Au Zimbabwe, le gouvernement a annoncé qu’il va consacrer une enveloppe de 10 millions USD dans son budget 2022 pour la constitution d’un fonds renouvelable destiné à soutenir le secteur du cuir.
Selon rapporte le quotidien The Herald, cette démarche s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de développement dudit secteur lancée un an plutôt en avril 2021.
« Ce programme d’une durée de 9 ans (2021-2030) vise à renforcer les investissements dans l’industrie et promouvoir l’utilisation de procédés de production durables afin d’accroître la valeur ajoutée générée par le secteur. Selon l’Agence de promotion du commerce (ZimTrade), cette initiative permettra d’augmenter de 40 % les expéditions de produits en cuir d’ici 2030. », rapporte l’Agence ecofin.
En Afrique, le cuir est un des produits les plus négociés du monde. Le commerce du cuir en Afrique , qui représente plus de 60 milliards USD par année, va encore croître. Le secteur africain du cuir est doté d’un fort potentiel, mais souffre de l’écart entre ses ressources et la production. Un programme de développement du CCI est venu stimuler cette activité.
Selon le Forum du commerce, le commerce des peaux et cuirs et des articles en cuir tanné semi-finis est lucratif. « C’est particulièrement vrai pour certains pays en développement, où le dynamisme du secteur a induit une hausse dans la chaîne de valeur et renforcé leur position sur le marché. Par conséquent, les pays en développement détiennent 45% des parts du commerce mondial des articles manufacturés en cuir. Nombreux sont ceux qui ont augmenté substantiellement leur part de la production mondiale de chaussures par rapport aux pays industrialisés », peut-on lire sur le site du Forum du Commerce.
Pourtant, l’Afrique ne connaît qu’une hausse modeste. La pénétration des importations de la branche nationale de la chaussure sur le marché par d’autres pays en développement est estimée à 73%. Le cuir et les produits en cuir s’élèvent généralement à moins de 4% des exportations totales.
Il faut signaler que les chiffres sont parlants: les pays africains possèdent 15% du gros bétail mondial et 25% des caprins et ovins, mais ne produit que 14,9% des peaux et cuirs – 8% de cuirs de bovins et 14% de peaux de moutons et de chèvres.
Notons que les exportations de peaux et cuirs ont chuté ces dernières années pour se situer en dessous de 4%, alors que le cuir est classé très haut comme produit d’exportation dans plusieurs pays africains.
Mais, la capacité de tannage de ces pays a diminué, passant de 9,2 à 6,8%. Simultanément, l’effectif du cheptel a augmenté de 25% ces dix dernières années, dépassant la tendance mondiale.
Moussa Koné