(CROISSANCE AFRIQUE)-En matière de sanctions pourquoi les deux poids deux mesures entre les pays membres qui ont connus des coups d’état.? Le Niger et le Mali semblent avoir écopé les sanctions les plus sévères de la CEDEAO et de l’UEMOA.
Sachant que c’est les populations innocentes qui sont les plus touchées par les sanctions pourquoi ces différences? Les textes n’ont certainement pas cette différence qui n’est attribuable qu’à la subjectivité des chefs d’état qui ont pris les décisions et cela en fonction de leur humeur et de leur sentiment vis à vis des pays concernés et / ou peut-être même de leur amitié avec le chef d’état renversé.
Dans le cas du Niger par exemple tout semble indiquer que c’est pour soutenir le ton qui a été donné par le nouveau président élu du Nigeria qui a déclaré aussitôt après son élection à la Présidence de la CEDEAO et cela sans aucune analyse qu’il sera intraitable avec les coups d’état mais aussi pour soutenir l’ami du club des chefs d’état qu’était devenu Monsieur Bazoum.
Dans tous les cas le rétablissement de son pouvoir est il plus important que les citoyens nigériens qui vont tous souffrir à cause des sanctions ? Si les sanctions n’affectaient que les putschistes personne n’aurait certainement pas fait des critiques mais le fait que c’est les populations innocentes qui vont surtout souffrir nous interpelle tous et les décideurs en premier lieu.
La CEDEAO et l’UEMOA sont simplement entrain d’utiliser les nigériens comme des otages pour faire plier sous forme de chantage les militaires putschistes et ironiquement au nom de la démocratie. Parlant justement de démocratie combien parmi les chefs d’état qui ont soutenu ces sanctions sévères sont réellement bien élus et appliquent correctement chez eux les principes et valeurs de la démocratie et de la république?
Sous d’autres cieux des responsables qui auraient été à la même place que Monsieur Bazoum aujourd’hui auraient très dignement renoncé au pouvoir pour éviter de faire souffrir son peuple. De même que les putschistes auraient pu pour les mêmes raisons renoncer à prendre le pouvoir.Mais nous sommes en Afrique personne ne se sacrifie pour le peuple ou pour l’intérêt général.
Voilà la vérité. Et la CEDEAO et l’UEMOA sont au cœur de tous ça avec des dirigeants sans cœurs.
Comment l’Afrique peut elle avancer sans que l’homme et la vie humaine soient mis au dessus de toute autre considération ? Loin de nous de faire l’apologie des coups d’état nous voulons simplement critiquer l’usage des sanctions contre les populations innocentes comme un outil de pression dans le règlement des divergences entre les nations.
Notons que la CEDEAO et l’UEMOA ne doivent pas importer la politique injuste de sanctions des grandes puissances dans notre sous-région. Vous avez compris nous sommes contre la politique de sanctions qui touchent les populations. La CEDEAO et l’UA doivent revoir le protocole additionnel sur la gouvernance en faisant preuve cette fois ci plus d’imagination et de créativité notamment au plan de l’équité et de justice.
J’invite chacun de nous et nos chefs d’état en premier lieu à y méditer. Opinion d’un citoyen africain lambda.
H. Niang