Lutte Contre la Sécheresse dans le Sahel :  l’INSAH et ses partenaires en conclave à Bamako 

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, l’institut du Sahel ( INSAH ) a tenu la cérémonie d’ouverture de la validation de l’étude sur le Repositionnement de l’INSAH dans le paysage institutionnel Régional de la Recherche agricole couplée à la 2 ème concertation entre l’INSAH et les Directeurs Généraux des systèmes Nationaux de Recherche Agricole des États membres du comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel ( CILSS ). Il s’agit d’une rencontre présidée par le ministre de l’Agriculture,  Daniel Siméon KELEMA en présence du Dr Hubert N’Djafa Ouaga, Directeur Général de l’INSAH, le lundi 21 juillet 2025 à Bamako.

Par ailleurs, d’autres éminentes personnalités ont également pris part à cette cérémonie notamment le Dr Mohamadou Abdoulaye, secrétaire exécutif du CILSS, Mme Marie Françoise Courel, présidente du conseil scientifique de l’INSAH France et M. Kalifa Traoré, Directeur Général de l’Institut d’Économie Rurale ( IER ).

Les travaux de ces deux événements majeurs se tiendront du 21 au 24 juillet 2025. L’objectif est de réunir les parties prenantes pour statuer sur le rapport provisoire de l’étude sur le repositionnement de l’INSAH produit par les consultants et tenir la traditionnelle concertation entre l’INSAH et les Directeurs Généraux des systèmes Nationaux de Recherche Agricole ( SNRA ) des États membres du CILSS.

Spécifiquement, il s’agira d’amender et valider le rapport provisoire de l’étude sur le repositionnement de l’INSAH ; donner du contenu aux axes stratégiques de travail définis lors de la précédente concertation entre l’INSAH et les Directeurs Généraux des SNRA des États membres du CILSS.

À l’entame de ses propos, le Directeur Général de l’INSAH a mis l’accent sur l’ultime but visé par cet exercice, cel d’un INSAH nouveau en phase avec l’ère du temps, en parfaite harmonie avec les attentes des États membres du CILSS, notamment les SNRA, travaillant en synergie d’actions et en complémentarité dans le système CILSS d’une part, ancré durablement dans le paysage institutionnel Régional de la recherche agricole avec les autres acteurs régionaux et internationaux du domaine.

M. Hubert a souligné que le rapport provisoire de la réflexion stratégique est la synthèse d’une large consultation et d’opinions exprimées pour assoir l’INSAH nouveau « L’accent est particulièrement mis d’une part sur le retour inconditionnel au partenariat stratégique séculaire entre l’INSAH et les SNRA et d’autres part, sur sa profonde restructuration organisationnelle, en véritable institut régional de recherche. Toutefois, les SNRA des États membres du CILSS sont poutres grecques de l’INSAH. 

Après une léthargie de plus de deux décennies, « nous avons réussi à renouer avec les SNRA de États membres et ensemble nous avons dégagé des perspectives scientifiques nouvelles basées sur une vision commune de la recherche agricole avec des axes stratégiques de travail collaboratifs bien définis. Cette concertation annuelle, du reste institutionnalisée, nous donne l’occasion d’y apporter du contenu, du sens à nos actions futures de recherche, où chacun y trouvera toute sa place.

Dès résultats auxquels nous parviendront, je puis vous dire que petit à petit, va falloir compter avec l’INSAH parce que dépositaire d’un mandat régional de ses États membres >> a t – il indiqué .

Prenant la parole, le Directeur de l’IER a souligné que les productions agricoles au Mali, à l’image des autres pays de l’Afrique de l’ouest et du sahel subissent d’importantes pertes liées aux aléas climatiques, à la dégradation des terres par acidification, au ruissellement et érosion ; aux effets des divers ennemis des cultures, notamment les acridens, les oiseaux granivores, les rongeurs, etc. À cela s’ajoutent à ses dires, les faibles capacités d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique dont les conséquences immédiates sont la menace sur la résilience et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages agricoles du pays, qui pourrait impacter négativement les stratégies de souveraineté alimentaire si des mesures idoines ne sont pas prises.

Quant au secrétaire exécutif du CILSS, il a commencé par remercier le ministre de l’Agriculture de la République du Mali, Ministre tutelle du CILSS, qui vient de doter l’INSAH d’un bâtiment annexe pour améliorer les conditions de travail du personnel en attendant la construction du nouveau siège de l’institut dont le processus est en bonne voie. Abdoulaye Mohamadou a mentionné que cette cérémonie est placée sous le signe de la relance de l’institut du Sahel pour d’une part mieux le légitimer dans les missions dévolues au CILSS par ses États membres et d’autres part, lui définir un positionnement stratégique dans le paysage institutionnel Régional de la recherche agricole avec une plus grande synergie avec les SNRA et une plus grande complémentarité avec les organisations régionales et internationales de recherche qui œuvrent dans l’espace Sahel et Afrique de l’Ouest.

Il a indiqué que le contexte actuel marqué par la persistance de l’insécurité alimentaire et la sévérité des impacts du changement climatique conjugués à de profonds bouleversements géopolitiques donne de la pertinence à une rupture avec nos approches classiques en matière de partenariat. Et d’ajouter que même s’il faut se féliciter des résultats obtenus par la recherche agricole dans notre région et que force est de reconnaître que l’action éclatée des différentes institutions a freiné l’optimisation des gains attendus.

Aujourd’hui, continue t-il, l’ambition de souveraineté alimentaire portée par nos États nous commande de mutualiser nos moyens, nos expériences et nos expertises pour accompagner efficacement les transitions écologique, alimentaire et démographique en cours pour la mise à dispositions des innovations et les technologies appropriées. Selon lui, l’Institut du Sahel de part, son mandat a un rôle important à jouer pour adresser les enjeux de recherche agricole de notre région.

Quant au ministre de l’Agriculture, Ministre de tutelle du CILSS, a souhaité la bienvenue à tous. Il a rappelé le rôle combien important que le CILSS joue dans notre sous- région sahélienne et Ouest Africaine, voire au-delà d’une part et d’autre part, saluer à sa juste valeur, la clairvoyance des pères fondateurs de l’institution.

Le Ministre a saisi l’occasion pour lancer un vibrant appel aux participants pour qu’ils puissent parler et travailler ensemble afin d’assurer le bien être de nos populations. Par ailleurs, il les a invité à aider les décideurs politiques dans les prises de décision éclairée en matière de sécurité alimentaire pour atteindre la souveraineté alimentaire prônée par les politiques de développement agricole de nos pays respectifs.

Il a aussi saisi l’occasion pour attirer l’attention du conseil scientifique de l’INSAH qui regroupe aussi d’éminentes personnalités du domaine, à s’engager pleinement dans cette co-construction scientifique et technique de l’INSAH. Il a tenu à féliciter M. Le secrétaire exécutif du CILSS et le Directeur Général de l’INSAH pour cette initiative salutaire qui va certainement jeter les bases d’une dynamisation de la coopération régionale en matière de la recherche agricole par le renforcement effectif de la concertation entre acteurs régionaux et nationaux.

Le ministre Kelema a rassuré que la République du Mali ne ménagera aucun effort pour assumer sa partition dans cette nouvelle dynamique engagée pour que l’INSAH tienne sa place dans le dispositif institutionnel Régional de la recherche agricole. Concernant la réforme de l’INSAH, il a aussi rassuré que le Ministre coordonnateur du CILSS et lui même vont conjuguer les efforts pour défendre la note de synthèse auprès des décideurs lors des futures instances du CILSS avant de mentionner qu’ils s’engageront à soutenir par des actions de plaidoyer en direction de leurs pairs pour que des lignes budgétaires clairs soient allouées par rapport aux programmes de recherche qui sortiront de ces travaux.

Notons que le Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel ( CILSS ) a été créé le 12 septembre 1973 à la suite des grandes sécheresses qui ont frappé le Sahel dans les années 70. Il regroupe de nos jours ( 13 ) États membres dont 8 États côtiers ( Bénin, Côte d’Ivoire, Gambie, Guinée, Guinée- Bissau, Mauritanie, Sénégal, Togola ) ; 4 États enclavés ( Burkina Faso, Mali , Niger, Tchad ) et 1 État insulaire ( Cap vert ).

Basé à Bamako, l’institut du Sahel ( INSAH ), est l’Institut spécialisée du CILSS dont la mission est d’assurer la coordination, l’harmonisation et la promotion de la recherche et de la capitalisation des résultats de la recherche dans les domaines de l’Agriculture, de l’environnement, des marchés de produits alimentaires et agroalimentaires, de la réglementation sur les intrants agricoles, la protection des végétaux et des questions de population et développement, de migrations , de genre, d’autonomisation des femmes et des jeunes, de politiques de population et de dividende démographique.

Kadidia Doumbia 

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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