Par croissanceafrique
La Covid-19 n’a pas été sentie dans les pays africains comme dans ceux d’ailleurs parce que le continent a une population majoritairement jeune. Mais il faut aussi savoir que les informations données ne sont pas très fiables. Par exemple au Mali il est bien difficile vue l’insécurité et la faiblesse de l’État de pouvoir collecter les renseignements sur l’ensemble du territoire national chaque jour.
Aussi nous avons l’impression que l’État n’a pas intérêt à communiquer réellement, de sorte que l’alerte ne soit source d’une prise de conscience qui pourrait provoquer une panique qu’il ne pourra pas bien gérer. Surtout que les plateaux techniques disponibles, et le personnel qualifié ne sont pas très suffisants.
Pourtant la meilleure façon d’éviter un état d’urgence, qui pourrait être difficile à être géré par un pays comme le Mali, devrait être d’abord la sensibilisation afin de changer les comportements. Et le traitement régulier des lieux publics. Des activités qui doivent commencer au sein de nos bâtisses de culte.
Les maliens continuent à investir les lieux de culte et cela sans réel changement de comportement. Ils agissent comme si Dieu a immunisé d’office ces endroits. Pourtant la Mecque, le Vatican à Rome, et la ville plurireligieuse de Jérusalem sont aujourd’hui carrément désertés pour cause de pandémie.
Mais chaque nation à ses opinions, et aussi ses us. Donc c’est à l’État de savoir trouver des solutions. Dans le cas malien, il est important de sensibiliser nos responsables des lieux de culte. Ceux-ci doivent comprendre qu’il faut désinfecter régulièrement les locaux, peut être trois fois par semaine.
Qu’il faut pour que ces traitements soient efficaces, exiger que chacun porte son masque pour être accepté à l’intérieur. Enfin il faut aussi rendre l’utilisation du gel hydroalcoolique, ou le lavage des mains obligatoire avant d’accéder aux salles de prière. Cette conjugaison de contraintes pourrait amoindrir les risques dans ces lieux.
Cependant la réussite recherchée n’y sera vraiment effective que si l’État arrive à accomplir sa part du contrat. Il doit avoir assez de doses de produit de désinfection, former assez d’agents pulvérisateurs, et faciliter l’obtention des masques et des produits de nettoyage des mains.
A défaut de vaccins, et voyant les comportements de nos citoyens cela pourrait être une solution intermédiaire pour diminuer les contaminations. Sinon, comme Amadou Hampaté Ba l’a affirmé, nous allons perdre beaucoup de bibliothèques avec la perte de nos vieilles personnes.
Moussa Sey Diallo, élu communal