Dans le secteur des hydrocarbures en Afrique, on les appelle les nations émergentes. Depuis quelques années, les découvertes de gaz qui se multiplient sur leurs territoires, les préparent à un destin de grands exportateurs. Il s’agit notamment du Sénégal, de la Mauritanie et du Mozambique. Zoom sur le Sénégal, un pays situé dans le bassin MSGBC (Mauritanie, Sénégal, Gambie, Bissau, Guinée Conakry) dont la totalité des ressources prouvées, à ce jour, est logée en mer. Les experts estiment qu’avec les réserves en présence, le pays jouera un rôle de premier plan dans l’approvisionnement mondial en gaz naturel, à partir de 2023.
La persévérance a payé
Commencée dans les années 1960, l’exploration pétrolière n’a pas été très concluante à ses débuts. Elle a néanmoins conduit à la découverte de très petites poches de pétrole lourd au large des côtes de la Casamance et de quelques réserves mineures de pétrole brut et de gaz au large de Dakar. Ces réserves seront pour la plupart qualifiées de non-commerciales.
C’est entre la fin des années 1990 et le début des années 2000 que, conscients du potentiel, les responsables du secteur ont mené plusieurs roadshows internationaux pour convaincre les firmes exploratoires d’investir dans le pays.

Certains experts du secteur ont qualifié le Sénégal de « futur émirat du gaz ».
Des efforts couronnés de succès car, du début des années 2000 à ce jour, une dizaine de contrats de recherches et de partage de production ont été négociés et signés.
Plusieurs compagnies indépendantes britanniques, australiennes ou encore américaines se sont vu octroyer des contrats de recherches et de partage de production le long du littoral. Il s’agit de Kosmos Energy, Cairn Energy, Far Ltd, entre autres. Les enquêtes 2D et 3D couplées aux différents forages ont permis, à ce jour, de mettre la main sur de gigantesques réserves de gaz et aussi de pétrole.
Le pays est ainsi entré dans le Top 30 des détenteurs des plus vastes réserves de gaz du monde. La production de gaz devrait commencer entre 2022 et 2023.
Aujourd’hui, les découvertes ont permis de signaler un potentiel compris entre 50 et 100 Tcf de gaz et des réserves de plus d’un milliard de barils de pétrole récupérables sur le seul champ SNE, au large. Pour rappel, le pays compte plusieurs autres périmètres à fort potentiel où les travaux de recherche ne sont pas aussi avancés. A la publication de ces chiffres, certains experts du secteur ont qualifié le Sénégal de « futur émirat du gaz ». Le pays est ainsi entré dans le Top 30 des détenteurs des plus vastes réserves de gaz du monde. La production de gaz devrait commencer entre 2022 et 2023.
Une volonté politique remarquable
Ayant pris conscience de la taille de ses réserves de gaz et du rôle qu’elles peuvent jouer dans la transformation de son économie, le gouvernement sénégalais a très vite, dès 2012, entrepris d’adhérer à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Le président Macky Sall a, à plusieurs reprises, affirmé que des efforts sont en train d’être fournis pour que les ressources gazières du pays soient exploitées dans la plus grande transparence.
Pour cela, il a installé, début 2016, le Cos Petro-Gaz (Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz), composé de spécialistes locaux du secteur, qui ont travaillé à élaborer un projet de loi visant à optimiser les revenus issus de l’exploitation des ressources en hydrocarbures du pays.
Le Cos Petro-Gaz assurera aussi la supervision des différents accords juridiques et des contrats entre l’Etat et les partenaires portant sur le financement, la réalisation des projets pétro-gaziers et la commercialisation des ressources extraites. Le chef de l’Etat sénégalais a ajouté que les informations relatives aux contrats et à ce qu’ils génèrent seront régulièrement publiées par le comité. De quoi installer un climat de confiance pour favoriser l’arrivée de nouveaux investissements.
Le Cos Petro-Gaz assurera aussi la supervision des différents accords juridiques et des contrats entre l’Etat et les partenaires portant sur le financement, la réalisation des projets pétro-gaziers et la commercialisation des ressources extraites
Grâce à son engagement pour la construction d’une industrie forte des hydrocarbures au Sénégal, le Président Sall a reçu le 10 octobre dernier, le prix de l’Homme de l’année dans le secteur pétrolier africain. La distinction lui a été attribuée par Africa Oil and Power qui est la première plateforme d’investissement et de politique énergétique du continent.

« Un excellent exemple d’un pays qui réussit dans le domaine de l’énergie.»
« Alors que les pays africains visent à stimuler la croissance et à diversifier leur économie, le Sénégal est un excellent exemple d’un pays qui réussit dans le domaine de l’énergie, créant un environnement propice au succès des entreprises, attirant d’énormes investissements internationaux, tout en offrant une forte capacité locale et des options d’investissement en aval », a commenté Guillaume Doane, PDG d’Africa Oil & Power.
Le Sénégal attire les grands groupes énergétiques
Selon un rapport de l’organisation Africa Oil and Power publié en avril 2016, le Sénégal est la sixième meilleure destination africaine pour les firmes de prospection dans l’industrie pétrolière. Selon le document, la stabilité politique dont jouit le pays est un atout de taille. La simplicité administrative, son code des hydrocarbures séduisant pour les investissements, une redevance de 2 à 10% pour la production de pétrole et de 2 à 6% pour le gaz, et un impôt sur les sociétés de 30% sont des conditions idéales qui vont favoriser la transformation économique
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