par le Groupe de la Banque africaine de développement, réunira des décideurs et les principales parties prenantes afin d’accélérer les initiatives de renforcement de l’État dans les contextes les plus touchées par la fragilité dans le continent.

Moussa Koné

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