(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Mali, la société Énergie du Mali, une entité clé dans le secteur énergétique du pays, se dote d’un nouveau directeur général en la personne de Madani Dravé, dont la réputation en génie informatique et électrique est bien établie.
Sa nomination marque un tournant pour cette structure stratégique, nommément la société Énergie du Mali (EDM-SA), et insuffle un vent de nouveauté et d’espoir dans la gestion des ressources énergétiques nationales. En effet, Madani Dravé a été installé à ce poste crucial lors du Conseil des ministres tenu le jeudi 4 septembre 2025, une décision qui ne manque pas de susciter des discussions parmi les observateurs.
Certains voient déjà dans cette nomination une « militarisation » des services publics au Mali, un terme évocateur qui traduit leurs craintes et préoccupations quant à la direction que pourraient prendre les réformes administratives à venir dans le pays. Ils s’interrogent sur l’éventuelle incidence de ce changement de direction sur la gestion des infrastructures publiques, tout en espérant que ce choix stratégique contribue au développement harmonieux du Mali.
ions étaient disponibles sur lui, et le mystère entourait sa personne. On sait toutefois que, depuis janvier 2025, il avait la responsabilité d’occuper le poste crucial de conseiller technique au Secrétariat général de la Présidence de la République, où ses compétences analytiques et son expertise étaient mises à profit pour guider des décisions de grande envergure au sommet de l’État.
Désormais, le Commandant Madani Dravé se trouve confronté à une situation où de lourdes responsabilités pèsent sur ses épaules, puisqu’il est désormais au cœur des décisions stratégiques. EDM-SA, l’entreprise en question, traverse actuellement l’une des crises les plus alarmantes et profondes de sa longue histoire. C’est dans ce contexte tendu et délétère, où la société lutte pour maintenir sa réputation et ses opérations alors que les défis se multiplient, que Madani Dravé est nommé le cinquième Directeur général de la société depuis 2020.
Ainsi, il prend la relève d’Abdoulaye Djibril Diallo, qui avait été nommé en septembre 2023 en pleine tempête de crise énergétique, moment où le pays était marqué par des coupures de courant sévères pouvant atteindre des durées inacceptables de jusqu’à 20 heures dans certaines zones, paralysant ainsi l’économie et le quotidien de milliers de citoyens. Avant lui, Boubacar Keita, Oumar Barou Diarra et Kouréissi Konaré avaient mis en œuvre leurs stratégies pour essayer de redresser l’entreprise, mais leurs efforts n’ont pas suffi à écarter la crise perdurante.
Depuis environ deux mois, il semble y avoir une modeste amélioration de la situation, les coupures d’électricité étant désormais réduites à une période allant de cinq à six heures par jour, ce qui représente une avancée significative comparée à des interruptions précédentes plus prolongées. Cette amélioration peut être attribuée, pour certains, aux nouvelles taxes récemment instaurées et appliquées à la population.
Aussi, les recettes générées par ces taxes offrent une source financière précieuse et nécessaire pour l’achat de carburant, essentiel au fonctionnement continu de l’entreprise, permettant ainsi d’assurer un minimum de stabilité dans l’approvisionnement en énergie et de tenter de répondre aux besoins pressants de la communauté locale. La nomination récente du Commandant Madani Dravé à son nouveau poste engendre une multitude de réactions variées et parfois contradictoires sur les divers réseaux sociaux.
Alors que certains expriment de l’enthousiasme et de l’espoir quant à ce changement, d’autres font preuve de scepticisme, se demandant s’il sera vraiment en mesure de répondre aux défis actuels rencontrés par l’entreprise EDM. Abdoulaye Sissoko est l’un de ceux qui ont une opinion précise sur la situation. Selon lui, le problème majeur auquel EDM fait face n’est pas d’ordre technique, mais réside essentiellement dans la gestion inefficace de l’entreprise.
Notons qu’il souligne que, malgré la présence de nombreuses personnes hautement qualifiées au sein de l’organisation, certaines ayant même des doctorats, aucun progrès significatif ne peut être accompli si le management ne parvient pas à optimiser et coordonner les talents existants de manière constructive et stratégique, ce qu’il estime être la source principale de l’immobilisme actuel.
Moussa KONÉ