Le développement de la production laitière en Afrique de l’Ouest se heurte à de nombreuses difficultés, territoriale (éloignement géographique entre les zones de production et celles de consommation, diversité des zones agro-écologiques), économique (faiblesse du pouvoir d’achat des consommateurs, manque d’unité de transformation des produits laitiers etc. Le secteur est confronté par des enjeux qui restent à déterminer. Lisez la position des pays depuis une décennie.
Se basant sur les chiffres par le ministère en charge de l’élevage et de la pèche, en marge 2020 de la journée de lait, le Mali importe à peu près 18 à 20 milliards de F CFA en lait et produits laitiers par an pour couvrir les besoins de la population.
Pour pallier à cette problématique et booster la production laitière afin d’améliorer la consommation du lait et des produits laitiers, le Gouvernement du Mali a posé des actes de très grande importance.
Malgré l’importance numérique du cheptel national, la production laitière ne permet pas encore de couvrir les besoins en lait du pays. Pour cela, l’Etat malien est obligé d’importer chaque année en moyenne de 8 400 tonnes de lait et de produits laitiers.
Aujourd’hui, avec plus 12 111 128 bovins, environ 20 183 500 ovins, près de 27 486 240 caprins et 2 241 093 camelins au 31 décembre 2019, le Mali est l’un des plus grands pays d’élevage de la sous-région.
En comparant cet exploit à la production du Niger voisin, les statistiques sont toutes autres choses. Selon les statistiques nationales de l’Etat du Niger, la production laitière est de 1 milliard de litres par an dont 486 millions de litres de lait de bovins. Avec 63.8 litres par habitant et par an. Ainsi, le Niger a une culture de consommation de lait et produits laitiers.
A son tour, le cheptel mauritanien est en 2013 estimé à 1,6 millions de bovins, 16 millions d’ovins et caprins, 1,4 millions de camelins (SDSR, 2013). La production nationale de lait est estimée à 422 000 tonnes dont 187 000 T, 131 000 T, 14 000 T et 90 000 T proviennent respectivement des bovins, camelins, ovins et caprins.
Par ailleurs, le marché du lait au Burkina Faso a un potentiel de développement Il existe une grande variété de produits laitiers en Afrique de l‘Ouest, allant du lait cru, du lait pasteurisé, du yaourt et du fromage à la crème et au beurre – en particulier dans les grandes villes.
Par rapport aux autres pays de la région, la consommation annuelle de lait au Burkina Faso qui se chiffre entre 20 et 30 litres par habitant est plutôt faible.
Selon un rapport de la GIZ, cette faible consommation pourrait trouver sa justification dans la culture ; Traditionnellement, la plupart des Burkinabè consomment très peu de lait.
En outre, les coûts de la vente en détail relativement élevés pourraient en être également une raison. Dans les centres urbains, le lait local pasteurisé se vend à 700-1.200 FCFA (1,06 à 1,83 €) par litre, ce que beaucoup de gens ne peuvent se permettre.
En comparaison, un litre de lait produit à base de lait en poudre coûte entre 350-800 FCFA (0,53 à 1,20 €). La croissance démographique et les changements dans les habitudes alimentaires vont probablement pousser la demande croissante de produits laitiers à une hausse de 4% par an.
Toutefois, cette croissance doit être juxtaposée aux prévisions de croissance de la production locale de seulement 3%. Il faudrait anticiper le fait que les besoins d‘importation persisteront.
Le Sénégal est, depuis les années 1970, un grand importateur de produits laitiers. En 2000-2002, ses importations – de poudre essentiellement – se montaient à 240 000 tonnes d’équivalent lait, tandis que la production nationale était estimée à 127 000 tonnes.
Concernant la Guinée, sa production se situe autour de 190 millions de litres de lait par an, soit environ le quart des besoins de consommation du pays. Cette production est également saisonnière et régionale.
En 2012, la Côte d’Ivoire produirait environ 31 000 tonnes de lait (chiffres de 2011) soit 15 % de la consommation totale estimée à 200 000 tonnes. La part de poudre de lait importée reste donc très majoritaire. Quels sont les vrais chiffres des années médianes (2012-2021) ?
Daouda Bakary Koné