(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, l’État a procédé à l’établissement d’un budget annuel pour l’exercice 2026, une initiative significative qui a été officiellement approuvée ce jeudi par le Conseil National de la Transition (CNT), un organe législatif crucial dans le contexte politique actuel du pays. Il semble que le déficit budgétaire subira une diminution spectaculaire en 2026. Cette situation financière entraîne un déficit notable de 520,425 milliards de FCFA, qui, bien qu’inquiétant, montre une réduction significative de 3,66 % par rapport à la loi de finances rectifiée de l’année précédente, 2025.
L’élaboration de ce budget a été réalisée selon la méthode du programme, ce qui témoigne d’une planification soigneusement réfléchie et d’un engagement en faveur d’une gestion financière rigoureuse. Son adoption a été d’autant plus remarquable qu’elle a recueilli un soutien unanime, avec 128 voix favorables, sans opposition ni abstention pour chacun des volets soumis au vote. Cette approbation marque une étape importante dans le processus de planification économique et de gestion des ressources publiques.
Ainsi, la première partie du projet de loi de finances, soumise au vote, porte spécifiquement sur «les conditions générales de l’équilibre budgétaire et financier», une thématique fondamentale pour assurer la stabilité économique du Mali. Ce budget ambitieux s’inscrit dans une cartographie détaillée de ses programmes, lesquels sont soigneusement articulés autour de 135 programmes au total. Parmi ces programmes, on trouve de manière diversifiée 29 programmes de pilotage, destinés à orienter les politiques publiques et à garantir leur efficacité, ainsi que 92 programmes opérationnels qui visent à concrétiser des projets sur le terrain.
De plus, un programme des budgets annexes, visant à traiter des dépenses spécifiques, et 12 programmes de comptes spéciaux du Trésor, conçus pour gérer des ressources dédiées, complètent cette structure financière complexe. Ainsi, ce budget révèle non seulement une volonté de gestion rigoureuse, mais aussi une ambition de développement cohérente avec les défis que le pays doit relever. Le budget d’État pour l’année 2026, qui a été récemment adopté, se fixe à un montant impressionnant de 3 057 milliards FCFA en recettes, tout en prévoyant des dépenses s’élevant à 3 578 milliards FCFA.
En matière de ressources humaines, une enveloppe substantielle de plus de 1 134 milliards FCFA est spécifiquement allouée au paiement des salaires des agents civils et militaires de l’État, ainsi que ceux des fonctionnaires des collectivités territoriales, représentant une augmentation appréciable de 7,41 % par rapport à l’année précédente. En parallèle, le budget prévoit également une allocation conséquente de 1 499 milliards FCFA destinée au remboursement des dettes intérieures, qui s’élèvent à 1 249 milliards FCFA, ainsi qu’à la gestion de la dette extérieure, chiffrée à 249,737 milliards FCFA.
Ce cadre budgétaire résulte donc d’un effort collectif visant à établir des bases solides pour la croissance économique tout en tenant compte des contraintes budgétaires existantes. Une enveloppe budgétaire substantielle de 2,692 milliards FCFA a été allouée spécifiquement à la construction de nouveaux services publics, ce qui témoigne d’une volonté politique forte d’améliorer les infrastructures clés du pays.
Cette initiative ambitieuse inclut la création de l’université polytechnique de Bandiagara, qui vise à offrir des formations techniques et professionnelles de qualité pour les jeunes, et l’université de Kayes, offrant une gamme diversifiée de programmes académiques pour répondre aux besoins éducatifs de la région. En outre, des investissements notables seront faits pour établir de nouvelles unités au sein des forces de sécurité, afin de garantir une protection adéquate et une réponse efficace aux défis sécuritaires contemporains. Parallèlement, la construction de nouveaux lycées est prévue, ce qui permettra d’accroître l’accès à l’éducation secondaire pour les élèves de différents horizons.
Une force d’intervention rapide sera également mise en place pour les armées, renforçant ainsi les capacités nationales en matière de réponse en cas d’urgence. Toutefois, un secrétariat permanent sera établi, dédié à la lutte contre la corruption, ce qui illustrera un engagement fort envers la transparence et la bonne gouvernance, en visant à promouvoir un environnement public plus sain et plus responsable. Cette enveloppe budgétaire, qui couvre une multitude d’autres projets tout aussi importants, marque un tournant significatif dans le développement des services publics.
Aussi, l’une des caractéristiques les plus notables et marquantes de cette loi de finances réside dans la diminution significative du budget qui lui est consacré, en particulier celui alloué à la Défense, qui enregistre une baisse impressionnante de près de 23 milliards de FCFA. Ainsi, le montant total désormais alloué à ce secteur crucial passe à 531,206 milliards de FCFA, un chiffre nettement inférieur aux 554,091 milliards de FCFA prévus dans la loi de finances rectifiée de 2025, mettant en lumière un changement stratégique dans les priorités budgétaires.
Alousseïni Sanou, qui a pris la parole lors des discussions, précise que cette réduction est principalement due à « la non-reconduction des augmentations exceptionnelles obtenues au cours de l’exercice 2025 », ce qui indique une volonté de réévaluer les ressources allouées à la Défense en fonction des besoins réels et des priorités financières du pays. Par ailleurs, la séance plénière du parlement, qui a été ouverte ce jeudi, a été ajournée après l’adoption formelle de la première partie de la loi de finances, laissant place à un certain suspense quant à l’évolution des discussions. C
Notons que cette séance devrait reprendre le lundi 8 décembre, moment auquel les membres du parlement se pencheront sur l’examen de la seconde partie de la loi, qui porte spécifiquement sur la répartition des budgets entre les diverses institutions et organismes publics, ainsi que l’impact que ces choix budgétaires auront sur le fonctionnement du gouvernement et la satisfaction des besoins de la population.
Moussa KONÉ

