(CROISSANCE AFRIQUE)-En 2022, la MINUSMA a déjà signé des contrats avec des entités maliennes à hauteur de 48 millions de dollars. Pour les années 2020 et 2021, les donnée officielles estiment que la Mission onusienne a investi une somme globale de 99 millions de dollars dans l’achat de protéines animales auprès des entreprises maliennes.
Dans un contexte de forte compétitivité sur le marché international, le contrôle de qualité est un impératif auquel les entreprises doivent faire face. Comment aider les opérateurs économiques maliens à produire des denrées alimentaires de qualité afin d’approvisionner la MINUSMA en viande pour ses troupes ?
C’est pourquoi, la Mission onusienne, en partenariat avec le gouvernement du Mali, a organisé le 6 décembre 22 à Bamako, un séminaire à l’intention des producteurs maliens de viande et de fruits et légumes frais. Jeune entrepreneure malienne évoluant dans le commerce général et la poissonnerie, Aissata DIALLO sait que la MINUSMA est un bon débouché pour ses produits. Mais elle a des appréhensions.
« Le marché de la MINUSMA est un secteur très fermé pour nous les jeunes opérateurs économiques. Les procédures d’attribution de ses marchés sont trop complexes ; il faut beaucoup de certifications, » a-t-elle confié à la fin de la cérémonie d’ouverture du séminaire. Par ailleurs, les différentes parties conviennent alors de mettre en place un comité chargé de proposer un plan d’action en vue d’une mise à jour des entreprises du Mali désireuses de commercer avec la MINUSMA.
« Ces échanges ont été très enrichissants. Les normes qui ont été listées et expliquées par les experts me donnent une idée claire sur comment accéder au marché des Nations unies. Je sais désormais que je dois, en tant qu’opérateur économique, me conformer à ces critères pour pouvoir faire partie de la liste des sous-traitants, des contractants de la MINUSMA, » s’est félicité Aboubakar BAH à l’issu des travaux, visiblement moins dubitatif qu’auparavant.
Arbi Aminata DIALLO est attachée de recherche à l’Institut national de santé publique. Pour elle, il faut accompagner les entreprises maliennes afin qu’elle puisse se conformer aux normes de qualité pour être compétitives sur le marché des Nations unies. « C’est vraiment important que les entreprises (maliennes, ndlr) soient accompagnées pour qu’elles puissent répondre aux normes de qualité, et accéder au marché international », plaide-t-elle.
Notons que Le Chef de la MINUSMA, El-Ghassim WANE, a rassuré les autorités et les opérateurs économiques maliens quant à la volonté de l’ONU de faciliter l’accès à ses marchés. « L’ONU veut s’assurer que la communauté malienne des affaires bénéficie de l’égalité des chances pour être compétitive sur ses marchés publics. Notre Organisation reconnaît que de meilleurs régimes de passation de marchés publics et un meilleur accès aux marchés publics peuvent être un outil important pour promouvoir le développement local, » a-t-il indiqué.
Pour rappel, le ministre malien de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould MAHMOUD, a, tout en félicitant la MINUSMA pour l’organisation de ce séminaire, exhorté la Mission de paix à participer à la promotion des entreprises locales maliennes afin de contribuer « à résoudre la crise au Mali ».
Zangouna KONE